Petite révolution chez les hauts fonctionnaires, ils vont devoir déclarer leurs avantages en nautre : leur logement de fonction devient imposable.
Cet été, le ministère des Finances vient – enfin ! – de pondre, dans la plus grande discrétion, la circulaire fiscale tant attendue sur le mode d’imposition des logements de fonction des fonctionnaires. Et cette précieuse note vient d’être adressée, cet automne, aux services fiscaux. Il était temps. Jusqu’à présent, une règle générale obligeait les contribuables à déclarer l’occupation d’un logement de fonction comme un avantage en nature. Mais les fonctionnaires, en fait, échappaient à cette obligation ; les textes fiscaux ne concernaient que seuls les contribuables du secteur privé.
Résultat : chaque année, 137 500 fonctionnaires indélicats, logés aux frais de la République, oublient de déclarer sur leur feuille d’impôt entre 3000 et 15 000 euros au titre des avantages en nature. Recteurs d’Académie, Ambassadeurs, Conservateurs de musée et autres privilégiés trichaient, mais sans risquer le moindre pépin. En effet, les patrons de la direction des impôts, censés contrôler ce genre de déviation, ne payaient pas davantage d’impôt sur leurs propres logements de fonction. En décembre 2003, un rapport de l’Inspection des finances avait dénoncé cette absence d’imposition fiscale des logements de nos hauts fonctionnaires. Les moines soldats de l’Inspection envisageaient même de réserver les logements aux fonctionnaires astreints à vivre sur leur lieu de travail. Avant de se reprendre et de souligner « les risques sociaux évidents » de la mise en oeuvre d’un tel plan.
Et depuis, plus rien… Personne ne s’est attaqué à ces discrets compléments d’imposition non rémunérés. Quatre ans plus tard, une circulaire organise l’imposition des fameux appartements de fonction. 2007, l’année de toutes les ruptures ?