500 commissaires logés à l’oeil, 500 poulets payés à picorer à domicile, la Police nationale soigne le logement.
Poussant leurs ouailles à faire du chiffre et à manier tant le bâton que l’expulsion, les commissaires de police ne sont pas les plus mal logés.
Une note conjointe des ministres de l’Intérieur et du Budget, datée du 5 septembre 2008, que Bakchich s’est procurée, établit la liste des postes de commissaires susceptibles d’ouvrir droit au bénéfice d’une concession de logement dans les services de police. Logements gratuits justifiés par « la nature des missions exercées par certains fonctionnaires de la police nationale ». Ce qu’en jargon administratif, on nomme poétiquement « nécessité absolue de service » ou « utilité de service », selon le degré d’astreinte attaché à la fonction du commissaire.
Au total, 539 commissaires de police bénéficient de logements de fonction. C’est-à-dire plus d’un commissaire sur trois, puisque la police nationale compte à peine plus de 1 750 hauts fonctionnaires et commissaires dans ses rangs.
La gratuité du logement (ce qui ne comprend pas la fourniture gratuite de l’eau, du gaz, de l’électricité et du chauffage, ni l’approvisionnement en femmes de ménage et plus si affinités) est un avantage en nature qui devrait, à ce titre, être estimé et déclaré aux services fiscaux dans le cadre de l’imposition sur les revenus… Ce qui n’est qu’exceptionnellement le cas chez les patrons policiers.
Pour que le scandale ne soit pas trop gros, l’attribution de certains logements donne lieu à paiement d’une modique redevance calculée par le trésorier-payeur général.
Ces logements se situent généralement à proximité du lieu de travail (dans la commune de résidence administrative du commissaire ou les communes limitrophes) et sont justifiés par un « intérêt pour la bonne marche du service ». Une notion à géométrie variable.
Si un commissaire inscrit sur la liste des bénéficiaires de logements gratuits ne peut occuper le logement de l’Etat situé sur son lieu de travail (le logement n’existe pas ou est déjà occupé ou encore inadapté à la composition de la famille), il obtient, en contrepartie, une « prime » correspondant au loyer, voire un autre logement, ailleurs. Ce qui permet à un autre commissaire de récupérer le dit logement, même s’il ne devait pas en bénéficier.
Enfin, lorsqu’un commissaire, propriétaire de son logement, ne souhaite pas obtenir de logement gratuit, quand bien même il peut y prétendre, les crédits ainsi libérés servent à financer le logement d’un autre commissaire de police… non susceptible de bénéficier d’un tel dispositif.
Les commissaires des anciens services des RG et de la DST occupant un logement gratuit, aujourd’hui affectés hors DCRI (la nouvelle usine à gaz du renseignement créée en juillet 2008) ou sur un poste DCRI n’ouvrant plus droit à une telle faveur, continuent de jouir de leur logement jusqu’à leur prochaine mutation.
« Ces dispositions transitoires ne peuvent excéder en tout état de cause la durée de 3 ans », dixit la note de service. Ouf, l’honneur de la police est sauf.
D’autant que cette petite douceur vient compléter de douces rémunérations…
La grille des commissaires de police s’étale, elle, hors « primes au mérite » et « primes individuelles exceptionnelles », de 2 029 euros nets mensuels pour un stagiaire (même l’élève commissaire est rémunéré à hauteur de 1 875 euros à l’école, le prix d’une belle « pige » !) à 7 295 euros pour un inspecteur général, le grade sommital.
Des salaires conséquents et de copieuses primes…en comparaison des émoluments de leurs subordonnés, officiers, gradés ou gardiens de la paix.
Certains postes dits « contractualisés », comme la Seine-Saint-Denis, permettent ainsi à un commissaire divisionnaire milieu de grille salariale, d’empocher un joli pactole : 4 872 euros de salaire mensuel, auquel s’ajoute, par exemple, à Aulnay-sous-Bois, 23 000 euros de prime annuelle de bons et loyaux services. Quelques 85 000 euros annuels nets… soit trois années de salaires d’un gardien de la paix en fin de carrière !
On rappellera qu’un officier supérieur, à l’indice sommital, se « contente »de 3 800 euros nets mensuels, soit deux fois moins qu’un commissaire en milieu de parcours.
Mais ces aimables commissaires de l’Intérieur ne sont pas les plus choyés.
Ainsi, apprend-on de la très sérieuse Direction de l’administration de la police nationale (DAPN), dans un document de travail daté d’avril 2008, que certains « indélicats », au nombre de 509 policiers (sur un total de 120 000 actifs, tous grades confondus), du haut fonctionnaire (1 cas) aux gardiens de la paix (330 cas), sont payés à… rester chez eux. Ils n’ont pas d’affectation opérationnelle, ni à la préfecture de police de Paris, ni à la PAF, ni à la DCRI, ni à l’étranger, ni ailleurs. C’est en effet à domicile qu’ils touchent leurs revenus. De quoi, quand même, s’acheter une nouvelle tondeuse à gazon, si l’on en croit les grilles salariales que Bakchich publie ici.
Aucun doute, les policiers sont bien traités.
À lire ou à relire sur Bakchich.info :
Et bien signé si c’est si bien que cela !!!! si avoir un salaire de 1700 euros, effectuer 65 heures dans la semaine, ne pas passer les soirées avec votre famille….MAIS avoir un logement de plus de 20 ans où vous avez tout refait à l’intérieur situé dans une ville qui ne vous attire pas forcément venez signer….
La gendarmerie recrute…. sauf que là y a plus personne alors à un moment il faut arrêter de tout critiquer…
Vous appelez çà faire de l’info ?? Vous polémiquez sans savoir. Je suis gardien de la paix, quand je suis arrivé à paris, j’ai passé 3 mois dans un foyer miteux au 11ème étage de la tour d’une cité de clichy, puis un de mes ami m’a hébergé pendant 7 mois, et ce, avant que je trouve un logement et que ma femme puisse enfin me rejoindre de province.
J’ai eu de la chance car en sortie d’école, j’ai eu un mois complet pour trouver ou crécher, la majorité des promos n’ont qu’un week end : Sortie d’école le vendredi, prise de poste le lundi.
Pourquoi tapez vous sur les commissaires qui sont des fonctionnaires minoritaires. Pourquoi tapez vous sur une profession qui voit ses effectifs subir le feu des forcenés et des criminels et qui lorsqu’elle réplique subit les sanctions de son administration.
Vous participez à donner une mauvaise image de la police alors que tant de fonctionnaires sont dévoués à la population. A qui le tour maintenant, les pompiers ? les infirmières ? Vous regardez les choses par le petit bout de la lorgnette. Vous avez besoin de boucs émissaires et vous donnez du réchauffé, c’est ce que les gens aiment n’est ce pas : le clientèlisme. Pourquoi ne suggérez vous pas de solutions, présentez vous donc aux élections et agissez au lieu de sans cesse brandir le baton. Quand aux précedent messages qui parlent des moyens : no comment, il ne faut pas parler sans savoir. Un exemple ne vaut pas généralité. Vous tapez sur quelques têtes mais dans l’esprit des lecteurs, c’est toute la police qui est privilégiée, et c’est loin d’être le cas.