À l’heure de l’insécurité financière, qu’il est bon de savoir que les flics veillent au grain. Reportage aux journées de la sécurité intérieure.
Paris, place des Invalides. Les pelouses bien vertes sont recouvertes d’attractions et de stands éclairés par un soleil magnifique. Bande de veinards ! Hélicoptères, camions blindés, motos en tout genre trônent fièrement aux quatre coins du site.
Des uniformes en veux-tu en voilà. Un vrai cauchemar pour voyou en fait. Partout des flics, déclinés à toutes les sauces. Képis, couvre-chefs et casquettes se tapent sur l’épaule, se marrent. Certains sont même en civil, ils se renseignent incognito sur les différents services de la police. « Je travaille dans la police routière et j’aimerais bien changer. Cette journée, c’est l’occasion de voir ailleurs », déclare anonymement ce policier à la trentaine.
Ce qui frappe tout se suite, c’est l’organisation des stands. On pourrait quasi croire qu’on est dans un festival de jeux vidéo pour la promotion du dernier « Tomb Raider ». [1]
Dans la plupart des stands sont exposés des armes et des photos de mise en situation. Action et violence s’articulent afin bien sûr… de protéger la population. Le but de cette journée est aussi de recruter et chez les jeunes on sait ce qui plaît… Vedette parmi les vedettes, le stand GIPN/ RAID, les unités spéciales d’intervention. Là c’est encore mieux que James Bond. En boucle sont diffusées des images de leur intervention. Armes, photos, mannequin suréquipé font office de panoplie. Tout y est, même les hommes, en vrai, des fameux groupes d’élite qui répondent derrière leur stand à visage découvert. Ça craint non ? « Un brin oui », répond une « baraque » aux yeux bleus perplexes, pas trop douée pour la com’. C’est un métier faut dire. Autre star du week-end, le Taser. Il a tellement de succès qu’il aurait fallu un stand à lui tout seul. « Le problème, c’est qu’il est un peu indisponible en ce moment », rigole un des responsables du stand de la prévention.
Au risque de surprendre, on apprend des choses quand même. Comme par exemple à se méfier des distributeurs. En effet, un policier à la moustache d’antan nous explique les nouvelles menaces. Ce sont surtout des Bulgares et des Roumains qui s’amusent à copier vos codes quand vous retirez de l’argent. Ils collent des faux claviers et des fausses entrées de carte. Tout marche normalement. Vous faîtes vos codes, vous prenez votre argent. Et quelques semaines plus tard sont retirés quelques centaines d’euros de votre compte. Magie ! Mais non, c’est grâce à des puces informatiques incrustées dans les faux claviers et les fausses entrées de carte, ils enregistrent vos données. Impossible à détecter. Une fois, l’entourloupe reconnue, les banques selon le policier ne se pressent pas à rembourser et les agios seront la plupart du temps de votre poche. Il y aurait 500 distributeurs concernés par an. Deux solutions s’offrent à vous, vérifier tous les jours les comptes - Merci monsieur le policier ! - et mettre un cache sur les trois derniers chiffres derrière votre carte. Cela empêchera quelques transactions en France mais pas à l’étranger. Puisque la puce s’efface devant les charmes de la bande magnétique. Bref, vous ne pouvez rien faire mais au moins vous le savez.
On apprend aussi -Peut-être étiez-vous au courant qu’en juin 2009- les nouveaux passeports comporteront obligatoirement des empreintes digitales enregistrées dans une puce électronique. Exit les pouces, vos huit doigts seront fichés. « C’est afin d’obtenir plus de fiabilité » apprend-on de la part des policiers de la fraude documentaire. Pourtant la policière nous montre que des machines détectent très bien les faux documents des vrais et ce « en trois secondes ». Épatés, trois visiteurs regardent l’affaire, comme pris de stupeur par une telle ingéniosité. Est-ce vraiment utile selon eux ? « Ben oui, si c’est pour notre sécurité ». Argument imparable, circulez. Non loin se situe la machine où vous pouvez faire justement vos empreintes. Ce n’est d’ailleurs pas un policier qui le tient mais un jeune commercial de Sagem-sécurité, l’entreprise qui va installer ces merveilles de technologie en début d’année. Avec sa voix de guimauve et ce sourire accroché comme un néon dans une galerie marchande, ce cher jeune homme vous place délicatement vos doigts, enregistre les données et vous donnent une feuille avec vos tendres courbes et lignes identitaires. Les données sont effacées, « bien sûr », rassure-t-il toujours aussi fade.
L’ADN a aussi son stand. Le FNAEG siège discrètement et pourtant c’est déjà « 932 000 profils qui ont été dressés ». Y a tellement de boulot qu’en 2004, on commence à faire appel à des société privées. Mais la capitaine de police, adjointe de la chef du fichier nous rassure, « ça s’est calmé ». Bakchich avait zoomé sur le fichage ADN de deux mineurs.
