Dans une note de service que s’est procuré « Bakchich », le directeur central de la Sécurité publique demande à toutes ses brigades d’arrêter de prélever illégalement de l’argent sur les personnes arrêtées en état d’ivresse sur la voie publique comme c’est encore le cas dans « certains services ». Les flics vont trinquer… ou plutôt ne trinqueront plus.
Sarko III, c’est parti. On nous l’avait promis, l’élan réformateur est en route et rien ne pourra l’arrêter. Première pierre de l’édifice, et dieu sait si le chantier est vaste, l’Ivresse Publique et Manifeste (IPM) ! Eric le Douaron en a même la gueule de bois. Dans une note de service datée du 23 janvier 2008, que Bakchich s’est procurée, le directeur central de la Sécurité publique s’adresse à ses troupes pour les rappeler à l’ordre. Désormais nos amis en casquette sont priés de ne plus prélever de « somme forfaitaire » lors de la « fouille des personnes placées en dégrisement ». Une « somme forfaitaire » qui atterrissait, jusque là, tout droit dans les « caisses dites des ‘IPM’ ».
Veuillez pardonner la maison poulaga, tout ceci relève d’un léger problème d’interprétation. En effet, le code de la santé publique prévoit qu’ « une personne trouvée en état d’ivresse dans les rues, chemins, places, cafés, cabaret ou autres lieux publics, est, par mesure de police, conduite à ses frais au poste le plus voisin ou dans une chambre de sûreté, pour y être retenue jusqu’à ce qu’elle ait recouvré la raison ».
Certains de nos braves flics, qu’on ne saurait soupçonner de mauvaise foi, avaient lu : « Bourré tu es, prélevé tu seras, le pot de fin de semaine tu financeras ! ». Plus sérieusement, Bakchich a tenté de savoir où allait l’argent de ces « caisses IPM », mais en v(a)in.
Et comme le souligne Le Douaron dans sa note : « L’état du droit interdit aujourd’hui de mettre en œuvre ce recouvrement. » Ces mystérieuses caisses ‘IPM’ « sont en effet prohibées depuis la loi d’orientation et de programmation pour la sécurité du 21 janvier 1995 dont l’article 25 fait obligation de verser au fond de concours abondant le budget de ministère de l’Intérieur les sommes qui peuvent être prélevées à l’occasion de l’activité des services de police. » Treize ans après, il était temps d’apporter cette éclairante précision et ainsi couper la tête du verre solitaire.
Et le directeur de la sécurité publique, perspicace, de noter : « la perception et l’utilisation de ces fonds irrégulièrement collectés érigent les fonctionnaires concernés gestionnaires de fait des deniers de l’État. » Effectivement, l’idée fait frémir. Voilà bien le genre de nouvelles que l’on aimerait consommer avec modération.
La note de service :
Dans toutes les civilisations socialisées et particulièrement sous les démocraties ,même les plus anciennes ,les polices n’ont jamais été fabriquées et entretenues qu’en tant qu’instrument du pouvoir et non pas pour venir en aide au peuple…Il y en a qui devrait revoir leur copie et leurs commentaires ,,,Que maintenant il existe des missions de sureté publique ,cela vient d’une nécessité pour enrayer les phénomènes de trouble…Et défendre au passage quelques nantis… On peut retourner+ 60 ans en arrière et éplucher de près le comportement de certaines polices ,,je crois qu’il ne faut pas aller plus loin dans le débat,il y a un incivisme chronique dès que l’on se fait arrêter…Il ne faut jamais se laisser tutoyer mais toujours être poli ,ça les agace…
Quand au transport à l’hopital ,vaut mieux s’accrocher a ce que l’on peut dans la camionnette car les virages sont serrés et vous pourriez bien tomber du strapontin.Et aussi les laisser rire quand vous leur dites que vous êtes malade…ça les amuse beaucoup !
Je confirme par expérience l’existence des IPM. Ayant été arrêté avec un ami pour ivresse sur la voie public dans le riant bourg de Saumur (Bastion de vous savez quoi) et après avoir été traités comme de la merde par trois fonctionnaires visiblement aigris de la vie, nous nous sommes faits embarquer, menottés l’un à l’autre main droite-main droite, bien que nous n’ayons opposé aucune résistance et reconnu immédiatement les faits. Après une visite à l’hôpital pour mesure de la glycémie (sage précaution pour savoir si nous n’allions pas commater au niouf comme de vulgaire salauds de diabétiques) ou les soignants nous ont confirmés, allucinés mais désabusés, que çà arrivait tout le temps, nous avons joyeusement passé 6 heures en dégrisement dans deux cellules puant la pisse, sans chaussures ni ceinture. Au sortir, nous avons eu la joie de constater que 50 francs avaient été prélevés dans chacun de nos portefeuilles pour "frais de transport". La note de l’hôpital devait suivre et une amende de 800 francs, si mes souvenirs sont bons. Reste une agréable impression d’avoir été humilié, séquestré et racketté par la police de la "République". Le tout assaisonné en sortie d’un charmant "Vous allez pas à vous plaindre hein, çà c’est bien passé ? On vous a pas tapés !" sans doute lié au fait que le père de mon pote était conseillé municipal depuis des années.
Très formateur… A l’époque nous avions 20 ans et découvrions la vie d’adulte.
On a bien compris le message.