Le dollar en état d’ivresse

Janet Yellen a un grand principe dans la vie : dans les fêtes, au bout d’un moment, il faut supprimer le punch sinon tout le monde finit ivre, avec, le lendemain, en prime, une atroce gueule de bois. Cette affirmation de bon sens a eu une conséquence imprévue : faire baisser le dollar…

Il faut dire que Janet Yellen est la numéro deux de la Réserve fédérale américaine (FED). Et le punch qu’elle veut supprimer, c’est la douce ivresse que diffuse dans l’économie une politique monétaire de taux d’intérêt très – pour ne pas dire trop – bas.

Bref, c’est la pagaille au sommet de la FED et, comme c’est aussi le bazar dans l’administration Obama, tout le monde se met à fuir le dollar.

Ravages mondiaux

Tout cela ne serait pas de grande importance si, au final, la gueule de bois n’avait pas tendance à toucher tout le monde, même les pays où l’on ne sert pas de punch.

Car la baisse du dollar commence à faire des ravages. Ainsi, en Asie, les taux de change explosent. Le won – coréen pour ceux qui l’ignoreraient – a vu le sien augmenter de 30 % en six mois, et les commentateurs locaux se désolent plus des foucades de la FED que des gesticulations grotesques de Pyongyang.

Gueule de bois

Et nous, après tant de réformes sarkozystes, sommes-nous en état de vivre l’après-punch ? Pas sûr. Dans la zone euro, la production industrielle a connu 10 % de hausse en un an en Italie, l’Allemagne accumule les excédents extérieurs, et la France, les déconvenues intérieures et extérieures. En fait, nous qui avalons régulièrement de nouvelles potions bien différentes du punch, ne cessons d’avoir la gueule de bois, au rythme de la hausse de l’euro.

À part les Grecs, on voit mal qui a des indicateurs économiques plus mauvais que les nôtres. À Athènes, le Premier ministre Papandréou menace de faire des élections générales pour les perdre et retrouver le confort de l’opposition. Quand on vous dit que Sarkozy devrait dissoudre…

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