Contre l’avis du Parquet, l’ancien président de la République est renvoyé devant la justice. Il est mis en cause dans l’affaire des chargés de mission de la Ville de Paris, mais qui soutiendra l’accusation ?
L’entourage de l’ancien maire de Paris Jacques Chirac a fait savoir vendredi 30 octobre qu’il était renvoyé devant la justice pour "21 supposés emplois fictifs" à la mairie de Paris.
La juge d’instruction, Xavière Simeoni, a décidé de le renvoyer devant le tribunal correctionnel de Paris pour son rôle dans l’affaire des chargés de mission de la ville de Paris, à l’époque où il était maire.
Le dossier était tout ce qu’il y a de béton. « Il tenait à la colle », résume un magistrat, excellent connaisseur des affaires financières.
Dans sa grande bonté, le futur ex-procureur de Paris, Jean-Claude Marin, n’a eu de cesse de saboter le beau dossier monté contre « le Chi »par la meilleure lame du pôle financier, Xavière Siméoni. Il avait requis le non-lieu fin septembre.
Mais à quoi cela servira-t-il de poursuivre l’ancien chef de l’Etat, alors que le ministère public refuse de soutenir l’accusation ? Voire la démolirait méthodiquement, si comme il en est question, le parquet de Paris passait aux ordres de Philippe Courroye, un magistrat qui n’a jamais fait mystère de son opposition à voir un ancien Président de la République traîné devant les tribunaux.
Et ce, même s’il est aujourd’hui démontré que Chirac a entretenu à l’Hôtel de ville un vaste système clientéliste fondé sur l’octroi de rémunérations de complaisance à ses amis politiques. Pêle-mêle, François Baroin pas encore député ou les épouses de Dominique Perben et d’Hervé de Charrette, en mal de complément de salaire sont notamment cités dans le dossier.
Qu’importe ! Les ordres de Sarko transmis ont été clairs : laissez Chirac tranquille. Selon l’Express, le président l’avait d’ailleurs promis à Bernadette dès l’année dernière. En visite à l’Elysée pour déjeuner avec Carla, « Maman » avait eu la satisfaction d’entendre Sarko lui susurrer à l’oreille que « les emplois fictifs n’ennuieraient plus son mari ».
Un veinard ce Chi décidément. Il avait déjà échappé à une mise en cause dans l’affaire Clearstream, là encore grâce à la magnanimité de son successeur. Après avoir longtemps menacé de pendre au fameux croc de boucher, Chirac et Villepin, l’hyper-président s’est contenté du second. A l’audience, Me Thierry Herzog a même cru bon de préciser que son client n’avait jamais pensé à l’éventuelle implication de Chirac dans la manip’ des faux listings bancaires. Un gros mensonge évidemment.
Mais pourquoi donc Sarko se fait-il tout miel avec son prédécesseur. Parce qu’il détiendrait des dossiers compromettants sur le mari de Carla, comme l’insinue, sans grande précision Le Canard Enchaîné ? Parce que « le Vieux » caracolant en tête dans les sondages de sympathie des Français est aujourd’hui une cible trop populaire pour être atteinte ? Ou, simplement pour l’endormir avant de lui porter l’estocade finale ?
Même s’il a traversé sans encombre les premières turbulences judiciaires, l’Ex a en effet encore une petite inquiétude du côté de Papeete, à Tahiti. En Polynésie Française, une escouade de juges coriaces, supervisé par José Thorel, un procureur sarkosyste en mission commandé, sont en train de soulever une par une les pierres de la maison Flosse, réputé pour être l’un des plus fidèles financiers de Chirac. Et pour l’instant, Sarko n’a pas encore levé le pouce…
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Il y avait un bon c dans l’air ce jour, le fils Veil qui travaille aussi sur la dépénalisation du droit des affaires était sur le plateau..
Cette affaire finira en eau de boudin mais au moins Chirac rentrera dans l’histoire de France comme le premier Président ayant fait voter une loi pour avoir l’immunité, pour finir par être le premier ex président convoqué devant un tribunal correctionnel.
Mais pourquoi donc condamner l’ancien président de la République Monsieur Jacques Chirac à qui l’on doit une reconnaissance éternelle pour ce bon mot concernant l’actuel président Sarkoléon 1er :
« Sarkozy, il faut lui marcher dessus. Pour deux raisons. Un, c’est la seule chose qu’il comprenne. Deux, ça porte chance. »,
car ne l’oublions pas, Monsieur Jacques Chirac est un fin connaisseur en matière de chiens et de déjections.