Jusqu’ici tout allait bien, mais de basses affaires d’argent divisent désormais les 1600 héritiers de la famille Wendel, l’illustre lignée des propriétaires des forges lorraines. Aujourd’hui présents dans tous les secteurs, les p’tits fillots et les p’tites fillottes préfèrent discuter finances et droits de vote au sein du groupe familial… En prime, un document inédit à télécharger.
« Chères tantes, cousines et nièces, chers oncles, cousins et neveux… » Voilà comment on se parle dans la famille Wendel, dont l’éminente figure n’est autre que le baron Ernest-Antoine Seillière. La tribu dynastique, qui remonte à l’ancêtre Jean-Martin Wendel, maître des forges lorrain, et rassemble quelque 1600 héritiers, est en ébullition depuis que la gestion de la holding familiale est contestée par quelques trublions. Ce ne sont pas les figures aux noms connus, parlementaires et anciens ministres tels que Jean François-Poncet, Françoise de Panafieu, Yves Guéna, Josselin de Rohan, cités le 7 mai 2008 dans Paris Match, qui font souffler un vent révolutionnaire sur la noble famille, mais une héritière plus discrète : Sophie Levine-Boegner.
C’est elle qui a dégainé les arguments qui font gronder dans les réunions de famille. Bien loin de la sidérurgie de ses débuts, le groupe du baron et des Wendel investit aujourd’hui dans de multiples secteurs et se porte fort bien. Saint-Gobain, le groupe pétrolier et financier Oranje-Nassau, le bureau de certification Véritas, l’édition (dont le fleuron Editis vient d’être revendu à l’Espagnol Planeta), des médicaments, du matériel électrique… Des participations qui rapportent gros ! Et la simplification récente des structures – fort complexes – du groupe ont permis à une quinzaine de ses dirigeants d’acquérir 5% du capital à un prix fort avantageux : 83 millions d’euros alors qu’en Bourse les mêmes 5% valent quelque 320 millions. De savants montages financiers et un entrelacs de sociétés ont servi opportunément à faire baisser les prix…
Parallèlement, les actionnaires familiaux qui détenaient avant cette refonte des structures 55% du capital, n’en conservent que 35,9%. Et ça, ça passe mal. Surtout qu’après avoir lu Libération du 28 mai, les mêmes ont appris qu’à l’occasion de la vente d’Éditis, une minorité de cadres dirigeants du groupe d’édition et de Wendel se partageront « un pactole estimé autour de 35 millions d’euros. Soit 10 % de la plus-value totale réalisée par Wendel en revendant le deuxième groupe d’édition français (Plon, Nathan, Robert Laffont, Fixot, la Découverte, etc.) à son concurrent espagnol », écrit le quotidien. Au risque de provoquer des réactions de défiance au sein des maisons d’édition concernées…
« Chères tantes, cousines et nièces, chers oncles, cousins et neveux… » Ainsi donc commence, le 23 mai dernier, l’allocution de l’héritière contestataire devant l’assemblée familiale. Bakchich s’est procuré le texte très détaillé de son intervention au cours de la réunion des actionnaires de l’une des deux sociétés qui rassemblent les membres de la famille, la SLPS (Société lorraine de participations sidérurgiques). Ce texte, qui circule dans les rangs des Wendel, a été amendé et corrigé dans le sens contraire par un autre héritier, Edouard de l’Espée, qui conteste les arguments… des contestataires.
Pour vous faire une idée du rififi qui agite la tribu Wendel, téléchargez le document ci-dessous.
Le baron Seillière sert de couverture (épaisse) pour la presse et le public, à un spécialiste de l’ingénierie financière, lui meme conseillé par les meilleurs cabinets parisiens. En effet, Jean-Bernard Lafonta est le Président du Directoire de Wendel avec tous les pouvoirs ; il est directement impliqué dans les montages révélés par le Monde, il y a plusieurs mois ; il est l’heureux bénéficiaires de grands avantages : salaires, jetons de présence, options, primes.
LES MONTANTS SONT FARAMINEUX… LA COB et l’AMF ENQUETENT et semblent rouvrir les dossiers un à un. En pleine crise financière, il ne fait pas bon avoir les mains dans le sac…
Le numéro deux du Directoire, Bernard Gautier, serait lui aussi observé de très près par des actionnaires et les services spécialisés de l’état. Les mouvements financiers nationaux et extérieurs déjà identifiés sont de plusieurs centaines de millions d’euros !
Certains protagonistes ont déjà quitté le territoire français…
A SUIVRE, l’affaire de Gatsby et des autres…