L’implication d’Alstom et Véolia dans la construction d’un tramway à Jérusalem suscite la colère. Un procès est en cours contre les deux géants français depuis 2007 pour violation du droit international.
Il s’agissait à l’origine d’un projet ambitieux, né de la volonté de réduire la circulation et la pollution à Jérusalem. Mais très vite, la polémique a éclaté. Le tramway doit en effet relier le centre de Jérusalem à des colonies israéliennes, situées sur des territoires palestiniens annexés de fait depuis la guerre des Six jours en 1967 et jamais reconnus par la communauté internationale. D’autres tronçons prévus suivent la même logique, celle de relier les colonies par un réseau de transport en commun, permettant ainsi peu à peu de créer le « Grand Jérusalem » prôné par Ariel Sharon en 2005.
En 2002, le consortium City Pass a remporté un appel d’offre lancé conjointement par le gouvernement israélien et la ville de Jérusalem, empochant ainsi un contrat de 400 millions d’euros. City Pass regroupe des sociétés israéliennes et deux sociétés françaises. Alstom Transport, chargé de livrer le tramway, via sa filiale Citadis Israël Tld., et Veolia Transport (ex-Connex), chargé de sa future exploitation. A elles deux, les entreprises françaises détiennent 25% du capital de City Pass.
Alstom et Veolia sont empêtrées dans ce conflit qui les oppose à des ONG internationales de défenses des droits de l’homme. En France, une plainte avait été déposée contre elles en 2007 par l’association France Palestine Solidarité et une délégation française de l’OLP. Le motif repose sur la violation de la convention de Genève de 1949 et d’une résolution de l’ONU, dénonçant ainsi l’annexion illégale d’une partie du territoire palestinien par Israël.
Egis Rail, société française d’ingénierie, filiale de la Caisse des Dépôts et Consignation, qui effectue régulièrement des missions pour le gouvernement israélien, est aussi impliquée dans cette affaire. L’un de ses représentants en France concernant ne souhaite cependant pas évoquer ce sujet « trop sensible » car trop politique : « on ne donne pas trop d’infos ».
Toute cette histoire met mal à l’aise notre petite diplomatie française. La France a joué un rôle dans la réalisation de ce contrat. Le gouvernement français maintien le même discours depuis le départ : « La participation française à la construction du tramway de Jérusalem est le fait d’entreprises privées. (…) Dès lors, la participation d’entreprises françaises à ce projet ne saurait être imputée à l’État français », avait expliquée la Ministre déléguée à la coopération, au développement et à la francophonie au Sénat dès 2006. Du côté du Quai d’Orsay un représentant confirme cette position, tout en refusant d’être cité.
Pourtant en 2005, le gouvernement français avait soutenu cette initiative. Jean-Pierre Raffarin, alors Premier Ministre, s’était même réjoui du renforcement de la « coopération bilatérale » entre Israël et la France. Le contrat avait par ailleurs été finalisé en présence de l’ambassadeur de France Gérard Araud en juillet 2005 dans le bureau d’Ariel Sharon, premier ministre israélien de l’époque.
Le 2 février 2009, les juges se sont une nouvelle fois réunis sur ce dossier. Ils ont maintenant jusqu’au 10 avril prochain pour rendre un jugement sur leur compétence dans cette affaire. City Pass est une société de droit israélien, et c’est sur ce point qu’Alstom et Veolia jouent pour faire tomber la procédure intentée contre eux sur le territoire français.
Sur place, à Jérusalem, l’actuel maire de Jérusalem, Nir Barkat, élu le 11 novembre dernier, a du mal à assumer les choix de son prédécesseur, Ouri Lupoliansky, sur ce sujet tant polémique que coûteux. Il a par ailleurs proposé de remplacer une partie du trajet du tramway par des lignes de bus. La quarantaine de tramways déjà livrés par Alstom reste pour le moment en dépôt, les travaux ayant pris du retard. Les lignes devraient être mises en activité en 2010, contre 2009 initialement. Les tramways, qui coûtent plus de 2 millions pièce, bénéficient d’un blindage résistant aux jets de pierres et à l’explosion de bombes, la direction d’Alstom n’a pas souhaité nous indiquer combien de tramway avaient déjà été livrés. Sur place 42 rames sont en dépôt en attendant leur mise en service.
L’un des derniers effets collatéral de cette polémique concerne la perte d’un marché public par Veolia en Suède. Le 20 janvier dernier, la mairie de Stockholm a concédé à une entreprise chinoise l’exploitation détenue depuis 10 ans par la société française, faisant perdre à Veolia l’un des plus gros marché public européen. Selon la municipalité de Stockholm, le motif est d’ordre commercial. Néanmoins les médias suédois indiquent qu’elle aurait subit des pressions par le biais d’envois massifs de courriers visant à contester le choix de Veolia comme prestataire, aux vues de ces violations du droit international.
À lire ou à relire sur Bakchich.info :
ASN Bank, néerlandaise, s’est retirée de Veolia en 2006.
Veolia a perdu un contrat avec une municipalité nordique en 2009.
Voir : boycott,désinvestissement et sanctions sur wikipédia.
Boycottons Israël et ses soutiens. C’est la vie de toute une population et c’est un peu de notre dignité qui sont en jeu.
Celui qui soutien Israël dans plusieurs post ci-dessous n’a même pas osé prendre un pseudo… Opacité d’abord !
le capitalisme est sans pitié et sans scrupule :
réagissons avant qu’il ne soit trop tard, que les riches ne paient plus aucun impôts et que les pauvres paient toujours plus, l’eau, l’électricité, les soins, la nourriture…
et ne nous cachons pas qu’il y a une vraie volonté politique derrière tout ça, ce projet israëlien compris :
rendre les pauvres et les faibles serviles et dépendants.
heureusement, tout nous appartient.
nicogé
www.lecolporteur.wordpress.com
C’est sûr que question respect du droit international une entreprise chinoise c’est mieux que Véolia !
Ca, c’est vraiment drôle ! On est le 1er avril !