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Procès Colonna : Défense et accusation s’envoient des chataîgnes

Déforestation / lundi 23 février 2009 par Xavier Monnier
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Surprise, le témoignage de Didier Vinolas lors du procès en appel d’Yvan Colonna, ne l’était pas pour le parquet. A défaut d’être solide, la déposition aura une nouvelle fois pointé les "ratés" de l’instruction…et la légèreté de la cour.

Fallait s’y attendre. Le procès en appel d’Yvan Colonna, condamné en première instance pour l’assassinat du préfet Erignac en 1998, tourne au maquis judiciaire. Et risque de s’épaissir encore un peu avec l’appel de la bisbille Erignac-Sarkozy.

Enfin s’y attendre. Tout est question d’intuition. Le sixième sens de la cour d’assises n’a pas franchement bien fonctionné ces dernières semaines. Depuis le 29 décembre 2008 exactement. Soit près de deux mois avant l’ouverture du procès.

Entre la dinde de Noël et les cotillons du jour de l’an un commissaire alors inconnu du grand public gribouille une note à l’attention du procureur général Laurent Le Mesle. L’esprit sans doute encore embrumé, M. le procureur prend son temps avant de décacheter la missive…et ne la transmets au président de la Cour d’Assises que le 27 janvier. 10 jours avant l’ouverture de l’audience.

L’élan kamikaze de l’accusation

Mais la lettre reste sous pli. Le magistrat ne l’ouvre pas. Et c’est tout esbaudi qu’il découvre son contenu à l’audience, en fin de journée, le vendredi 13 février. Mais ce qui n’aurait pu être qu’un simple retard administratif s’est transformé en grenade dégoupillée. Grosse maladresse. Voire un élan kamikaze de la part de la cour.

Le commissaire inconnu s’est fait un nom le 13 février. Didier Vinolas, ancien secrétaire de la préfecture de Corse-du-Sud, ex des RG, ancien dir’cab’ d’Erignac, témoin de moralité lors du procès Colonna en Cour d’Assises. Et qui déballe tout simplement le contenu de sa lettre. À savoir que « deux hommes non identifiés et non interpellés (…) n’étaient peut-être pas étrangers à l’attaque contre la gendarmerie de Pietrosella et à l’assassinat du préfet ». Bref que des membres du commando qui a assassiné le préfet gambadaient encore dans la nature. Un témoignage embarrassant pour l’accusation, et pour les enquêteurs. D’autant que Vinolas mouille son monde. En septembre 2002, l’ex flic a fait part de ses « infos » à Yves Bot, alors procureur de Paris et proche de Nicolas Sarkozy. La grenade a explosé. Stupeur et tremblement dans les médias.

Yvan Colonna - JPG - 29.9 ko
Yvan Colonna
© Kerleroux

L’onde de choc a eu du mal à se dissiper. Le procès a même été suspendu jeudi 19 février pendant 4 jours pour un supplément d’information quant à la déposition de Vinolas.

Certes, la personnalité, tout comme le détail de la façon dont le témoin a recueilli ses indices paraissent désormais loufoques. « Une personne, que je nommerai X a demandé à me rencontrer en septembre 2002. X me disait être en mesure de permettre l’interpellation d’Yvan Colonna moyennant le respect de diverses conditions :

« - rencontrer Mme Erignac (…)

- mener l’action de manière très confidentielle (…)

- obtenir le paiement de 300 000 euros. » », avait-il écrit. Facile…

Depuis X a été identifié. De prime abord, certains ont cru voir comme Bakchich, une odeur de myrte autour du mystérieux informateurs. Un ancien RG de Corse. La source est certes de la maison mais parisienne, un ex poulet de la Direction centrale des RG, à la réputation tout aussi peu flatteuse…Entendu samedi 21 février par les juges chargés du supplément d’informations, sa version n’est pas encore connue.

