Le système video-Gav, censé permettre de filmer les auditions de mineurs dans les commissariats, connaît de nombreux ratés, selon une note interne de la police que Bakchich s’est procurée.
Il y a quelques temps déjà, les services actifs de la maison Poulaga ont été équipés d’un matériel audio-visuel pour l’enregistrement de toutes les auditions des mineurs, le système VIDEO-GAV.
Ainsi, à chaque garde-à-vue de mineur, obligation est faite aux policiers d’un enregistrement audiovisuel du minot lors de ses auditions, des confrontations, etc. Une pratique courante et régulière dans les commissariats de France et de Navarre.
Mais, à Ecully, près de Lyon, les pontes de la police technique et scientifique s’inquiètent des mauvaises utilisations du dispositif en question.
En effet, Ecully dispose d’un grand laboratoire audio dernier cri qui ferait se pâmer les producteurs de Carla Bruni-Sarkozy. Ce laboratoire audio est directement concerné par la qualité des enregistrements en tant que prélèvements susceptibles de lui être confiés pour travaux techniques (par les commissariats) d’aide à l’enquête ou pour expertise (par les tribunaux).
C’est à ce titre qu’une très discrète « note technique » du chef du service de l’informatique et des traces technologiques, datée de septembre 2008, et que Bakchich s’est procurée, a tiré la sonnette d’alarme. La missive recense les problèmes rencontrés sur des cas réels traités : 5 affaires criminelles traitées dans le dernier trimestre 2006, « provenant de cinq villes différentes, dans lesquelles les enquêteurs ont utilisé le système VIDEO-GAV à des fins autres que celles prévues ». Non, non, quand même pas pour des parties fines entres collègues…
Dans le premier dossier, les poulets ont détourné le système VIDEO-GAV pour « prélever un message vocal à partir d’un répondeur téléphonique » ; le répondeur est filmé pendant que la touche d’écoute des messages est activée, ce qui permet de capter « à l’air » le signal audio émis.
Dans les quatre autres affaires, la flicaille a utilisé le système VIDEO-GAV pour « enregistrer la voix d’un suspect majeur en vue de sa comparaison avec une voix anonyme » ; le suspect est filmé alors qu’il lit le texte de retranscription du message anonyme ou pendant la durée de son audition (ce qui est illégal).
« Dans tous les cas, signale la note, le signal audio ainsi capté s’est avéré être de qualité acoustique médiocre ne permettant pas son exploitation scientifique ». Traduction : nullité de procédure devant un tribunal en cas de demande d’expertise de l’une des parties au procès pénal…
Les chefs policiers ont même une petite idée de la perte en ligne : « D’après les analyses effectuées dans le cadre de ces affaires, il apparaît que le système VIDEO-GAV a une bande passante plutôt médiocre, ne transmettant que 30% de la gamme des fréquences vocales émises. 70% des fréquences utiles sont ainsi éliminées »
C’est dire si le laboratoire déconseille fortement l’utilisation de ce système pour des enregistrements sortant du cadre de l’objectif initial du système VIDEO-GAV : l’audition vidéo surveillée des mineurs.
De là à en déduire que le système de Video-Gav, y compris pour les enregistrement de mineurs n’est pas fiable, il y a un pas. Et un risque de nullité de procédure que la flicaille préfère éviter. Principe de précaution sans doute.
Prévenants, les enquêteurs s’ encombrent assez peu du video-Gav…
Ainsi, nous confie un capitaine de police de la grande couronne parisienne affecté en Brigade de sûreté urbaine (BSU), la PJ locale, « on s’emmerde pas avec ces détails techniques, on fait un PV [NDLR : procès-verbal] de mauvais fonctionnement du système vidéo, et on prend les déclarations du mineur comme ça, à la volée, et on transmet l’audition au parquet en expliquant que la vidéo n’a pas marché, on fait comme avant, quoi. Beaucoup de collègues font ça, sinon la procédure, ça prend un temps fou ». En gros on débranche volontairement le système video…
Et quand on devient plus précis sur le sujet, cet officier nous rétorque : « c’est encore un petit moyen de pression qu’on a pour faire parler les jeunes voyous ».
VIDEO-GAV ou VIDEO-GAG ? La République transparente est en marche.
A lire ou relire sur Bakchich.info
Quelle mauvaise foie !!!
Votre titre laisse entendre que des policiers film des mineurs de façon voyeuse et pervers. En fait il n’en est rien ; ils se montrent justes mauvais techniquement.
C’est à la limite l’escroquerie intellectuelle.
Vous n’êtes pas des journalistes integres mais des racoleurs malhonnetes.
Je ne viens pratiquement plus sur votre site et cette new me conforte dans mon choix.
Quelle déontologie, c’est ça que vous apprenez dans les écoles de journalisme ???
C’est à cause de ce type de dérive que tous les journeaux (ou presque) seraient en dépot de bilan si l’état ne les aidait pas financierement.
" Les flics filment les mineurs en amateur " Mais peut-être êtes vous justement un peu pervers ? Un film amateur, c’est tout ce qu’il y a de plus banal comme expression. Votre esprit mal tourné aurait alteré votre jugement quant au titre de Bakchich ?
Je rappelle que Bakchich est au service de l’information satyrique, d’où la satyre ..