Combats de rue, insulte et démonstration peu rigoureuse. Bakchich revient sur cette journée qui a fait la part belle aux nostalgiques de l’Algérie dont les arguments peuvent laisser pantois.
Ils sont peu nombreux sur les plus de 1000 manifestants à avoir réussi à s’approcher des marches du festival de Cannes avec l’important dispositif policier mis en place à l’occasion de la présentation du film Hors-la-loi en compétition officielle. Mais ceux qui étaient là juste avant et durant la montée de l’équipe du film se sont fait entendre ; même mieux ils ont carrément suscité le débat sur la croisette. Combats de rue improvisés, duels comme dans les meilleurs Western américains entre enfants de Harkis, français d’origine algérienne et anciens officiers de l’armée française de la guerre d’Algérie. Plus on entendait « Algérie libre » scandée, plus les esprits s’échauffaient… Pas de cohue pour autant ! C’est le réalisateur du film Hors-la-loi, Rachid Bouchareb qui doit être mal-à-l’aise… Cela lui tenait « à coeur de donner une touche western » à son film… mais il ne voulait surtout pas qu’elle se retrouve sur la croisette…
Quand à la réaction du public et de la presse dans la salle du palais, une ovation…méritée ? Difficile de répondre, tant la sympathie des acteurs Jamel Debbouze, Sami Bouajila et Roschdy Zem et surtout l’incroyable justesse de leurs jeux respectifs ont convaincu les plus sceptiques.
Pourtant, on ressort mal à l’aise de la salle quand au traitement cinématographique des actes de l’organisation du FLN mais aussi des actes de la brigade secrète de la police française. Les premiers sont vus comme des héros qui n’ont pas le choix au nom de leur cause et les deuxièmes utilisent des méthodes expéditives, barbares pour se débarrasser des membres du FLN et de leurs proches. Les personnages du film comparent leurs combat à celui des résistants de la seconde guerre mondiale. Raccourci car les deux moments clés de l’histoire n’ont strictement rien à voir en commun.
Cela étant dit, il faut saluer la modestie du réalisateur, Rachid Bouchareb, qui n’a pas la prétention de vouloir faire de la politique : « Je fais simplement du cinéma ! » et son message d’espoir : « j’espère que mon film aidera la France et l’Algérie à tourner la page pour que les nouvelles générations puissent avoir un futur serein. »
Pour en savoir plus sur Hors-la-loi, vous pouvez consulter cette interview de l’historien Benjamin Stora ou bien consulter le dossier « Hors la loi » sur Bakchich hebdo en kiosque ce samedi
Je réitère mon message posté hier soir, croyant que votre site acceptait la diversité des opinions. Si ce n’est pas le cas, si vous considérez que ne pas partager les vues de vos rubriques ou du "politiquement correct" ne coïncide pas avec votre politique éditoriale, merci de me le signifier par email et je vous promets de ne plus vous communiquer quoi que ce soit.
Mon message d’hier :
1. Sur quoi se fonde M. Benjamin Stora pour affirmer qu’il y aurait eu 10 000 victimes de la répression des massacre du 8 mai ?
2. Sait-on que les massacres perpétrés contre les Européens le 8 mai sont le résultat de l’ordre de "guerre sainte" d’un dirigeant arabo-islamiste libanais pronazi (Arslan) réfugié à Genève ?
3. Sait-on que le même jour des massacres de Français ont eu lieu en Syrie, notamment dans des monastères ?
4. Oublie-t-on que l’ordre de répression massive a été donné personnellement par le chef d’Etat au pouvoir à l’époque : le général de Gaulle ? Pourquoi dès lors incriminer l’armée ou les "colons", comme si ils avaient pris l’initiative de la réplique contre les massacres de civils ?
5. Sait-on que parmi les victimes européennes (chiffre officiel : 901 morts le jour-même), on compte le chef du PCF local, dont les deux poignets ont été sectionnés à la hache ? Ce n’était pas un "colon" impérialiste lui.
6. Comment la presse française peut-elle donner si facilement crédit à ce qui émane de la propagande d’un état algérien dictatorial et terroriste ? Pour le coup, nous devrions prendre pour argent comptant l’histoire vue par la Corée du Nord ou par la Roumanie de Ceaucescu.
7. Le réalisateur du film dit qu’il "faut tourner la page". Quel culot ! Il fabrique un brulot anti-français et anti-européen, ravive la souffrance d’un peuple chassé de sa terre et sans cesse calomnié et méprisé, et il se réfugie maintenant derrière le coup de la page tournée. Cette affaire est grave car elle risque de susciter de nouvelles violences de la part de jeunes arabo-musulmans désoeuvrés qui verront dans ce film une apparente raison valable de s’en prendre aux Français de souche.
