Il faudra attendre 2011 pour qu’un vague espoir de baisse du chômage puisse poindre.
« La reprise économique qui gagne les pays de l’OCDE reste trop timide pour mettre fin à l’aggravation persistante du chômage (…) il faudra sans doute attendre 2011 pour qu’il commence à baisser dans la zone euro ».
Tel est le commentaire de l’OCDE dans ses dernières prévisions parues fin novembre. La crise se déroule en fait selon un schéma connu. Après le moment de la crise financière et celui de la crise économique, celui de la crise sociale perdure. Certes, l’OCDE n’échappe pas à un biais politique qui consiste à systématiquement sous-estimer les performances de l’Europe.
L’organisation le reconnaît implicitement mais assume la contradiction dans la mesure où dans le développement de son diagnostic, elle constate que le pays qui sort renforcé de la crise est l’Italie et non pas les États-Unis. Cela a le don d’en agacer beaucoup. Tout le monde en effet joue les surpris concernant la santé toute nouvelle de l’économie italienne, tant il est de bon ton dans les instances internationales de se gausser de la Botte.
Berlusconi en a pris l’habitude de dénoncer ce parti pris anti-italien qu’il alimente pourtant abondamment par ses frasques et ses discours à l’emporte pièce. Ainsi, le Cavaliere rappelle aussi à ceux qui ricanent le PIB italien est désormais supérieur au PIB anglais.
De même, Fillon, chargé dans l’appareil dirigeant français des mauvaises nouvelles a découvert que la récession avait été moins violente en France qu’en Allemagne, en Angleterre ou aux États-Unis et que la reprise s’annonçait plutôt sous un jour favorable.
Le problème des discours sur la reprise et l’amélioration économique est que la population qui voit le chômage continuer à augmenter a du mal à les accepter. Il faut pourtant s’y faire : entre le moment où la croissance redémarre et celui où le chômage baisse, il s’écoule environ un an.
Lors de la crise précédente, le creux d’activité était en 1993, et le chômage en France n’a commencé à reculer qu’en 1995. Un petit coup de plan Juppé lui a fait reprendre sa marche ascendante jusqu’au printemps 1997. Pour atteindre son maximum au moment où Chirac a décidé de dissoudre l’Assemblée nationale…
Il faudra donc attendre fin 2010 pour que le chômage reflue en Europe. Un peu plus tôt aux États-Unis selon l’OCDE. En raison de… la bonne gestion de leur économie, argument drolatique aux vues de l’expérience récente… Et, argument plus sérieux, parce que les destructions d’emplois depuis septembre 2008 sont tellement violentes que la situation ne peut que s’améliorer !!
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