Le 8 juin sur Arte est diffusé un documentaire sur les gardiens de la paix. Un film inquiétant sur l’état de la police. Désabusés, traumatisés, en proie à des dysfonctionnements, les policiers se confient malgré leur devoir de réserve.
L’histoire devait être belle, glorieuse ; le socle d’un mandat. La promesse sécuritaire comme slogan de campagne, Nicolas Sarkozy, le premier flic de France, garantissait la rupture.
Mais trois ans plus tard, rien ne va plus. Les chiffres sur lesquels Sarkozy a tout misé sont en berne. Et le moral des bleus dans les rangers. Un film, diffusé le 8 juin sur Arte, fait le récit d’une police désabusée, traumatisée, en proie aux dysfonctionnements, prête à exploser.
Le film traite pour sa plus grande part la police en banlieue et les conséquences des émeutes en 2005 et 2007. Une autre partie est consacrée aux "bleus" de province, acculés par la pression du chiffre, en colère ou en dépression face aux choix gouvernementaux. Extrait
Première scène, mardi 23 mars 2010 à Melun, on assiste à l’hommage exceptionnel du policier Jean Serge Nerin assassiné 6 jours plus tôt par l’ETA. A l’extérieur de la cour d’honneur, plusieurs centaines de policiers en civil, silencieux. Sarkozy prend la parole, « Quiconque porte atteinte à un policier, un gendarme, à un fonctionnaire, par l’insulte ou un mauvais geste, porte atteinte à la République ». Soudain on aperçoit à l’image une douzaine de policiers qui lui tournent le dos. Sitôt le discours présidentiel achevé, les policiers se retournent. « Un affront pouvant couter la révocation pure et simple. Symbole d’un malaise profond » conclut le commentaire.
Les journalistes Jean-Michel Décugis et François Bordes ont demandé des autorisations pour filmer à l’intérieur des commissariats. Accès refusé. « Jamais la police n’a été aussi frileuse comme si on voulait nous cacher quelque chose » note Décugis. Qu’à cela ne tienne, les journalistes ont filmé en caméra flouté deux keufs de banlieue et à visage découvert plusieurs policiers, syndiqué, retraité ou simplement courageux voire exaspéré. Leur constat est amer.
Après les émeutes de 2005, et de 2007 à Villiers-le-Bel, la violence est montée d’un cran et la haine progresse des deux côtés. Une réalité embarrassante pour la place Beauvau et l’Elysée qui préfèrent cacher les impairs. Comme cette fusillade déclenchée à Villiers-le-Bel pendant les émeutes où 17 policiers de la compagnie Bravo sur 21 sont blessés. Un flic témoigne en visage caché : « On a voulu en parler à la presse. On nous a fait comprendre via notre patron, via l’Elysée et Beauvau qu’en fait il ne fallait rien dire, que notre carrière pouvait se terminer du jour au lendemain. Alors pour nous calmer, on nous a promis 600 euros de prime à tous ceux qui ont vécu Villiers le Bel et finalement les 600 se sont transformés en 300 euros de bons-cadeaux et une réception en grande pompe à l’Elysée. »
Quelle réalité existe sur le terrain ? Celle du discours de tolérance zéro prôné par Sarkozy ou les notes internes de la police, très restrictives ? Les mots d’ordre selon plusieurs témoins sont de se servir le moins possible de son arme ou de son taser ; d’éviter de nouvelles émeutes quitte à ne pas répondre aux provocations.
Pour exemple, nous sommes en voiture dans la cité des Bedottes (93) avec Yannick Landurin, un policier syndiqué. Un scooter joue du rodéo et provoque le policier. Mais celui-ci précise qu’il a pour ordre de ne pas répondre de peur que le jeune tombe, se tue et provoque ainsi des émeutes. Conséquence pour ces flics : les actes ne suivent pas le discours et les flics, sous pression, en nombre insuffisant, sont tentés de faire justice eux-mêmes.
On apprend par deux policiers au visage caché que de plus de plus de gardiens de la paix mènent des « expéditions punitives » malgré les 3423 policiers sanctionnés par l’IGPN, la police des polices. « Aux voyous faut répondre comme des voyous sinon ils comprennent rien » confesse un interviewé. La marmite semble pleine et certains prédisent qu’aux prochaines émeutes, des flics pourraient eux aussi user de leur arme.
Pour Pierre-Yves Delachaux, mandaté comme observateur dans un commissariat du 93 après les émeutes de 2005, le problème de la police en banlieue est avant tout structurel. La quasi-totalité des effectifs ont moins de trente ans. « Ils manquent les flics expérimentés, ce que j’appelle les sangliers, qui ont développé de l’intelligence. En gros on livre à soi-même deux bandes de jeunes qui s’affrontent. En plus, 80% viennent de province et n’ont aucune idée de ce que représente la banlieue ». Les effets de com’ essoufflés, la police et la population attendent des réformes profondes. Des promesses pour 2012 ?
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Diviser pour régner, rétribuer par des primes individuelles, à la "tête de pipe", ou par des primes collectives en opposant les services "méritants" aux services fainéants…Sauf que les statistiques ne valent que ce qu’elles valent et servent à valoriser plus l’action d’un gouvernement que l’inaction de ces services dits "méritants" devenus la "politique-vitrine" de ces hommes de médias, grands communicants.
