Luc Chatel, désormais ministre de l’Education nationale et porte-parole du gouvernement Fillon, a laissé derrière lui quelques jolies pépites… que Bakchich vous révèle.
Luc Chatel va avoir du pain sur la planche pour la rentrée. Son prédécesseur Xavier Darcos lui a laissé quelques jolis paquets cadeaux : la réforme du lycée, la réforme de la formation des enseignants, le malaise des profs. D’autant plus que le nouveau ministre de Éducation nationale a annoncé qu’il inscrivait son action « complètement dans celle de Xavier Darcos qui a mené des réformes importantes dans ce ministère ». Et de préciser que l’une d’entre elles consistait « au non renouvellement d’un départ sur deux à la retraite, donc il s’agit de 16 000 personnes l’année prochaine comme Xavier Darcos a eu l’occasion de l’indiquer ». De quoi mettre le feu aux poudres et raviver une situation déjà tendue dans le milieu éducatif.
Le grand rendez-vous entre le ministre, les profs et les élèves se fera donc à la rentrée de septembre. La reprise des manifestations de ces derniers mois n’est pas à exclure dans les universités, même si pour le coup ce sera à Valérie Pécresse de s’en occuper. Sauf que Nicolas Sarkozy a appelé ses ministres à se montrer solidaires entre eux. Le président de la République attend donc que les ministres de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur travaillent de concert.
Et en matière de manifestation, qui sait Chatel pourra peut-être aider Pécresse, armé de son expérience in situ . Il y a quelques années, le ministre alors étudiant, manifestait lui aussi, comme le montre ces archives de l’INA retrouvées par Bakchich (cf. vidéo ci-dessous). Celui qui allait devenir ministre de l’Éducation nationale] exprimait alors, devant les journalistes présents à la Sorbonne, son hostilité au blocage de l’université par les manifestants hostiles à la loi Devaquet. Ce texte rendu public, il y a vingt-trois ans, en 1986, prévoyait entre autres la sélection des étudiants à l’entrée des universités, et la mise en concurrence des établissements entre eux. Comme un air d’actualité…
« On espère pouvoir reprendre le travail le plus tôt possible », commente Luc Chatel tout jeune. « La majorité veut travailler. Il peut y avoir des grévistes mais le minimum c’est de respecter le travail des autres. » Du Sarkozy dans le texte !
Mais avant la rentrée, il y a les vacances scolaires. Et là non plus, Chatel n’est pas vierge de tout passé. Il y a cinq ans, en tant que député UMP de la Haute-Marne, Luc Chatel avait posé une question d’actualité au ministre de l’Éducation de l’époque, sur le rythme et les vacances scolaires.
Voici la question de Luc Chatel - question°46388 répertoriée dans le Journal officiel du 07 septembre 2004 page 6945 mais qui a étrangement disparu de la page d’accueil de l’ex-député sur le site de l’Assemblée nationale : « On constate en effet que la semaine aménagée de 4 jours, dont la rentrée scolaire est avancée à la dernière semaine d’août, peut avoir un impact non négligeable sur l’activité des commerçants des lieux de villégiature, qui voient la période estivale, où ils réalisent la plus grande part de leur chiffre d’affaires, réduite d’autant ».
Et le député de la Haute-Marne de l’époque de s’interroger pour « envisager une autre répartition du reliquat de vacances dans l’année afin de préserver l’intégralité de la période estivale pour les commerçants ». En somme, les commerçants sont gênés par la rentrée scolaire anticipée fin août… Un gros problème éducatif, en effet !
Le nouveau ministre de l’Éducation nationale saura sûrement le résoudre…
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