Discutée en catimini à l’Assemblée, la réforme des retraites se fera jusqu’à septembre, discrète. Affaire Woerth-Bettencourt oblige. Bakchich remet un peu d’ordre en vue du grand bain social de la rentrée .
Nul ne sait si le procès d’Eric Woerth se fera à huis clos mais l’examen de sa réforme des retraites a bel et bien eu lieu sans public. Cela a eu pour conséquences d’accélérer les débats. En effet, l’opposition, privée d’une tribune et d’effets de manche grandiloquents sur la préservation de l’héritage mitterrandien s’est finalement assez vite lassée. 417 amendements déposés simplement quand on a connu des textes de lois où les amendements arrivaient par brassées de plusieurs milliers.
Il faut dire que l’affaire est grave et réclame du sérieux. D’autant que les enjeux sont clairs. C’est du moins ce qu’on nous dit car en fait personne ne comprend vraiment les chiffres sur lesquels les débats se fondent.
Ainsi, en 2010, entre le déficit du régime général de sécurité sociale –la CNAV- qui sera de 10 milliards et le déficit dont tout le monde parle et qui est de 32 milliards, il y a 22 milliards de différence que Woerth lui-même a du mal à expliquer. Dans ces 22 milliards, il y a 5 milliards de régimes spéciaux- ceux dont le problème a été brillamment résolu dès l’automne 2007 après deux semaines de grèves sans que là encore personne ne sache finalement de quoi il retourne- ; 5 milliards pour le Fonds vieillesse qui gère les minima sociaux pour les personnes âgées ; et quelque 12 milliards de déficit du régime fonctionnaire qui sont totalement fictifs, puisqu’ils sont calculés selon le principe de reconstitution de ce que serait le découvert du régime si l’Etat employeur était soumis aux mêmes cotisations que les entreprises privées.
En fait dans la confusion générale, il n’y a que quatre certitudes qui s’imposent :
la première est que, face aux imprécisions approximations, affirmations péremptoires rapidement infirmées, la seule chose que tout le monde comprenne est l’évolution de l’âge de départ à la retraite. Et parmi les esprits simples qui ont besoin de comprendre, il y a les agences de notation. Leurs jugements sont brutaux et, l’expérience grecque l’a montré, assassins. Autant faire en sorte de les éviter. Vu les contre-sens incroyables faites par ces agences sur la réalité économique européenne, Bercy a fait comprendre qu’il fallait prendre sur les finances publiques des mesures simples et spectaculaires. Le subtil serait contre-productif. Deux ans de cotisations de plus, tout le monde voit de quoi il retourne. En outre, les réactions syndicales confirment que cela sera douloureux pour les salariés. Et cela, les marchés aiment ;
la deuxième est qu’aucune des projections faites par les experts, notamment du Conseil d’orientation des retraites-le COR-, ne sera vérifiée. Déjà, les hypothèses d’évolution d’espérance de vie sont obsolètes. Après avoir augmenté de 3 mois par an jusqu’en 2008, les résultats définitifs de 2009 indique une stagnation. Et même, dans leur volonté de nous menacer à tout prix d’apocalypse climatique, certains nous ont prédit une surmortalité en 2010 par canicule à Paris-certes que l’on attend toujours ;
la troisième est que la droite qui ne cesse de clamer son dépit de n’avoir pas pu créer un régime de capitalisation va dissoudre l’embryon de capitalisation que Jospin avait mis en place. Les quelques 35 milliards mis de côté depuis 10 ans dans le Fonds de Réserve des Retraites (FRR) vont être allégrement croqués d’ici à 2012 (tiens pourquoi 2012 ? Y aurait-il un événement politique en vue en 2012 ? Après 2012, le déluge ? )
la quatrième est que puisque le déficit est finalement le plus lourd dans le régime des fonctionnaires - c’est fictif, mais le calcul est fait pour le démontrer, donc c’est logique- on va baisser de 3% leur rémunération en augmentant leur cotisation vieillesse. C’est bon, çà aussi, pour les agences de notation. D’Athènes à Madrid, la baisse du salaire des fonctionnaires est très tendance en Europe et on ne voit pas pourquoi la France y échapperait ;
Au final, les retraites seront-elles sauvées ? Le COR va faire tourner ses ordinateurs et nous saurons tout lors du prochain épisode, diffusé à l’automne. D’ici là, Eric Woerth aura pris lui, une retraite dont tout le monde pense qu’elle sera bien méritée….
Lire ou relire sur Bakchich.info :
J’écris avant que le COR n’e m’use !Comme nos politiques sponsorisé par les amis du médéf….
En effet comment ceux qui sont incapables de "gérer" les affaires du pays (ou de leur boîte ; ex alstom)même à courte vue,peuvent ils prétendrent à faire des prévisions précises et fiables….à 40 ans ?????
TARTUFFES !!!
Au delà du fait que la retraite à 60 ans est largement réalisable par un retour (realisable aussi) à un niveau d’emplois normal, une rémunération de ces emplois décente l’arrêt des exonérations de COTISATIONS SOCIALES qui ne servent qu’à grossir les dividendes spéculatifs.
Au delà donc, que cherchent nos libéreaux ?
Ce n’est pas l’âge de départ qui les interesse ;mais le nombre de retraités pensionnés et le montant(en baisse) de leurs pensions.Les mesures prises et envisagées à venir vont toutes dans ce sens.
Avec derriére en arrière pensée la capitalisation ; ou banque assureurs et (sans) fonds de pension auraient fagocité le régime par répartion.
Prolos et couches moyennes voilà votre avenir si vous laissez faire !!!!!
PS Mesurons nous ce que représentent les 30 millions d’euros perçus par Lili B. au titre du bouclier fiscal ? 21 SIECLES DE SMIC !!!! Le plus dur va être de trouver un smicard né en 83 …avant Jésus Christ !!!