Éternel rescapé, l’ancien Président vient apparemment d’échapper à une condamnation dans l’affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris. Salut l’artiste ?
C’est le grand paradoxe du dernier Chirac : faire l’unanimité d’une nation que, en fonction, il s’est bien gardé de « rassembler ». Explication. Réélu – Le Pen oblige – en mai 2002 avec 82% des suffrages, le « Grand Jacques » ne désigne pas le moindre sous-fifre issu d’autres rangs que les siens ; retiré du pouvoir, il atteint jusqu’à 78% d’opinions favorables ! Offusquée des cigares du sous-ministre Christian Blanc, l’opinion ne s’alarme apparemment pas trop qu’un ancien et si inconstant président, qui touche 30 000 euros de retraite mensuels, centre de tant d’« affaires », se fasse loger sur les quais de Seine par la famille d’un nabab étranger.
Encore mieux. Pendant des années, l’opposition et même des malveillants de droite se sont complu à décrire un Chirac post-présidentiel déshonoré (pour pratique extensive d’emplois fictifs à l’Hôtel de Ville) et à deux pas du dépôt. Fantasme. En vertu de l’accord conclu avec Delanoë, sous les auspices de Sarko, cette honte lui sera vraisemblablement épargnée : l’UMP remboursera l’essentiel des sommes distraites et lui-même se chargera du complément. Dans ces conditions, le parquet devrait se tenir coi. Le procès va tourner à la conversation mondaine.
À 78 ans bientôt, le Chirac à nouveau rescapé n’a plus – c’est une évidence – la niaque d’antan. L’effet, aussi, de l’AVC de 2005, pépin semble-t-il plus sérieux qu’on ne l’a dit. Et qui impose un astreignant régime, des déplacements plus réduits, des prudences. « Son entourage le surprotège, commente un actuel collaborateur. Franchement, vous en avez lu beaucoup, depuis 2007, des interviews de Chirac ? Ses proches ont trop peur qu’il lâche une connerie. » Plus malicieux, ou plus experts, des familiers se demandent toutefois si les troubles de la mémoire qui affectent la conversation de Jacques n’annoncent pas un joli numéro d’amnésique devant le tribunal…
Après les travestissements gaullien, ultralibéral, écolo, etc., Monsieur « Corrèze d’abord » nous fait désormais le coup du vieux sage épris de paix sans frontières. Il y avait eu, l’an dernier, « l’appel de Cotonou » contre les « faux médicaments ». Il faut aussi compter avec sa modeste fondation « pour le développement durable et le dialogue des cultures ». Il n’y met au vrai les pieds que trois fois par an. Son combat pour l’accès à l’eau est ainsi un peu à sec. Broutilles.
Jacques passe le plus clair de son temps rue de Lille dans les 300 mètres carrés mis à sa disposition par la République : sept collaborateurs pas surmenés et une ambiance plus tonique sans doute que les moroses salons du quai Voltaire. La mondaine Bernadette ne l’a pas envoyée dire dans Elle, en soulignant le plaisir qu’elle prend à laisser son conjoint seul le soir à la maison. Détail, la revanche conjugale s’étend même à l’interdiction de revoir d’ex-compères, détestés de l’ex-première dame.
On mesure le déficit d’affection que doivent combler, au rayon familial, le petit-fils Martin et sa maman Claude, et, en ville, l’inaltérable Jean-Louis Debré, le dernier secrétaire général de l’Élysée chiraquien Salat-Baroux et le préfet Landrieu. « Les politiques français ne savent faire que de la politique », soupire un ex-collaborateur. Oh, dans le cas de Chirac, pas beaucoup plus mal que quand ils étaient aux commandes…
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et jacquot, il va payer son petit écot avec de l’argent volé ou jailli de sources obscures.L’UMP avec tout ce que nous avons appris depuis les affaires Bettencourt Worth, il n’y a pas à se poser de question, on sait d’où vient le pactole.
Et DELANOE ? Que guigne-t-il ? une candidature à la présidentielle ? ou veut-il s’engouffrer dans l’ouverture à gauche du prochain gouvernement de droite ? 3e hypothèse : Craint-il de se voir attacher des casseroles à la queue pour sa gestion de la mairie de Paris, auquel cas il aura bien besoin de tous les autres coquins pour qu’ils lui renvoient l’ascenseur Au fait, Jacquot pourrait fonder un club avec Tapie en attendant la suite des sorties de prison et fins de mises en examen