Le 24 avril dernier, trois mineurs de 14, 15 et 16 ans attaquaient un fourgon de la Brink’s à coup de…bombes lacrymogènes. Une nouvelle délinquance qui trouble jusqu’à leurs propres avocats.
La joyeuse bourgade de Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis), et plus précisément un fourgon de la Brink’s qui passait par là le 24 avril dernier, ont été la cible d’une attaque d’un nouveau genre. Trois minots à peine sevrés des couches Pampers ont attaqué un fourgon blindé armés de bombes lacrymogènes.
Agés de 14, 15 et 16 ans, les trois apprentis bandits sont repartis sans butin, mais avec, comme souvenir, pour l’un d’entre eux, une balle dans le mollet, et pour l’autre dans le poignet. Les convoyeurs, qui n’en demandaient pas tant en cette matinée d’avril, assurent avoir tiré après avoir aperçu une arme dépassant de la poche de l’un des jeunes. En fait, selon les premiers éléments de l’enquête, la poignée d’une des bombes lacrymogènes. Face à ce commando surarmé, il faudra tout de même l’intervention du Raid pour obtenir leur reddition.
Après un passage à l’hôpital, les jeunes ont été mis en examen et incarcérés pour tentative de vol à main armée et association de malfaiteurs. Des charges bien lourdes pour trois ados qui souhaitaient « partir en vacances ». Et qui dorment actuellement à Villepinte et Fleury Mérogis.
Il n’en fallait pas moins pour susciter l’émoi dans le quartier. Et répandre le poison de la rumeur de rue en rue. Au risque d’embraser le quartier. Les convoyeurs qui ont tiré sur les trois assaillants ont-ils commis une bavure ? L’enquête en cours devra trancher. Toujours est-il qu’une caméra de sécurité a enregistré la scène. Et que son visionnage par les enquêteurs devrait se révéler enrichissant.
Ceux que la grande presse, jamais avare en surnom, a déjà baptisés les « baby braqueurs » ont trouvé leur missi dominici, en la personne de Jean-Pierre Mignard. L’avocat, rompu aux histoires de quartier –c’est lui qui avait défendu les familles de Zyed et Bouna à Clichy-sous-Bois- assure au Monde que « plus que des caïds, on est face à une totale immaturité. »
Me Mabil, avocat au cabinet Lysias partners, qui assiste Me Mignard dans cette affaire, raconte à Bakchich que « les jeunes, un peu naïvement, pensaient que les convoyeurs avaient interdiction de tirer contre des bombes lacrymogènes. Ils assurent que les convoyeurs leur ont tiré dessus alors qu’ils s’enfuyaient. Mais c’est leur version. » Une instruction criminelle est en cours et la défense des jeunes devrait essayer de « correctionnaliser » l’affaire.
Pour la suite, Me Mabil avoue que « compte tenu du tableau social qui n’est pas aussi terrible que ce que l’on a pu entendre, on aura du mal à plaider le désoeuvrement. »
« Ils n’ont pas conscience de leurs actes. Celui qui a été blessé à la main pense déjà au moment où il pourra rejouer à la Playstation », conclut-il un brin désarmé devant cette nouvelle délinquance.
A lire ou relire sur Bakchich :
Ce n’est pas le raid qui a obtenu la reddition des jeunes mais Larsen, (voir la vidéo de bakchich sur les proches de personnes incarcérées), il a négocié avec eux pour qu’ils se rendent.
je suis allée visiter les familles à Tremblay en tant que présidente de l’ARPPI, notamment une en particulier, avec un journaliste du Monde, la famille ne voulant pas communiquer avec la presse, j’ai appris que ce jeune (15ans) était encore à l’école au mois de janvier. J’ai visité sa chambre. Chambre d’ado "normale", télé, ordi, play station etc…
Famille unie, pas de démission chez les parents qui avaient quitté la Courneuve et acheté cet appartement à Tremblay pour protéger les enfants des mauvaises fréquentations.
J’ai rencontré le frère du plus jeune qui a subi deux opérations de cinq heures pour tenter de lui récupérer sa main au regard des dégâts que fait le 357 magnum sur un enfant. Là non plus, pas de démission, une famille hyper choquée qui ne comprend pas.
J’ai terminé ma rencontre avec la soeur du 3 ème adolescent, étudiante, sportive de haut niveau dans une équipe de sport Française.
Dans les trois cas, exit les stigmates classiques et spectaculaires que la presse adore coller aux banlieues et aux "sauvageons" qui y survivent…En apnée.
La question étant : Pourquoi et comment un gosse passe, en à peine 3 mois, du collège au braquage de fourgon ?
Catherine présidente de l’ARPPI (association pour le respect des proches de personnes incarcérées.)
mouai… bien trouvé par la défense…
de toute façon quelque soit la cible, bien fait pour eux… j’avais 16ans il y a moins de 10 ans et jamais je me suis dis "tiens et si j’allais me faire la supérette"… et pourtant je jouai déja beaucoup aux jeux vidéo (oui oui vous savez les jeux qui rendent violent et où je défoule ma haine de la société avant de passer à l’acte… pfff) et ne partais en vacances que chez mes grands parents.
espérons que leurs blessures ne soient pas trop grave tout de même.