La réforme de l’assurance santé voulue par Obama s’embourbe au point de semer le trouble chez les démocrates. Une cata pour l’économie et pour la présidence américaine.
L’idée d’un programme public d’assurance santé et d’une assurance médicale universelle gérée par le gouvernement est une profession de foi du Parti démocrate depuis 1947. Harry Truman avait été le premier président à la proposer, en vain. Pour les Américains, écrasés par le coût effrayant des assurances médicales privées — plus de 12 600 dollars par an pour une famille de quatre personnes —, la question est plus importante que celle de la guerre en Irak.
Depuis qu’il a investi la Maison-Blanche, Barack Obama tergiverse. Il a certes proposé une « réforme » de l’assurance médicale mais a considérablement minimisé le fait qu’il puisse s’agir d’un programme public géré par le gouvernement. Mais au lieu d’annoncer un projet de loi détaillé, le nouveau président a laissé au Congrès le soin de régler les détails de sa « réforme » et, donc, de la finaliser. Cette stratégie, comme l’a révélé le Washington Post en citant des proches conseillers du président, a été adoptée afin de permettre au président de crier victoire quel que soit le contenu final de la « réforme » que le Congrès votera.
Cette stratégie s’est retournée contre Obama. Pendant l’été, une campagne hystérique financée par les grandes sociétés d’assurance et l’industrie médicale a retourné l’opinion publique contre la « réforme » d’Obama. Comment ? A coups de grossiers mensonges prétendant, entre autres, que le président recommandait l’euthanasie pour les vieux ou voulait financer la chirurgie pour changer de sexe avec l’argent du contribuable ! Quand Obama a prononcé un discours de la dernière chance devant une séance extraordinaire des deux chambres du Congrès réunies le 9 septembre, la bataille de la reconquête de « l’option publique » (terme peu mobilisateur employé par la Maison-Blanche pour désigner l’hypothèse d’un programme public d’assurance santé) semblait déjà perdue : selon un sondage de l’Associated Press, 52 % des électeurs étaient « contre » et à peine 42 % « pour ».
On déchante dans les rangs progressistes démocrates en partie à cause des réticences d’Obama a poussé avec fermeté "l’option publique". Désenchantement qui s’est exprimé dans une annonce publiée pleine page dans le New York Times le 9 septembre et signée par 400 anciens membres de l’équipe de campagne présidentielle d’Obama, 25 000 volontaires qui l’ont aidé à se faire élire et 40 000 de ses donateurs de fonds. Tous réclament que le président « exige une option publique forte » . Et proclament que « laisser l’industrie de l’assurance gagner n’est pas un changement auquel on peut croire », faisant référence au slogan de campagne d’Obama.
Hélas, dans son discours du soir, le président a ignoré ces pressions venant de son propre camp. Eloquent dans la défense de sa réforme, il s’est montré confus sur « l’option publique ». Tout en se prononçant pour, il a explicitement châtié les « progressistes » qui lui accordent trop d’importance et s’est de nouveau positionné au-dessus du clivage « droite-gauche ». Quelques heures avant ce discours, le président (démocrate) de la Commission des finances du Sénat, Max Baucus, a annoncé, de façon définitive semble-t-il, que « l’option publique » était écartée. On pouvait dès lors douter qu’un simple discours ne parvienne à sauver un programme public d’assurance santé. Or, sans contre-pouvoir et sans concurrence de l’Etat, les assureurs seront libres de faire grimper les prix aux consommateurs. Un vrai désastre pour l’économie américaine et la présidence de Barack Obama.
"On déchante dans les rangs progressistes démocrates en partie à cause des réticences d’Obama a poussé avec fermeté "l’option publique".
Ne serait ce pas plutôt "… à pousser"
Cela fait plusieurs fois que je constate des fautes d’orthographes assez élémentaires dans vos papiers, je trouve cela assez limite venant de la part de journalistes pour qui l’écriture est une tâche quotidienne !
Bref, à l’heure de l’écriture texto, il serait bénéfique de savoir accorder un sujet avec un verbe !! D’autant plus que cela ne décrédibilisera pas vos articles qui sont ma fois bien intéressants.
Cdt, B. Bauduin