Demeure néanmoins une étrange impression de fébrilité et de maladresse côté magistrat. Connue depuis fin décembre, les intentions de Vinolas n’ont pas fait ciller le parquet. Qui n’a transmis sa lettre au président de la Cour d’assises qu’un mois après l’avoir reçu. Lequel n’a, selon ses dires, pas pris soin d’ouvrir le soit-transmis du procureur…Assez cavalier. Un peu parano, un ancien flic mêlé à l’enquête était persuadé «  que le procès en appel ne va servir qu’à une chose, jeter un peu plus le discrédit sur l’enquête et faire libérer Colonna »…

Encore plus surprenant, lors de la présentation de la liste des témoins, à l’ouverture du procès, aucun accent particulier n’est pointé sur Vinolas. Le jour même de sa déposition, le 13 février, l’huissier s’enquiert de l’heure de passage du témoin auprès du président, à 10 heures. «  On le fera passer en fin d’après-midi ». Une certaine diligence, assez incompréhensible, même pour la défense d’Yvan Colonna.

« Franchement, c’est n’importe quoi et c’est grave. Ce témoin était quand même appelé par l’accusation », s’emporte Me Pascal Garbarini, «  et ça fait deux mois qu’ils nous le cachent de façon inexplicable ». Sa lettre ne sera versée au dossier que le 16 février.

Assez remonté « Garba » et ses collègues ont immédiatement déposé une requête aux fins de récusation du président de la cour d’assises. Une suspicion légitime reçue le 19, et refusé le 20. « C’était un suspense insoutenable », sourit l’avocat corse. Au moins a-t-il gagné 4 jours hors procès. « Ridicule. Dans un souci de bonne administration- et ça ne nous aurait pas arrangé-, il aurait fallu renvoyer le procès », peste-t-il. « Ces 4 jours indiquent juste que l’accusation ne croit pas crédible son propre témoin. » Tout en n’ayant pas oublié de le circonscrire…

L’esprit bagarreur l’ancien du MPA, mais pas inconscient.

Le témoignage de Didier Vinolas n’absout Yvan Colonna. Il élargit juste un peu le cercle des accusés potentiels de l’assassinat et jette un peu plus de trouble sur l’enquête qui a mené à son arrestation.

Une ligne de défense que le conseil du berger de Cargèse ne voulait pas tenir encore un mois avant le procès, quand Bakchich était allé le rencontrer. « Oui mais le témoignage de Vinolas, et surtout sa gestion, replacent les choses dans leur contexte, précise-t-il. Et accrédite un point que nous avons toujours soutenu. Pourquoi le nom d’Yvan a été balancé, pour protéger qui ? ».

Le préfet Erignac, à l’époque, gênait beaucoup de monde. Il s’opposait notamment à l’accroissement des machines à sous au casino d’Ajaccio ou à l’ouverture d’un casino à Bonifacio. De là à ce que le grand banditisme fasse un cadavre exquis pour charger les « natios » et avoir la paix… d’où l’intérêt du témoignage de la source de Vinolas…et des noms qui peuvent en ressortir.

« On s’en fout des noms que peut livrer la « source » de Vinolas. Je préfère même ne pas les connaître. Ce qui m’intéresse c’est qu’Yvan sorte ».

Et le conseil corse de prévenir. «  Si le supplément d’information ne nous satisfait pas nous agirons en conséquence. Après l’appel il y a la cassation ».

Le maquis judiciaire ne vas pas s’éclaircir. Ni autour de Colonna, ni autour d’une enquête qui commença, le 7 février 1998, avec le nettoyage des lieux du crime à la lance à eau.

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2 MESSAGES

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  • Procès Colonna : Défense et accusation s’envoient des chataîgnes
    le jeudi 12 mars 2009 à 10:41, HARVALL a dit :
    Petit histoire ! Dans quatre jour devais sortir aux édition " Les Presses du Midi" Un livre qui démontre sans ambiguïté les errances de l’enquête judiciaire dans le procès Colonna. Mai vendredi, soit quatre jour avant la sortie du livre l’éditeur monsieur Chevassu, reçois plusieurs visiteurs !! Qui lui déconseille fortement de sortir l’ouvrage !! Il reçois aussi la visite d’un commandant de gendarmerie ? Titre du livre : Et si c’était pas luis ? au édition "Les Presses du Midi. Quand pensez vous ?
  • Procès Colonna : Défense et accusation s’envoient des chataîgnes
    le lundi 23 février 2009 à 23:03
    on comprend rien à votre truc, là, vous savez pas écrire à bakchich ???
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