8. Pourquoi tous ces gens, tels Debouze le délinquant multirécidiviste, s’acharnent-ils à conserver la nationalité française ? Celle qui leur tient vraiment à coeur, algérienne, marocaine ou tunisienne ne leur suffit-elle pas ? Ils ne cessent de nous insulter, de nous narguer, de s’en prendre aux plus vulnérables d’entre nous et ils sont là à profiter de l’argent gagné grâce à un pays qu’ils détestent.
Voici un lien où est publié le fac-similé du rapport de l’enquête officielle diligentée par le gouvernement à la suite des massacres de Sétif : http://popodoran.canalblog.com/archives/2010/05/02/17756509.html
Je suis d’accord dans l’ensemble avec votre réponse et ne peut être d’accord avec la version de la personne a qui vous répondez.
Je me pose tout de même la question suivante après avoir vu le documentaire, une des manifestante, probablement fille de Harki. Les harkis ont visiblement fait le mauvais choix à l’époque pour eux-même, voulant la liberté, ne voyant pas l’aspect, citoyen de seconde zone de toute colonie et ce qui allait les attendre par la suite. Rien ne presageait que à priori que l’indépendance Algérienne allait si mal tourner, mal de tout changement, aveuglement de toute personne ayant soif de liberté (qui prévoyait Napoléon après la révolution française ?).
L’indépendance de l’Algérie était un besoin qui parait évident, les Harkis qui ont cru juste une liberté doivent-ils être oubliés pour autant, ils voulaient quant à eux la liberté d’opinion et de vie présentée par les penseurs des émancipations de la monarchie et de la théocratie.
Il me parait important de reconnaitre les dégâts importants produit par le Général de Gaulle, lui même ayant préféré remettre des préfets nazis que les résistants trop communistes a son gout et ceux de ses alliers. C’est aussi à la fin de la premièe guerre que les Alsaciens n’ont pu avoir l’indépendance au capitalisme et à l’impérialisme qui les avaient décidés à arrêter de se battre pour le Kaiser et a mettre des drapeaux révolutionnaires rouges, tendance indécrottable à l’aristocratie de la France, pays trop gaté par les éléments naturels et la position géographique.
Je pense qu’il est important de rappeller la souffrance du peuple algèrien durant la colonisation, chose qui n’a été faite qu’a moitié, reconnaitre les tords, défendre les harkis et tenter de rammener la paix également dans les quartiers embrasés. Peut-être juste par l’enseignement de l’histoire non biaisée, quel que soit la penchant politique du à sa propre histoire, à ses propres souffrances.
Européens et Algériens sont loin d’avoir la sagesse des Rwandais qui ont su faire des tribunaux de la réconciliation, déononcer, comprendre les erreurs, aussi horribles soient elle, et faire en sorte que chacun puisse en grandir, avec les aides nécessaires. Une des choses qui m’y semble des plus fortes est de mettre génocidaires et génocidés en face et s’expliquer, chacun avec sa honte , forcément victime à vie de ces conflits, manipulé et ayant massacré, violé ou, ne pas avoir résisté, finalement pour tous, de ne pas être un ’vrai héro’, mais un humain, avec sa fragilité. Cet exemple Rwandais est probablement la seule façon de ne pas recommencer et de résoudre un conflit qui ne peut devenir qu’une vendetta, nécessairement permanente.
Ce film a au moins le bienfait de ranimer un débat, resté confiné, ayant besoin d’être exprimé, au moins faut-il savoir en profiter avec justesse.
Le film de Pontecorvo "La Bataille d’Alger" a engendré le même type de réactions passionnelles, les mêmes défilés de nostalgiques en bérets rouges, quoique à l’époque ils étaient moins vieux et moins bedonnants. Pourtant de vrais guerriers comme Bigeard ou Trinquier ont trouvé ce film réaliste et objectif.
Vous faites un sacré amalgame entre le thème de ce film et le passé de délinquant d’un acteur, idem entre les évènements de Sétif datant de 1945 et le comportement sûrement inadmissible de certains Maghrébins en France en 2010 ?
"Les personnages du film comparent leurs combat à celui des résistants de la seconde guerre mondiale. Raccourci car les deux moments clés de l’histoire n’ont strictement rien à voir en commun".
pas de rapports, l’antifascisme et l’anticolonialisme ? C’est une blague ?!
Il est temps d’assumer la part d’ombre de notre histoire si on veut attirer la lumière pour l’avenir. Il faut féliciter Bouchareb d’oser aller jusqu’au bout et de nous montrer la réalité de notre histoire qui n’a pas toujours été flamboyante loin de là.
Ce film est donc un film pour la réconciliation et en cela il est importantissime pour l’avenir.