Le procureur de la République de Paris, qui vient de demander un supplément d’information dans l’affaire Clearstream, est un homme plein de talents. Doté d’un grand sens politique, il a d’abord été balladurien, pour virer chiraquien, avant de tourner sarkozyste, avec à chaque fois un objectif : sa carrière. Il brigue aujourd’hui le poste de procureur général de Paris. Retour sur un magistrat très au fait du sens du vent.
C’est en cultivant ses petits talents que l’on progresse. En suivant cette simple ligne de conduite, le courtois et affable Jean-Claude Marin s’en est jusque-là fort bien tiré : procureur de Paris depuis 2004, en espérant encore mieux. Certes, pour embrasser la magistrature et y progresser, quelques compétences sont exigées. Durant dix longues années, le sémillant Jean-Claude s’est imposé dans les affaires financières, à une époque où peu de ses collègues savaient lire un bilan d’entreprise. Une immense qualité. Mais la botte secrète du magistrat pour accéder à de si belles fonctions s’avère bien plus originale : son goût pour l’imitation. Une faculté inouïe qui régale ses petits camarades en privé et ses tutelles politiques en public. Étiqueté à raison comme « le chef de file des magistrats balladuriens entre 1993 et 1995 », se rappelle un de ses collègues, Marin n’a pas misé sur le bon cheval. Chirac gagne l’élection et lance la purge aux félons…
Le temps de parfaire son imitation de juge RPR, et le voilà promu procureur adjoint de Paris de 1999 à 2002. Poste de haute confiance chiraquienne, en pleine et houleuse cohabitation entre Chirac et Jospin. Un petit temps très « affairé » qui ne l’empêche pas d’avoir quelques sympathies socialistes non plus. Son charme agit même sur son supérieur d’alors, Jean-Pierre Dintilhac, ancien directeur de cabinet du Garde des Sceaux socialiste Henri Nallet. Pour remonter la pente chiraquienne, Jean-Claude Marin aura pu compter sur Laurent le Mesle. Au tribunal de Pontoise, où il est nommé à la sortie de l’école de magistrature, il fait la connaissance de cet éminent collègue, un homme discret que des convictions droitières revendiquées conduiront à l’Elysée, comme conseiller de Chirac, puis comme procureur général de Paris… en partance et dont le poste est guigné par l’ami Marin. (Lire aussi dans Bakchich : La valse des nominations dans la magistrature)
« Le Mesle a toujours cru être copain avec Marin, c’est oublier que Marin préfère sa carrière à ses amis », décrit une huile du parquet. Surtout Le Mesle a entamé le virage Sarkozyste bien trop tard, quand Marin envoie de discrets signaux dès 2002 et sa nomination à la direction centrale des affaires centrales et criminelles (DCAG, citadelle chiraquienne). De charmantes et voluptueuses œillades qui ne passent pas inaperçues du côté du ministère de l’Intérieur.
Autant de slaloms qui en agacent plus d’un notamment Yves Bot, longtemps procureur à Paris et sarkozyste de la première heure. Tatillon, le Yves en voudra toujours à Marin de l‘appeler le « plouc ». Un manque d’auto-dérision certain…
Dans un deuxième temps, sa « disponiblité » lui a valu de rester en poste jusqu’à présent. Se passer d’un proc’ de Paris aussi efficace et aussi au fait des arcanes de la magistrature serait une erreur pour le bon président Sarkozy.
Adepte des enquêtes préliminaires, histoire de ne pas s’embêter avec des juges d’instructions revêches, Marin a toujours su user de sa science pour éviter que les dossiers gênants n’enflamment ses tutelles. Que ce soit avec l’affaire des billets gratuits des époux Chirac (18 mois de préliminaire, trois ans avant que le dossier ne soit instruit), le dossier EDF (une lettre dénonçant certaines pratique du PDG Pierre Gadonneix), ou la mise en cause du président du Sénat Poncelet, le proc’ sait temporiser. Et son art ne souffre pas du temps qui passe. Tout récemment, dans le procès dit du « Sentier II », son réquisitoire épargne la Société Générale – déjà bien gênée par l’affaire Kerviel – et diverses banques, méchamment accusées de blanchiment. Et en demandant un supplément d’enquête sur le rôle de Dominique de Villepin dans le dossier Clearstream, l’animal judiciaire joue fin (lire ausi dans Bakchich : Clearstream ou l’art de botter en touche). Un coup à babord, un coup à tribord. De là à dire que Jean-Claude a le pied marin.
Lire ou relire dans Bakchich :
Dans le film "Un taxi pour Tobrouk", Maurice Biraut disait :" Mon père à la légalité dans le sang……..et si les Grecs débarquaient……..enfin bref passons" !
Je laisse le soin de traduire ce pamphlet à des élites plus compétentes !
La justice actuelle n’est bonne que pour favoriser les riches et briser pour enchrister un père qui défend sa famille !
SARKOZY toi et ta justice……….DEMISSION pour incompétence !