Pour continuer dans l’étonnement, allons carrément à la rencontre des stupéfiants. Bonne discussion avec un des policiers. Grand gars aux airs de Tom Novembre qui a préféré lever le pied après quelques années d’action et s’occupe désormais de la prévention des drogues. « On ne peut pas tenir très longtemps dans notre service, c’est pour ça qu’il y a un gros turn-over. On doit travailler beaucoup et les méthodes qu’on utilise comme les planques et les filatures demandent beaucoup d’investigation personnelle. Au bout d’un moment, on est lessivé. » Travailler aux stups, c’est aussi un peu vivre le combat de Don Quichotte puisqu’il « se bat contre une guerre qu’on ne peut gagner, seulement quelques batailles. » Aujourd’hui, des drogues comme la cocaïne ou l’héroïne sont souvent indétectables car elles passent soit moulées dans, par exemple de la vaisselle, soit imprégnées dans des textiles. il n’y a que le renseignement qui peut démanteler ces filières. Mais face aux 1000 milliards de chiffre d’affaire que représente le trafic de drogue mondial, les moyens sont insuffisants. Et si politiquement on les oblige à faire du chiffre sur des petites affaires au lieu de s’occuper des grosses, alors « ça grince ». Un autre policier s’intercale, plus au fait de la com’ apparemment. « Les statistiques sont un bon moyen de savoir où et comment travailler. (…) Et puis vous savez, ce que veulent les gens, c’est une voiture de patrouille qui circule en bas de chez eux tous les soirs. J’ai travaillé il y a quelques temps sur un gros réseau à Stalingrad (XIXème arrondissement de Paris), ça a pris du temps, on les a eus mais les gens ne s’en sont pas rendus compte." » À la marge, bien assis sur la pelouse, Pascal et Rémy, deux SDF, villageoises bien au chaud dans le sac, savourent le spectacle. « Sympas les flics mais sont venus nous dire de faire discret avec la boisson quand la ministre (Alliot-Marie) allait arriver. C’est normal, y a pas de souci. » Contents d’être là les deux. Pascal, qui dépose souvent ses frasques non loin de là au Conservatoire du VIIème, n’a « pas perdu sa journée ».« C’est marrant de voir tout ça, il y a du matos. Y a le GIGN aussi qu’est là, d’habitude c’est à la télé. Et puis ce qui fait surtout plaisir c’est voir les pompiers. Je les respecte ! Car ils nous sauvent ! ». Rémy acquiesce, « Sans eux, je serai trois fois morts. Respect ! Res-pect ! »
[1] changement, initialement erreur sur Warcraft qui en effet n’a rien de guerrier
Une mise en scène, peut etre. Des questions de fond écartées (empreintes digitales)
Mais la Police doit bien s’equiper non ? Si elle debarque avec une matraque et un lance-pierre, elle va vite perdre tout crédit auprès des delinquants (oui, il parait qu’il y en a en France).
Le danger est bien entendu de donner des outils enormes a des gens qui n’ont aucune conscience de leur responsabilite. Mais ts les flics sont ils des benetes ?
Les services de police étant sous la direction de l’état, on ne doit pas s’étonner de la dimension politique de leurs actions et inactions : personne ne s’intéresse au sort du particulier victime d’une infraction, à part lui-même et ses proches, d’où l’impressionnant taux de classements sans suite pour des infractions telles que vols, escroqueries, abandons de famille, non représentations d’enfants,etc, en admettant même que les fonctionnaires de service au commissariat acceptent de prendre la plainte, car dans la majorité des cas seule une main courante (qui ne déclenche pas l’action publique, donc reste sans suite)est acceptée.
Il faut dire que cette "délinquance", et surtout sa prise en compte, est mauvaise pour les statistiques, et donc pour l’image que nos ministres de l’intérieur successifs veulent tant bien que mal sauvegarder : c’est mauvais pour le moral des ménages, et par conséquent pour l’équipe politique en place.
Idem pour les gros trafics, qu’ils soient le fait de cols blancs ou de mafias organisées, car alors le retour sur l’investissement en temps et argent, en termes d’opinion publique, est faible.
En revanche, les coups de filet spectaculaires contre les petits dealers sont de nature à rassurer le bon peuple, qui alors accepte plus volontiers d’être ponctionné par l’état.
Enfin, comment autrement expliquer que les controles de vitesse se voient attribuer tant de fonctionnaires, alors que les radars automatiques et le prix du carburant ont d’eux même calmé les plus enragés, si ce n’est parce que ça se voit, au bénéfice de l’opinion publique, alors que ces policiers pourraient faire leur véritable travail s’ils étaient déchargés de cette tache.
Pourquoi la plupart du temps les journalistes qui font référence aux jeux vidéo se transforment-ils en incompétents, illettrés, incapables de faire une recherche Google ?
Ce qui choque c’est que l’article est plutôt bien écrit, assez intéressant ; il y a seulement une demi-ligne qui concerne les jeux vidéo et elle est (en dessous !) du niveau "13h00 de JP Pernaut" d’inexactitude et de j’men foutiste.
Je cite : "On pourrait quasi croire qu’on est dans un festival de jeux vidéos pour la promotion du dernier « Warcraft [1] » ou autre « Tombrider »." Au pluriel, on écrit "jeux vidéo". Warcraft n’est pas un "jeu de guerre", cela a été dit dans un autre commentaire. Et c’est "Tomb Raider"…
Le journaliste qui a écrit ça n’a très probablement jamais joué à un jeu vidéo, et sans doute encore moins été à un salon de jeu vidéo…
Lui viendrait-il à l’idée de faire une comparaison avec tel ou tel festival du cinéma s’il n’avait jamais vu un seul film ? Je ne pense pas, il éviterait sans doute de montrer à ses lecteurs son inculture et sa totale incompétence dans ce domaine.
Et pourtant, la même chose au sujet des jeux vidéo ne choque personne.
Notez que Warcraft n’est absolument pas un jeu de guerre réaliste, a moins que la gendarmerie et la police fassent appel à des Orcs, des Elfettes, des Gnomes et des Mort vivants.
Il y a panoplie de jeu de guerre, mais comparer les images des stand a warcraft est une erreur.