Les populations n’en reviennent pas de devoir payer pour l’impéritie d’un système bancaire où le bonus règne en maître.
Au dernier référendum local, 1,7 % des Islandais ont répondu « oui ». Et pourtant, on est en droit de se demander comment il a pu se trouver autant d’Islandais pour répondre « oui ». La question posée était, grosso modo : voulez-vous vous ruiner à titre personnel pour rembourser aux Anglais et aux Hollandais les dettes que vos banques sont incapables d’honorer ?
Le happy tax payer islandais a eu comme un haut-le-coeur à l’idée de se serrer la ceinture pendant trois générations pour solder les délires bancaires. Les électeurs ont explicitement dit « non » malgré un appel du tout nouveau gouvernement social-démocrate à choisir le « oui » pour rétablir l’image du pays.
À Reykjavik comme à Athènes, les gouvernements socialistes clament que l’austérité est inévitable, et le grand méchant FMI a été confié à un socialiste – il paraît que DSK est de gauche. Mais les populations n’en reviennent pas de devoir payer pour l’impéritie d’un système bancaire où le bonus règne toujours en maître.
Tim Geithner, le secrétaire au Trésor américain, doit affronter au Congrès la fronde d’un groupe composé de républicains et de démocrates de gauche qui l’accuse de n’avoir pas contrôlé l’usage des fonds publics mis à disposition de la banque AIG, l’autorisant à verser des sommes faramineuses à des banques européennes avec l’argent du contribuable. Geithner a beau se défendre en affirmant que ces sommes étaient dues, le tout-Washington parie sur le nom de son successeur.
Assommé par la crise, le contribuable mondial prépare sa révolte.