La votation citoyenne s’est achevée samedi, remportant un large succès. Le maire du IIème arrondissement de Paris, en pointe sur le sujet, nous avait donné les raisons de cet "acte de désobéissance civique".
Toute la semaine - avec un point d’orgue samedi 3 octobre - les citoyens étaient invités à se prononcer sur le changement de statut de la Poste à l’appel du comité national contre la privatisation, regroupant des syndicats -à l’exception notable de la CFDT- des partis de gauche, du PS au NPA, ainsi que des associations.
Sans validité juridique, « ce scrutin est une caisse de résonance pour nous faire entendre. Alors que nous savons que les Français sont contre cette privatisation », expliquait Jean-Michel Isabelle, coordinateur parisien du comité.
Des milliers de bureaux de vote plus ou moins improvisés sur des marchés, dans la rue, ont été mis en place sur tout le territoire. Certaines mairies, de gauche, avaient aussi installé une urne dans leur hall d’entrée.
Bakchich avait rencontré mercredi Jacques Boutault, maire Vert du IIème arrondissement de Paris, en pointe sur le sujet.
- Votre mairie va centraliser les résultats au niveau national de cette « votation citoyenne », n’aurait-il pas été plus logique que cela se passe à l’Hôtel de ville de Paris ?
Disons que Bertrand Delanoë a été assez long à se décider à mettre en place une votation citoyenne. Il a été un peu hésitant sur ce dossier et n’a pas fait grand-chose pour concrétiser son engagement. Il n’a, par exemple, jamais prêté de salle pour le comité de lutte contre la privatisation que nous avons donc accueilli ici et a beaucoup tergiversé avant de finalement installer une urne place de l’Hôtel de ville. Or pour nous, il fallait apporter rapidement une réponse au refus du gouvernement d’organiser un référendum sur le statut de la poste. Le projet de loi a été présenté courant septembre et sera présenté en urgence au Sénat mi octobre puis à l’Assemblée nationale.
- Qu’attendez-vous de ce vote qui n’a pas de valeur juridique ?
Compte tenu du refus du gouvernement d’organiser un référendum, il s’agit, même pour des mairies comme la nôtre, d’un acte de désobéissance civique. On a d’ailleurs vu des préfets tenter de décourager les maires en leur rappelant, par courrier, qu’ils n’avaient pas à mettre en place un tel scrutin dans leur mairie. Cela a eu un certain écho notamment chez ceux de la majorité qui sont en relation avec le préfet quotidiennement. Pour le reste, nous ne nous faisons peu d’illusion. Mais nous espérons par ce vote peser sur le débat parlementaire.
- Vous espérez mobiliser largement sur cette question ? La Poste n’a pas franchement l’image d’un service public qui fonctionne à la perfection…
Tout n’est pas parfait à la Poste, c’est certain. L’entreprise va devoir améliorer son fonctionnement. Mais nous ne pensons pas que pour motiver les salariés en ce sens, la seule solution soit de les mettre dans une situation de stress et de concurrence extrême.
- La gauche plurielle a approuvé en 1997 l’ouverture à la concurrence du service postal, n’est-ce pas un peu tard pour se mobiliser, le changement de statut de la poste étant pratiquement acquis ?
Je ne suis pas comptable de ce qu’a fait la gauche plurielle en 1997. Elle a sans doute fait une connerie. Elle n’a pas été suffisamment confiante dans ses valeurs et s’est laissée illusionner par les sirènes du néo-libéralisme. A l’époque, la majorité pensait que la construction de l’Europe passait par la libéralisation des marchés. Aujourd’hui, nous sommes dans un temps politique différent. Une brèche s’est ouverte. Avec les conséquences de la crise financière on revient sur le dogme du marché régulateur, de la main invisible du marché… Ce qui se passe à France Télécom nous éclaire aussi sur les conséquences sociales que peut avoir la mise en concurrence permanente. Puisque Nicolas Sarkozy dit qu’il approuve le rapport Stiglitz, qu’il en tire les conséquences !
Lire ou relire sur Bakchich.info :
A voir sur Bakchich.tv :
Où ont votés : DAVID DOUILLET, BERNADETTE CHIRAC, OLIVIER BESANCENOT ????
Peut-être qu’ils s’en tapent ??
Oui ce doit être ça !!!
Bon et bien dans l’avenir nous paierons pour envoyer notre courrier et nous paierons pour le recevoir !!!!
Et ce sera bien fait pour nous. Nous n’avons que ce que nous méritons.
Bien au chaud dans nos enclos, chut les moutons dorment.