Intermédiaire de plus en plus actif à l’OM, Karim Aklil passe un bel examen. Visé par une plainte pour exercice illégal du métier d’agent. Une sorte de bizutage pour l’étoile montante de la galaxie marseillaise.
Dans le si trépidant monde des agents de joueurs, depuis quelques mois, un petit nouveau s’est fait un nom. Karim Aklil, 35 ans, féru de l’organisation de concert rap (Urban Peace au Stade de France en 2002) ou à Miami. Et le garçon plutôt avenant ne fait pas ses classes et sa place n’importe où. Tout bonnement dans le saint des saints, là où les commissions valsent, les transferts se multiplient et le foot tourne la tête. Au sein du plus grand club du monde, l’Olympique de Marseille.
Aklil s’est même permis de chiper quelques joueurs aux petits copains. Ce qui ne fait jamais plaisir. Arrivé avec Jeannot Werth, l’international algérien Karim Ziani fait partie désormais de ses poulains. Débauché de Caen via Christophe Mongai, Elliot Grandin a également rejoint son écurie. De même, Mamadou Niang, l’indispensable attaquant marseillais a rejoint Aklil en février dernier. Après avoir transité par les mains de Jean-Pierre Bernès, qui l’avait aidé à renégocier son contrat à la hausse.
Un Bernès passablement agacé, quand Bakchich souhaite des éclaircissements. « Vous n’avez qu’à regarder qui est derrière, M. Aklil n’est personne ». Pas franchement confraternelle, mais la concurrence a ses raisons.
Et le mercato, saison des amours des agents, débutait fort pour Aklil. Signature de Diawara à Marseille, Ziani en partance, coup de pression pour faire revaloriser le contrat de Niang. Avec les commissions, tout ce qu’il y a de plus légal, qui vont avec. Un bel été en perspective, qui commençait presque à turlupiner certains dirigeants olympiens. « On va quand même pas à nouveau revaloriser Niang, il a signé un nouveau contrat l’an dernier ».
Las, la machine vient de connaître un petit raté. Comme dévoilé le 2 juillet dernier par L’Equipe, en brèves, la Fédération française de football, gendarme plutôt laxiste de la profession d’agent, a pris Aklil pour cible. Avec une plainte auprès du procureur de la République de Marseille pour « exercice illégal d’agent de joueurs ». Un an de prison et 15 000 euros de mise maximum. « Un dossier que suit personnellement le président de la FFF, Jean-Pierre Escalettes, souligne le quotidien qui légende le sport, soucieux de mettre fin à l’activité des faux agents et de confondre ceux qui leur servent de prête-noms ».
Un prête nom très identifié en l’occurence. Aklil, recalé en 2005 du concours d’agents et qui le repassera, selon nos informations, lors de la session de septembre 2009, ne dispose pas d’une licence en bonne et dûe forme. Et, incidemment, la sémantique dans les journaux pour désigner cet agent fort volubile a mué. D’agent de joueur à conseiller sportif. Ne manque qu’à changer son profil Facebook qui affiche toujours le boulot d’agent de joueur. Et le lien vers le site de sa société, en réparation depuis deux mois.
En revanche, l’un de ses associés au sein de sa société Gilinosport, Didier Girard, présente bien des papiers en règle. « C’est une pratique illégale, tonne Me Campana, qui porte le dossier pour la fédération. Et notre dossier, entre transferts, documents et déclarations d’Aklil est bétonné, ne vous inquiétez pas. Son activité est illégale ». Avant de confirmer qu’il considère bien Didier Girard comme un prête nom.
Organisateur de combat de boxe, fort bien implanté à Marseille (il était encore il y a quelques mois président de la Safim qui organise la foire de la ville), ce proche de Louis Acariès a rencontré Aklil au détour de concert. « Et voulut aider un petit gars malin, qui voulait entrait dans la carrière », décrit joliment un habitué du Vieux-Port.
Aussi l’aide-t-il à monter sa boîte en septembre 2007, y prend une modeste participation (10%), tout en lui permettant d’user de sa licence… L’objet de la société est d’ailleurs limpide quant à l’activité exercée : « Gestion de carrière de sportifs de haut niveau, conseils et négociation au profit de sportifs de haut niveau (…) recrutement de joueur de football, management sportif, agent sportif mandaté ». Des domaines dans lesquels « Girard est un gars super compétent », assure son mai Louis Acariès, ex-censeur de l’OM. « C’est encore lui qui s’occuppe de Cédric Carrasso (via une autre structure). Je le connais très bien et c’était un proche de (feu) RLD. Il m’est arrivé d’organiser des évènements avec lui et tout a toujours été nickel ».
Bref, rien à voir, circulez, la Fédé s’est planté ! Et l’entourage d’Aklil de montrer patte blanche. « Nous avons immédiatement adressé un mémo circonstancié. Avec les articles qui autorisent une telle pratique ». En l’occurence, le fumeux article L-228 du code du sport, qui sous-tend qu’une personne morale peut détenir la licence d’agent…sans plus de précision.
« Cette éventualité (…) est donc tout à fait légale », remarquaient lors de la séance du 29 mai 2008 les sénateurs, qui ont songé à réforme la législation sur les agents. « A l’exception de la Fédération française de football qui refuse de leur délivrer une licence, respectant sur ce point le règlement FIFA, les fédérations attribuent donc une licence à une personne morale si une personne la représentant réussit l’examen. Cette possibilité contribue largement au flou entourant la profession d’agent ». Pas mieux.
En résumé, la FFF n’accepte pas les personnes morales agent, et quand bien même elle le ferait, il s’agirait que le représentant légal de la société soit titulaire de la licence. Ce qui n’est pas le cas de Karim Aklil, gérant de la société mais non titulaire de la licence.
Bref, voilà Aklil embourbé dans un joli barnum juridique. Une sorte de bizutage pour son premier grand mercato à l’OM. Après tout, les plus grands agents français ont eu maille à partir avec la justice. Bienvenue chez les grands !
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Tiens je mise 10 balles sur la présence d’un lyonnais ou d’un parisien sur ce ’forum’.
Quelqu’un m’explique la blague sur "OM, plus grand club du monde" ? Vous pensez que c’est ce que nous pensons ?
Moi je lis de la jalousie.