Lundi 7 décembre, le 49e congrès de la Confédération générale du travail reconduit son secrétaire général Bernard Thibault. Guère surprenant pour un syndicat cadenassé de l’intérieur.
Bruno, mon beauf, les syndicalistes il peut pas les encadrer. Des planqués, des pourris, bref la France-qui-se-lève-tard et qui trouve, en plus, le moyen de faire grève, si possible sur sa ligne de RER. « Non mais regarde Bernard Thibault avec sa coupe de cheveux, il se croit en RDA ou quoi ?! ».
Bruno, ton cas est désespéré. Et puis, tu sais, la tête de Bernard Thibault, il va falloir t’y habituer parce que même si le 49e congrès de la CGT ne commence que lundi on sait déjà que celui qui dirige la CGT depuis dix ans sera reconduit au poste de secrétaire général.
Non, ils ne bourrent pas les urnes comme au PS, c’est pas si simple. D’ailleurs les statuts de la CGT sont d’une complexité qui force l’admiration. Accroche –toi.
Le congrès réunit tous les trois ans les délégués désignés par les adhérents des syndicats de base. Il se prononce sur un document d’orientation qui fixe la ligne pour les années à venir. C’est le temps fort du syndicat. Le moment où sa direction est renouvelée. Enfin… Comme seuls les candidats soutenus par les fédérations professionnelles ou les unions départementales, des instances notoirement tenues par la direction confédérale, sont autorisés à se présenter…
Quand une tête se lève pour dire son désaccord avec les orientations réformistes de la conf’, comme l’a fait Jean-Pierre Delannoy récemment, sa candidature est irrecevable. Tu vois, c’est bien fait.
« M. Delannoy n’a déposé sa candidature nulle part. C’est une candidature médiatique », s’agace Maryse Dumas, numéro 2 de la CGT. « Nous ne voulons pas d’écuries à la CGT, nous ne sommes pas un parti politique. Quand on voit ce qui se passe au PS, on n’a vraiment pas envie de leur ressembler. » Vu sous cet angle…
« Les congrès de la CGT sont verrouillés de façon générale. Le modèle du centralisme démocratique hérité de sa proximité avec le PCF continue de s’appliquer à la CGT », explique Jean-Michel Denis, sociologue spécialiste du syndicalisme.
En interne, les critiques ont commencé à fuser. Mais pour Maryse Dumas être plus démocratique c’est « aller vers une meilleure représentation des salariés précaires, des femmes, des immigrés, des salariés du commerce ».
Reste que, si efficace qu’elle soit, faire perdurer cette organisation bureaucratique n’est peut-être pas la meilleure façon d’attirer vers elle de nouveaux camarades.
Ben oui, Bruno, parce que même si la CGT est l’une des grandes gagnante – avec la CFDT – de la nouvelle loi sur la représentativité syndicale, représentative, elle ne l’est plus. Ses 640 000 adhérents se trouvent en majorité dans la fonction publique, chez des salariés en CDI, plutôt âgés. Pas franchement en phase avec le nouveau salariat.
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