Bakchich a la douleur de vous faire part du décès du statut public de la Poste lors d’un dernier vote ce mardi à l’Assemblée nationale, issu des travaux de la Commission mixte paritaire.
C’est avec une grande tristesse que l’Assemblée Nationale et le Sénat ont appris la tragique disparition de la Poste des suites d’une très longue maladie ce mardi 12 janvier 2010.
Les obsèques se sont déroulées dans l’intimité des bancs de l’hémicycle, à Paris 7ème, au Palais Bourbon suite à la crémation de son statut de Service Public. Les cendres reposent désormais au colombarium des entreprises privatisées disparues avant elle telles que France Telecom, EDF-GDF et le Crédit Lyonnais. Agée de plus de 400 ans, l’entreprise accumulait une dette en 2008 aux alentours de 6 milliards d’euros et se préparait à subir la concurrence de toutes ses activités de ses voisins européens à partir du 1er janvier 2011.
Un dernier hommage lui avait déjà été rendu en septembre dernier par plus de 2 millions de citoyens anonymes lors d’un référendum populaire.
Outre son remarquable développement depuis 1476, date de la création des premiers relais de Poste par Louis XI, la communauté française qui compte aujourd’hui plus de 11 millions de comptes bancaires souhaitait saluer le parcours de l’établissement public devenu en ce jour Société Anonyme (SA).
C’est peu dire que l’évolution de La Poste a suivi et épousé les tumultes de notre Histoire nationale.
Pendant la Révolution Française, la Poste passe sous l’égide de l’Etat et les directeurs des postes sont élus. En 1830 est mis en place un premier service rural desservi par des facteurs tous les deux jours. Ils sont alors plus de 5 000 rémunérés au kilomètre. C’est seulement en 1893 que les facteurs sont autorisés à prendre un jour de congé par mois. Lors de la Commune en 1870, la carte postale fait son apparition. Une décennie plus tard, l’Administration des Télégraphes jusqu’alors sous tutelle du ministre de l’Intérieur, fusionne avec celles des postes. C’est au cours du XX siècle que l’entreprise jouit d’une réussite professionnelle par la conquête du ciel et les tournées rurales en 2 cv Citroën dès 1952.
L’entreprise est frappée d’une terrible maladie en 1997 par la première directive postale européenne qui pose le principe de l’ouverture progressive à la concurrence du marché du courrier qu’elle peine à appliquer. Après un passage au service de réanimation des entreprises publiques en difficulté, les médecins, en accord avec la famille libérale, ont décidé de ne pas poursuivre l’acharnement thérapeutique. L’établissement public passe l’arme à droite début 2010 dans le dénuement le plus total sans le soutien de ses parlementaires.
La Poste est décédée le 12 janvier à 15h.
Cet avis tient lieu de faire-part et de remerciements.
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Et quand vous avez des problèmes avec votre FAI Internet, ou bien que votre banque vous ponctionne des frais anormaux, vous leur souhaitez d’être nationalisées ?
Ne confondez pas tout…et surtout pas pour faire des généralités aussi grossières.
Tiens…un courrier anonyme demandant justificatif…cela ressemble étrangement aux lettres types de la poste…
Cher anonyme, merci pour les compliments…malheureusement c’est un exemple de mon histoire avec la poste, et croyez moi, j’aurais préféré ne pas l’avoir vécu…Notez bien que je n’ai pas dit que ma vérité expliquait la privatisation, j’exprimais seulement un souhait que ce changement de statut apporte des solutions…pour que les "lettres suivies" ne finissent plus dans la doublure de certains… Cordialement
"j’exprimais seulement un souhait que ce changement de statut apporte des solutions…pour que les "lettres suivies" ne finissent plus dans la doublure de certains…"
Désolé je ne vois pas le rapport avec le statut.
Cher monsieur, Connaissez-vous la charte Marianne ? Quand le service public veut redorer son image…il n’hésite pas à nous faire du cinéma : « Pour La Poste, la réclamation constitue un acte positif, le client prend le temps de s’exprimer, de faire la démarche de déposer une réclamation. Exploiter ces réclamations crée de la confiance de la part des clients, donne une image d’entreprise à l’écoute, et permet de s’inscrire dans une dynamique d’amélioration continue. » Extrait du site : http://www.qualite-publique.org/La-Poste-traite-les-reclamations.html
Donner une image d’entreprise à l’écoute…c’est bien, mais le devenir c’est mieux ! Et l’amélioration continue…à mes yeux ne signifie pas recevoir des lettres types d’un papier de meilleure qualité…Le statut de la liberté, ce ne sera peut être pas new-york, mais au moins on peut espérer que dans le futur la poste privatisée assumera davantage ses erreurs. Salutations
Travaillant dans une entreprise privée je peux vous assurez que la charte Marianne n’est que le coupé/collé des inepties creuses qu’on débite dans les entreprises.
Ce genre de discours n’est une tentative de masquer le suivisme des dirigeants et leurs incapacité à penser.
Quant à assurer davantage ses erreurs… vous en connaissez vous des dirigeants d’entreprises qui admettent leurs erreurs ? Après tout ils n’ont fait que suivre la tendance… même si ça va dans le mur… de gentils chiens-chiens…
"Alors après la poste publique, il faut souhaiter que la poste privatisée nous ponde autre chose qu’un service prédateur…"
Elle est bonne ! Major de promo à l’école du rire ?
Si la poste est devenu comme ça c’est justement parce que des crétins acéphales nous serinent que le service public c’est le diable incarné et que du libéralisme viendra la lumière ! Curieusement quand on applique les règles du libéralisme on obtient un service de merde.
Une "poste" privatisée ne distribuera que ce qui rapporte, là où ça rapporte
Que la poste commence déjà par rapporter le courrier qu’on lui confie…
La libéralisation a son lot de convaincus et de cons vaincus…à ces derniers, et à la famille de ce service public chéri qui vient de nous quitter, je ne peux que présenter mes sincères condoléances…