Grisé par le succès de la participation, le comité de lutte contre la privatisation de la Poste demande à être reçu par Sarkozy.
A un million de votants, les organisateurs de la consultation citoyenne sur l’avenir de la Poste auraient parlé de succès. A plus de deux millions, ils étaient presque en lévitation. « Historique », « exceptionnel », « énorme », les superlatifs n’ont pas manqué pour qualifier le succès de la votation.
Au total, 2 123 717 personnes se sont déplacées dans les quelques 10000 bureaux de vote organisés dans toute la France pour répondre à la question « Le gouvernement veut changer le statut de la Poste pour la privatiser, êtes-vous d’accord avec ce projet ? ». Surprise, ils ont répondu « non » à 98,49%.
Certains départements comme la Haute-Garonne se sont fortement mobilisés : 85 000 votants contre 20 000 en moyenne nationale. Selon les organisateurs, zones rurales et quartiers populaires se sont aussi un peu plus déplacés pour témoigner leur attachement au statut public de la Poste.
Et après ? Alors que toute la semaine, membres du gouvernement et responsables UMP se sont employés à déminer le terrain sur le mode « ce scrutin n’a aucune valeur », nul doute qu’un si bon score les oblige à sortir un peu de leur superbe. Fort de cette participation, le comité national contre la privatisation de la Poste qui regroupe 62 organisations : associations, partis de gauche, syndicats, a en effet déclaré lundi matin qu’il demandait « à être reçu par le Président de la République ainsi que par les présidents du Sénat et de l’Assemblée nationale ». Au vestiaire donc Christian Estrosi qui raillait les méthodes d’organisation du scrutin en affirmant qu’elles rappelaient les « grandes heures de l’Union soviétique »…
Concrètement, les suites à donner à ce scrutin vont être « mises en débat dans les comités locaux » mais le collectif a déjà quelques idées : « forum citoyen, journée nationale de manifestations ou encore nouvelle votation ».
Le PS, en quête de virginité sur le sujet – les principales décisions aboutissant au changement de statut de La Poste ont été prises sous la gauche – a, lui, annoncé qu’il allait déposer une proposition de loi visant à fixer les modalités d’un référendum d’initiative populaire. Un projet qui a évidemment peu de chance d’aboutir. Ces référendums prévus par la réforme constitutionnelle n’ayant toujours pas fait l’objet d’un vote spécifique au Parlement ne pourront a priori être organisés qu’après la transformation de la Poste en société anonyme. Mais le PS tient a faire savoir qu’il est en pointe sur le sujet.
La CFDT, qui n’avait pas appelé au vote jugeant le changement de statut nécessaire, apparaît elle bien marginalisée à deux jours de la prochaine journée d’action décidée par l’intersyndicale.
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Il y a eu 2092016 votes (et non pas citoyens) ! Il y a une énorme différence ! Cette ’votation’ a été réalisée au mépris des règles démocratiques élémentaires, sans contrôle, sans liste d’émargement. Beaucoup de personnes ont voté plusieurs fois dans la journée…
Comment peut-on alors se prévaloir "d’un succès historique pour la démocratie" quand on triche à ce point avec les règles démocratiques ?!