Alors qu’en ce jour de grève, l’ensemble du système éducatif est mobilisé, des études sur l’Education nationale, habituellement rendues publiques, dorment toujours rue de Grenelle.
Chaque année, le ministère de l’Education nationale publie un tas d’études et de données statistiques sur l’état de l’école publique, comme l’évolution des effectifs, le nombre de nouveaux diplômés, la professions des parents, le nombre d’enfants handicapés ou l’état de la violence à l’école. Mais cette année, bon nombre de ces données pour 2008, n’ont toujours pas été publiées.
Ce n’est pourtant pas faute d’avoir mené les enquêtes, prêtes depuis le printemps 2007. Elles ont été réalisées, en temps et en heure, par la très sérieuse Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP). Un institut d’évaluation et de production statistique qui travaille en partie pour les ministères de Xavier Darcos et de Valérie Pécresse.
Pour la CGT-FERC (Fédération de l’éducation, de la recherche et de la culture), qui lutte depuis des mois pour faire sortir les chiffres, il n’y a pas de doute, les études dorment tranquillement sur une étagère du ministère. Accusation mesquine ! D’autant plus que parmi les études en sommeil, se trouvent celles qui concernent la démographie. Soit les projections d’effectifs, c’est-à-dire l’évolution du nombre d’élèves inscrits dans le public d’une année sur l’autre.
Une accusation d’autant plus mesquine que Xavier Darcos s’est appuyé sur une baisse des effectifs prévue pour expliquer la suppression (ou « non remplacement ») des 13 500 postes d’enseignants à la rentrée prochaine. De là à soupçonner le ministre de planquer volontairement les données, il y a un pas. Qu’on aimerait ne pas avoir à franchir.
Depuis avril 2007, les salariés de la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance poireautent gentiment. Et réclament la publication de la vingtaine de notes non publiées. A savoir notamment : le coût de l’éducation, le coût de la recherche, l’orientation après le bac (les entrées à l’université, dans les écoles…), les sorties sans diplôme du système éducatif et la validation des acquis.
Des stats, des notes, mais également des études, manquent au répertoire du classique dossier de l’Education nationale, pour 2008. Tandis que les années passées, 15 études en moyenne avaient été publiées, aujourd’hui, seules deux sont mises à l’honneur. Dont l’essentielle L’Etat de l’école, sortie avec… six mois de retard.
Pour Daniel Blondet, de la CGT-FERC, « la publication au compte-goûte des informations est inacceptable », précisant que « si 10 des 38 données manquantes ont été publiées en janvier dernier, c’est uniquement à cause de la petite pression médiatique. »
Contacté par Bakchich, le ministère de l’Education nationale a expliqué qu’il était de bonne foi, les quelques retards n’étant dus qu’à des problèmes techniques au moment de la reproduction. « Ces problèmes arrivent de temps en temps, il y a parfois des incidents incontrôlables ». « Par ailleurs, ajoute l’interlocutrice du ministère, Mireille Sybille, ce ne sont pas des diffusions en temps réel. Il n’y a pas d’exacte adéquation entre la parution et la diffusion des textes. »
En attendant que l’adéquation se fasse, enseignants et élèves poireautent eux aussi, dans la rue. Et Darcos balise.
Lire ou relire sur Bakchich.info :
Oui ; la "revalorisation" est passée par là et les instits de la IIIème République sont devenus des maîtres des écoles (cadres A de la fonction publique, qui ont gagné quelques points d’indice mais qui doivent travailler jusque 60 ans et qui n’ont plus droit au logment de fonction).
Des études gratuites ? Tout le mnde a déjà droit à des études gratuites en France. Ce qu’il faut, ce sont des études payées - comme vous l’avez été vous même, un peu sur le modèle des écoles militaires - en échange d’un contrat qui vous oblige à servir l’Education nationale.
Tant qu’on y est, à peu près le shéma qu’il faudrait adopter pour la formation des médecins et qu’on appelle l’ascenseur social (exactement l’opposé du numerus clausus qui crée la désertification sanitaire).
Juste une petite précision que je tiens à faire concernant une phrase de l’article qui m’a choqué : "le nombre d’handicapés". Ces personnes sont avant tout des enfants ou adolescents et je trouve cela réducteur et déplacé de les réduire à leur handicap… Ecrire "le nombre d’enfants handicapés" serait plus juste. Merci…
Une auxiliaire de vie scolaire
Ces gens-là sont complétement pétrifiés devant leurs idées abscondes et cramponnés sur les slogans démagogiques qui leur ont permis de gagner les élections.
Travailler plus pour gagner plus, faire plein d’heures supplémentaires sans payer d’impôts, supprimer des fonctionnaires … Certes ça fait gagner des élections mais ça ne permet pas de gouverner, surtout en période de crise.
Se limiter à donner des milliards aux banques c’est d’abord chercher à remplir un réservoir percé et tous les grands pays du monde ont compris qu’il fallait aussi lancer des "grands travaux" (créer des marchés et des emplois publics, former des enseignants en attendant mieux) et obliger les plus riches à plus de solidarité pour relancer la consommation. Une des quelques façons de partager le travail …
Il y a plusieurs moyens connus pour limiter l’évasion fiscale : on peut créer un bouclier fiscal et s’y aggriper malgré la fronde de ses propres élus, mais on peut aussi, comme l’a fait Obama parce que c’est assurément beaucoup plus efficace, se donner les moyens politiques de s’attaquer aux paradis fiscaux, surtout ceux qui dépendent directement de notre souveraineté (Monaco, Andorre, Saint Martin, St Bathelemy …)
Il y a deux façons de concevoir la médecine : celle de l’argent (et des cabinets cossus dans les beaux quartiers) et celle qui permetrait à toute la population d’accéder aux soins en imposant une sorte de "carte médicale" aux jeunes médecins fraîchement émoulus de nos université gratuites et dont les honoraires sont finalement payés par la collectivité.
Mais pour ceux qui nous gouvernent, c’est bien connu, les Français sont des veaux : ils continuent de penser que les 35 heures étaient une mesure intelligente et visionnaire et ils sont favorables au mouvement populaire qui bloque les trains et met du monde dans nos rues. Puissent-ils enfin entendre Mme Parizot qui de lève seule contre les millions de manifestants qui demandent qu’on arrête de se moquer d’eux !
"En 1982, Xavier Darcos cumule son poste de professeur de lycée à Périgueux et celui de membre de la commission chargée d’élaborer les sujets pour le baccalauréat. Travailler plus pour… frauder plus ? Car le prof’ est rapidement accusé de "fuites" au profit de ses élèves. Il sera inculpé, puis relaxé. L’honneur est sauf. Seul dommage collatéral, l’examen a été annulé dans toute la ville.
C’est le quotidien "La Dordogne Libre" qui, le 27 mai 2008, rappelle non sans humour cet épisode douloureux. Au rayon des anniversaires à ne pas oublier…" ….
http://www.lesmotsontunsens.com/xavier-darcos-inculpe-inculpation-pour-fraude-fuites-au-bac-baccalaureat-en-1982