Le but du bouclier fiscal était de réduire les conséquences de l’impôt sur la fortune pour les plus fortunés. Mais pour quels effets ?
S’il n’en reste qu’un à défendre le bouclier fiscal, qui limite les effets de l’impôt sur la fortune pour 19 000 contribuables, Nicolas Sarkozy sera celui-là… Ne serait-ce que pour ne pas désespérer Neuilly.
L’impact économique du bouclier existe-t-il ? Pas sûr. Même en tordant les chiffres, rien ne permet de dire que les contribuables exilés dans les paradis fiscaux soient revenus.
Pas de trace non plus des fameux investissements promis. En fait, le but du bouclier fiscal était de réduire les conséquences de l’impôt sur la fortune (ISF) pour les plus fortunés, sans toucher à l’ISF, devenu une vache sacrée pour l’opinion publique française.
Ce bouclier fiscal est d’autant plus mal venu que, chez les experts fiscalistes, la tentation existe de taxer le capital dormant. Ainsi, en Angleterre, la création d’un nouvel impôt sur le capital est préférée à l’augmentation de l’impôt sur le revenu. Cette nouvelle imposition devrait passer par une augmentation des droits de succession. Damned ! Encore des impôts que Sarkozy a supprimés…
Autre épine, les services du ministère des Finances sont sommés de trouver des recettes pour financer le trou de la Sécurité sociale. Les têtes d’oeuf du Trésor envisagent d’augmenter la fameuse CSG, cet impôt inventé par Michel Rocard, alors Premier ministre, et qui touche l’ensemble des revenus, y compris les plus modestes. Or, via le bouclier fiscal, les plus fortunés échapperaient à cette hausse de CSG ! Voici un argumentaire vendeur pour le gouvernement Fillon.