Les deux leaders syndicaux, unis contre la réforme des retraites, ont quelques points communs. Dont celui de ne pas en rajouter dans le charisme…
Les deux ténors du syndicalisme salarié, le brun cédétiste François Chérèque et le plus blond cégétiste Bernard Thibault, unis comme jamais dans le combat sur les retraites, ont des points communs. En un sens, ils ont même un chouïa de gémellité.
D’abord, ils sont tous deux quinquas : 54 piges, plus précisément, pour François ; 51 pour Bernard.
Ensuite, ils sont entrés en fonction à des dates voisines, en 1999 pour Thibault, en 2002 pour Chérèque, c’est-à-dire qu’ils ont déjà été réélus, à des taux guatémaltèques d’ailleurs : la résolution finale du dernier congrès de la CFDT à Tours, en juin, a recueilli 76,9% d’approbations ; le bilan de la direction a été approuvé à 77% des suffrages au dernier congrès de la CGT à Nantes, en décembre…
De surcroît, leur actuel mandat pourrait être le dernier : c’est officiel pour Fanfan, possible pour Nanard, en piste jusque la fin 2012 au moins.
Les deux, qui ont plus « permanenté » qu’exercé longuement leur métier (cheminot pour Thibault, éducateur spécialisé pour Chérèque), ont su donner dans le compromis : Bernard, quitte à se faire traiter de « racaille » par un syndicaliste de base ; Chérèque, en sachant de plus en plus, selon le mot d’un confrère, « hausser le ton sans être radical ».
Ils ont tous deux aussi eu affaire à une opposition interne. Aidé par des statuts arrangeants, Bernard l’a, pour les apparences, plus jugulée que François : 77 000 cédétistes ont pris la clé des champs après le soutien, en 2003, de la centrale à la réforme Raffarin-Fillon des retraites de fonctionnaires. La maison Chérèque se targue toutefois de demeurer le premier syndicat de France – environ 800 000 encartés déclarés, contre 640 000 au bastion Thibault, arrivé cependant en tête des dernières prud’homales. Le tout est évolutif…
Réunis, aussi, en 2006, par le CPE de Villepin, garçon qui sait rassembler, l’un et l’autre peuvent également avoir des attentions mutuelles. François a fait applaudir Bernard au congrès de Tours, Bernard a gentiment déconseillé à François de se pointer au congrès de Nantes pour éviter les sifflets de son aile dure.
Enfin, les deux, qui causent une langue pas trop « brèves de comptoir », se retiennent beaucoup de rire. Ou de folâtrer. Surnommé « le Sphinx » ou « l’Insondable », Bernard affectionnerait, avec modération, la moto et la pêche. François se retrouve plus dans la randonnée de montagne et le rugby, qu’il a un temps pratiqué. Loisirs avouables.
Au rayon de la pénibilité, sujet d’actualité, Bernard, parfois dit « irrésolu » par ses proches, est plus justiciable d’une retraite avancée que François, de naturel plus autoritaire. Au moins. Les tensions au sein d’un syndicat que, contre des cadres rétifs, il a successivement voulu moins communiste, plus européen et plus pragmatique, suscitent chez Thibault un récurrent mal de dos. Avec envie de tout plaquer incluse. En sus, des « petits fachos » ou… des contestataires maison, n’ont à l’occasion rien trouvé de mieux que d’orner son portail d’une tête de porc ou d’un cadavre de chat.
Une paille, au regard de la majeure accusation de « sarkozysme », apparue à l’automne 2007, pendant la grève des transports publics. À l’époque, le pervers Nicolas, qui le tutoie, n’en finit pas de l’appeler. C’est une accusation dont Chérèque a globalement été exempté. L’exemple de sa prédécesseur et marraine Nicole Notat, follement injuriée, y compris par des camarades syndiqués, pour avoir approuvé le plan Juppé sur la Sécu en 1995, l’aura peut-être incité à une relative prudence. Il est vrai que c’est plutôt le Medef que, en leur temps, ses opposants l’accusaient de ménager…
Last but not least, dans un pays, air connu, aussi sous-syndiqué (entre 7 et 8 % des actifs, semble-t-il), nos duettistes n’ont, l’un pas plus que l’autre, exagérément forcé leur talent de tribun pour attirer à eux les masses…
Les syndicats, représentent entre 8% et 10% de syndiqués. Il représentent aussi, suivant les élections professionnelles entre 70% et 85% de votants et encore malgré l’obstruction des chefs d’entreprises veulent bien laisser partir voter les employés et les ouvriers (les affaires d’obstruction dans la grande distribution et le bâtiment par exemple, sont innombrables).
Les partis politiques eux, représentent 1% de cartés et combien de votants aux différentes élections ? Une cata d’après le Ministère de l’Intérieur.
Comparons aussi les subventions de l’état entre syndicats et partis politiques : y a pas photo !
Soyez sérieux dans vos réponses et arrêtez ce populisme minable !
Ils ont aussi en commun de se faire huer et/ou insulter par la base - notamment lors des ballets jaunes à répétition et à dislocation programmée.
Lors de la manifestation parisienne des fonctionnaires, du 20 novembre 2007 le leader de la CFDT a du prendre les jambes à son cou et s’éclipser. Les manifestants, lui lançaient des slogans comme : "Chérèque avec les patrons !", "Sarkozy-Chérèque, même combat !", "Chérèque, pas de couteau dans le dos", "Oui à l’unité, non à la collaboration" et "Chérèque trahison !".
Quand à Bernard Thibaut qui se cfdtise à vue d’oeil, Xavier Mathieu, le leader CGT des Conti lui avait dit en 2009 le fond de sa pensée ( et le mien avec ) : "La CGT, on les a pas vus. Les Thibault et compagnie, c’est juste bon qu’à frayer avec le gouvernement, à calmer les bases." Et il précisait encore pour les mal-comprenant : "Ce que je reproche à la direction, c’est qu’elle a refusé de nous soutenir quand nous étions convoqués au tribunal (pour les destructions dans la préfecture de l’Oise). Quand on a demandé de l’aide, il n’y a que des partis politiques de gauche qui sont venus et aucune confédération syndicale. Alors que dans les sept convoqués, il y avait trois élus CGT, deux syndiqués et deux sympathisants. Dans les confédérations paysannes ou autres, on n’abandonne jamais ses adhérents. La CGT a laissé ses propres délégués dans la merde. C’est honteux."
Tout ceci avait valu à Xavier Mathieu d’être montré du doigt dans les médias pour impolitesse et d’être déclaré persona non grata à la grand’messe de l’Huma et de se voir privé de manège.
Joie & Révolution !
C’est sûr mais comment les croire quand on sait qu’ils déjeunent avec Sarko…
Ils nous bassinent avec un jour de grève par ci, un jour de grève par là. Et grève le samedi maintenant ? On aura tout vu. C’est vrai qu’une grève le dimanche, les églises vont hurler et "Sarko-le-catho" ne sera pas content.
Mais peut être ont-ils été "invités, tout simplement, à plus de modération" sous peine d’un déterrement de 1ère classe élyséen de l’affaire de l’UIMM pour l’un et de la fin la gestion de l’Unédic pour l’autre !
SUD "le syndicat de terroristes" comme le décrit Sarko est le seul qui semble dans le vrai : il faut bloquer ce putain de pays durant des jours et des jours pour défendre nos droits, comme l’ont fait avant nous nos aînés. C’est seulement à ce prix là qu’ils reculeront.