Avec 500.000 exemplaires vendus en deux mois, "Indignez-vous !", court manifeste écrit par Stéphane Hessel, est devenu un phénomène politique en France et un best-seller qui gagne l’international.
Stéphane Hessel, vous connaissez ce drôle de grand bonhomme qui ressemble à certains Playmobil qu’on offre aux enfants ? Ce vieux monsieur est à classer au patrimoine de l’humanité – il a 93 ans et faudrait se presser. Guerrier, mais fondamentalement pacifiste, on le sent comme ces martyrs qui, jetés dans l’arène, subjuguaient les fauves qui venaient leur lécher la main. Cet homme ignore la peur, le danger physique ou celui, pire encore, qu’il y a à se battre pour ses idées. Hessel est un samouraï.
Ce normalien élevé dans la religion juive, élève de Merleau-Ponty, a rejoint de Gaulle à Londres en mars 1941. Entré en résistance à 24 ans, Hessel n’en est jamais ressorti. Depuis 1945, Stéphane est resté en tenue de combat. Elle sera son linceul. L’éditeur Indigène a eu une idée de salut public en imprimant un petit livre contenant le meilleur du bonhomme. Des phrases que l’on prononce quand on est en train de mourir, que le temps presse et pousse à la concision. Un testament titré Indignez-vous !
Au moment où, commencée mollement sous Mitterrand, accélérée sous Chirac, la destruction du programme signé le 15 mars 1944 par le Conseil national de la Résistance (CNR) fonce maintenant au sprint, la mémoire d’Hessel vient rafraîchir la nôtre : « Il nous appartient de veiller tous ensemble à ce que notre société reste une société dont nous soyons fiers : pas cette société des sans-papiers, des expulsions, des soupçons à l’égard des immigrés, pas cette société où l’on remet en cause les retraites, les acquis de la Sécurité sociale, pas cette société où les médias sont entre les mains des nantis, toutes choses que nous aurions refusé de cautionner si nous avions été les véritables héritiers du Conseil national de la Résistance. »
En recopiant quelques alinéas cruels à entendre, parmi les souhaits du CNR, Hessel nous offre un rappel à la loi que les combattants voulaient établir :
« Un plan complet de Sécurité sociale, visant à assurer à tous les citoyens des moyens d’existence.
Une retraite permettant aux vieux travailleurs de finir dignement leurs jours.
Une véritable démocratie économique et sociale, impliquant l’éviction des grandes féodalités économiques et financières de la direction de l’économie.
La subordination des intérêts particuliers à l’intérêt général.
Une défense de la liberté de la presse, de son honneur et son indépendance à l’égard des puissances d’argent et des influences étrangères. »
Vous mesurez le chemin à faire, à reculons, pour revenir sur de bons rails ? Ces directives, mises en place dès 1945 par le Gouvernement provisoire, ont été prises dans la solidarité des maquis, et pas seulement par les FTP, ces communistes décrits, tels des cyclopes, comme « œil de Moscou ».
On trouvait aussi, au sein du CNR, des chrétiens, quelques nationalistes issus de l’Action française et de bons bourgeois. À ceux qui, aujourd’hui, évoquent la crise pour justifier la destruction des acquis sociaux, Hessel rappelle qu’en 1944 la France détruite était dans le coma. Ce qui ne l’empêchait pas de programmer la justice et l’espoir comme philosophie de pouvoir. C’était clair, les résistants ne voulaient plus voir se redresser l’oligarchie de 1939, celle qui a conduit la France à la défaite.
Solennel, Hessel proclame : « Nous, vétérans des mouvements de résistance et des forces combattantes de la France libre, nous appelons les jeunes générations à faire vivre, transmettre, l’héritage de la Résistance et ses idéaux. Nous le disons : prenez le relais, indignez- vous ! »
Dans un acte citoyen, je signale à la sagacité de la police, qui veille si bien sur nous, qu’en liberté dans nos rues se promène un vieux bonhomme dingo. Il ressemble à Erich Von Stroheim et se fait de grandes illusions : il veut que « tout ce qui est souhaitable [soit] possible »…
A lire sur Bakchich.info :
Ce monsieur Hessel a finalement raison. Je suis indigné par son livre, ses idées et sa vie.
Encore un nanti qui pleure des larmes de crocodile avec un porte feuille bien gonflé. Un bon gros profiteur, bien gras, ami des copains et des coquins, qui se pavane tel un dindon dans la farce politique, bref un bobo décati.
Mon mépris pour ces gens là est insondable.
"élevé dans la religion juive" grossière erreur !
les grands-parents paternels de Stéphane Hessel étaient déjà convertis au protestantisme avant la naissance du père de Stéphane, et la mère de Stéphane était de parents chrétiens : aucun lien, donc avec la religion juive, si ce n’est le patronyme.
A la télé, on lisait l’autre soir au bonhomme, le fameux sondage sur l’optimisme défaillant des Français, mais on n’a pas jugé utile de lui demander son avis sur les raisons qui motivent le vague à l’âme. Sa réponse est pourtant tellement évidente : comment être optimiste lorsqu’on lorsqu’on habite un pays présidé par un Sarkozy et gouverné par sa bande ?
Bien sûr, ils l’ont voulu - puisqu’ils ont voté pour lui en 2007 - et ils l’ont eu ! Pourtant, qui peut penser une seule seconde que ceux qui se sont planté aussi bêtement une première fois le referont, même si il se trouve des stupides pour croire que pour être élu cette fois-ci, il suffira de déclarer qu’on est pour la suppression des 35 heures. Indignez-vous !