Des preuves ? Le désastre "police aux frontières" et ses statistiques mirifiques, grand pourvoyeur de chiffres pour la presse du dimanche. Un exemple chiffré si, si : une brigade financière dans un commissariat de province, vous savez, la sécurité publique, moribonde et malade : 340 dossiers minimum affectés par fonctionnaire par an, le traitement de la misère sociale. Pas de prime au mérite collective ! 6 policiers traitent donc plus de 1500 dossiers par an dans cette brigade. Un service de police aux frontières dans ce même département : 22 dossiers par an et par fonctionnaires, effectif trente policiers ! Total d’activité pour ce service de la PAF : 300 à 400 dossiers par an, l’équivalent du travail d’un seul policier en sécurité publique dans la brigade financière ! Donc 800 euros minimum seront accordés en fin d’année par fonctionnaires de la, de la … pif, paf, poum ! service "très actif", pif, paf, poum ! Et j’oublie la prime de commandement du chef de service d’un montant tout autre. Pas évident de gérer des hommes qui s’ennuient ! De qui se moque-t-on ? 22 000 reconduites à la frontière divisées par le nombre de fonctionnaires affectés à la police aux frontières, faites le calcul. Effarant ! Le Club Med, comme disent les policiers ! Ils veulent tous leur mutation à la PAF : les primes, la "farniente" et la reconnaissance des citoyens !
Pour ceux qui ne comprennent pas : un policier dans ce service PAF traitait une affaire par mois en 2006 (12 affaires par an). En 2007, il traitait deux affaires par mois (24 affaires par an), soit 100 % d’augmentation statistique ! D’où la prime. Quand douloureusement le policier de la sécurité publique peine avec ses 300 à 400 dossiers par an à augmenter, ne serait-ce que de 5 % son activité professionnelle. L’heureuse invention que les pourcentages ! Des fainéants, ces policiers ! Donc pas de primes. Et pas d’affectations supplémentaires pour la sécurité publique quand les missions s’y multiplient (violences infrafamiliales, interventions en mileu périscolaire, police de proximité, UTEQ, aides aux victimes, etc.)..
Les syndicats se taisent. Il vaut mieux promettre une mutation à la PAF et avoir un adhérent supplémentaire que de dénoncer cette tromperie publique des chiffres pour un paradis de la police payé par des contribuables abusés à coups de pourcentages et qui se plaignent de ne plus voir de policiers dans la rue ! Forcément, c’était ceux de la sécurité publique. Le bagne par rapport à la rutilante et flamboyante police aux frontières ! Donc vous en verrez de moins en moins.
Allez, posons le problème et faites la division : 22 000 à 23 000 reconduites aux frontières (chiffres non garantis vu la manière dont ils sont établis, hi, hi, hi !) pour combien de policiers affectés à la police aux frontières ? Cherchez, ça vaut le coup de payer ses impôts ! en période de restrictions budgétaires et de réduction d’effectifs. Rien ne vaut une recherche personnelle. Sinon vous crierez au scandale et à la manipulation des chiffres. Et puis comme disent les syndicats corpos et majoritaires de la police nationale : il faut bien laisser du rêve aux autres policiers et la possibilité de pouvoir s’échapper de l’enfer de la sécurité publique. Si on leur enlève même le droit de travailler moins pour gagner plus ! Où va-t-on ? Prime abandonnée à un directeur PAF pour atteinte des maigres objectifs "pourcentagés" et "poudre aux yeux" ! 72 000 euros environ par an. Prime oubliée à un directeur de sécurité publique qui vous permet de vivre tranquille ou devrait vous garantir cette paix civile : 22 000 euros. Cherchez l’erreur ! Vous avez dit : il y a le feu dans les banlieues ? Vous permettrez aux policiers de la sécurité publique de passer leur chemin et de vous oublier comme l’Etat les oublie. Ce n’est pas la PAF qui va intervenir dans les banlieues, même s’ils ont pléthore d’effectifs.. Ca se saurait ! Et ce ne serait plus un paradis.
Et les citoyens, ils doivent vivre l’enfer, eux ? A force de croire tout ce qu’on leur raconte, c’est un peu de leur faute à eux aussi, non ? Taper sur l’émigré, ça flatte le bon peuple. Même s’il n’y a plus de policiers pour arrêter les petits délinquants. Au fond, c’est un contrat "gagnant, gagnant" comme dit M. SARKOZY. Le paradis pour les policiers les plus fainéants, l’enfer pour les citoyens les plus pauvres ! Qui dit mieux ?
En mars 2009 grosse colère de Sarkozy, sur la nouvelle classification professionnelle en vue de l’harmonisation Police Gendarmerie. Il découvre que MAM et PECHENNARD le Directeur de la police, n’ont pas de relations avec les syndicats et qu’une menace de grève est en cours. Sarko reprend le dossier. Il le gère.
Mais a quoi et à qui servent ces directeurs de police ? A s’occuper de lancer des fuites des commentaires en dehors du temps (on se rappellera arrestation de 6 touriste espagnols dans un hypermarché et le commentaire de Penchenard disant que finalement c’est bien il ne vont plus polluer l’enquête) Bingo, bravo.. Maintenant aux gardes à vues ; Mais de quel droit ces flics arrêtent mettent le doigts dans le rectum, humilient. Nous ne sommes plus en démocratie mais en totalitarisme policier.