Rechercher dans Bakchich :
Bakchich.info
UNE BRÈVE HISTOIRE DE BAKCHICH

Tags

Dans la même rubrique
Avec les mêmes mots-clés
bakchich Clearstream Dominique de Villepin France Imad Lahoud Jean-Louis Gergorin Justice Nicolas Sarkozy Philippe Rondot politique Procès
RÉCLAME
Du(des) même(s) auteur(s)
FILOUTERIES / Procès Clearstream

Rondot, rebelote

Carte postale du fond de la salle (VII) / mardi 6 octobre 2009 par Anne Steiger
Twitter Twitter
Facebook Facebook
Marquer et partager
Version imprimable de cet article Imprimer
Commenter cet article Commenter
recommander Recommander à un ennemi

Palais de Justice de Paris, le 5 octobre 2009, septième jour d’audience : entrée du "maître-espion".

Résumé des six premiers épisodes. Denis se dit manipulé par Imad, ce qu’Imad reconnaît. Mais s’il l’a fait, c’est qu’il a agi sur ordre de Jean-Louis, à la demande express de Dominique, pour faire de l’ombre à Nicolas. Jean-Louis, lui, se dit manœuvré par Imad et pense que Dominique est de bonne foi dans cette histoire. Dominique de son côté, assure n’avoir rien à se reprocher, il a été instrumentalisé par Imad – par Jean-Louis aussi d’ailleurs. Nicolas pense que Dominique est l’origine de tout et veut le pendre à un croc de boucher. Dominique s’en défend : il n’a fait qu’attendre les résultats des commissions rogatoires. Il a fait son job et c’est trop facile de dire aujourd’hui qu’il aurait dû savoir. Il est d’ailleurs persuadé que Nicolas l’a aussi manipulé…

Nous en étions-là, gaiement bercés par les accusations et les renvois de balles des uns et des autres, persuadés qu’au septième jour, le général Rondot et ses fiches Bristol viendraient, quoi qu’il arrive, dépêtrer ce grand n’importe quoi.

La défense de Villepin aveuglée

Et donc, oui. La lumière fut. Disons qu’une veilleuse a un instant éclairé cette sombre 11e chambre du tribunal correctionnel de Paris. Une loupiote qui aveugle la défense de Villepin. En substance, Rondot confirme ce qu’il a toujours dit : que Dominique de Villepin était au courant de la présence du nom de Nicolas Sarkozy sur les faux listings, dès 2004. Que Dominique de Villepin s’est recommandé du président de l’époque, Jacques Chirac, pour enquêter sur cette affaire. Enfin, que Villepin l’avait bien appelé, en mars 2004, pour faire libérer Imad Lahoud, alors en garde-à-vue dans le cadre d’une autre affaire – un tel intérêt pour un homme dont il prétend ignorer l’existence devient de fait effectivement troublant. Autant d’éléments que Villepin avait magistralement balayés de la main la semaine dernière. Autant d’éléments qui viendraient confirmer l’implication de l’ex-Premier ministre dans cette machination.

Mais cette exquise éclaircie disparaît aussi sec. Après que Rondot a regretté à la barre s’être fait « instrumentalisé » tantôt par Dominique, tantôt par Jean-Louis, tantôt par Imad, les avocats de Villepin repassent déjà à l’attaque. D’abord en lui faisant admettre que rien ne permettait de dire que l’ex-Premier ministre savait que les listings étaient faux avant juillet 2004 – ce qui exclut toute dénonciation calomnieuse de la part de Villepin. Jusque-là, tout va bien. Me Metzner, avocat de Dominique de Villepin, lit ensuite cette autre note personnelle prise par le général Rondot, le 3 mai 2004 : «  Confirmation de la volonté de Nicolas Sarkozy de pulvériser Dominique de Villepin  ». Le général Rondot explique que c’est « Imad Lahoud qui a dit cela ». Ce dernier disait alors avoir rencontré Sarkozy. Sur ses notes, le général ajoute : «  Contact Lahoud-Sarko. Retournement, effet boomerang  ».

Grande bouillabaisse

On reprend. Dominique sait que les noms de Nicolas sont sur les listes, mais sans savoir (dit-il) que les listes sont fausses. Nicolas, lui, sait que son nom est sur les listes, mais Dominique ne sait pas que Nicolas le sait. Du coup, Dominique continue d’enquêter (d’orchestrer ?), pensant coincer Nicolas, alors que Nicolas sait tout et compte bien se venger, persuadé que Dominique a tout manigancé. Imad sait que Nicolas sait, mais Dominique ne connaît pas le double jeu d’Imad… Imad, lui, sait que les listings sont faux, les ayant lui-même trafiqués. Mais à ce moment-là, qui d’autre le sait ? Jean-Louis ? Dominique ? Nicolas ?

Retour à l’obscurité la plus totale. Pour continuer « d’éclairer les débats », Rondot restera ce mardi, huitième jour. On va rajouter à cette grande bouillabaisse l’élément Renaud Van Ruymbeke. Et l’on prie pour que tout cela ne devienne pas totalement indigeste.

Pour relire les précédentes cartes postales du procès

Palais de Justice de Paris, le 30 septembre 2009, sixième jour d’audience
Palais de Justice de Paris, le 29 septembre 2009, cinquième jour d’audience
Palais de Justice de Paris, le 28 septembre 2009, quatrième jour d’audience.
Palais de Justice de Paris, le 23 septembre 2009, troisième jour d’audience du procès Clearstream.
Palais de Justice de Paris, le 22 septembre 2009, deuxième jour d’audience du procès Clearstream.
Palais de Justice de Paris, le 21 septembre 2009, premier jour d’audience. 50 journalistes s’agglutinent dans le Carré Presse de la 11e chambre correctionnelle. Et certains n’ont pas mis leurs carnets à (…)

BAKCHICH PRATIQUE
LE CLUB DES AMIS
BEST OF
CARRÉ VIP
SUIVEZ BAKCHICH !
SITES CHOUCHOUS
Rezo.net
Le Ravi
CQFD
Rue89
Le Tigre
Amnistia
Le blog de Guy Birenbaum
Les cahiers du football
Acrimed
Kaboul.fr
Le Mégalodon
Globalix, le site de William Emmanuel
Street Reporters
Bakchich sur Netvibes
Toutes les archives de « Là-bas si j’y suis »
Le locuteur
Ma commune
Journal d’un avocat
Gestion Suisse
IRIS
Internetalis Universalus
ventscontraires.net
Causette
Le Sans-Culotte