Rechercher dans Bakchich :
Bakchich.info
UNE BRÈVE HISTOIRE DE BAKCHICH

Tags

Dans la même rubrique
Avec les mêmes mots-clés
RÉCLAME
Du(des) même(s) auteur(s)
SPORTS

Franck Ribery : des agents qui m’aimaient

Foot / lundi 28 avril 2008 par Xavier Monnier
Twitter Twitter
Facebook Facebook
Marquer et partager
Version imprimable de cet article Imprimer
Commenter cet article Commenter
recommander Recommander à un ennemi

Heureux Ch’ti que Franck Ribéry, le joueur français du Bayern de Munich. Le Tribunal du sport a condamné son ancien agent à lui reverser 400 000 euros. Une sentence qui pourrait gêner ses actuels agents, les célébrissimes Jean-Pierre Bernès et Alain Migliaccio.

Encore un Ch’ti qui gagne et avec une gueule en plus. Mieux que Dany Boon et son colossal succès ciné, voilà venir Franck Ribéry, le natif de Boulogne-sur-mer qui a conquis l’Allemagne à lui tout seul. Le joueur de foot du Bayern Munich multiplie les couvertures de magazines, les matchs de haut niveau, les articles à sa gloire et se met même à gagner des titres. Dernier en date, la coupe d’Allemagne de football le 19 avril dernier, après un match où il a une nouvelle fois été décisif. De quoi se forger une aura de star et des surnoms à la pelle. Au choix « le nouveau Napoléon » (le quotidien allemand SportBild), le nouveau Zidane (l’un de ses coéquipiers et… lui-même) ou très classiquement « KaiserFranck »… Du très original.

Ribery et ses agents - JPG - 77.5 ko
Ribery et ses agents
© Eno

Cerise sur le gâteau, le gamin du Nord pourrait même marquer l’histoire juridique de son sport et surtout révolutionner le si amusant monde des agents sportifs…

Son ancien agent à l’origine de l’affaire

Le 16 avril dernier, le Tribunal arbitral du sport (TAS), à Lausanne, a décidé de garnir son compte en banque de quelques 400 000 euros supplémentaires. Et tout cela grâce à son ancien agent, Bruno Heiderscheid, qui l’a attaqué devant la cour pour « rupture abusive de contrat ».

Ce bougre de Luxembourgeois nourrit en effet quelque rancune à l’encontre de son ancien poulain. De 2005 à 2007, le gentil Bruno l’a bien fait voyager et gonfler son compte en banque. Fait d’armes notoire, il l’a exfiltré à la hussarde du club de Galatasaray Istanbul vers l’Olympique de Marseille, avec une jolie revalorisation salariale à la clé : 40 000 euros en Turquie, près de 150 000 lors de sa deuxième année de contrat à Marseille… Et le tout sans indemnité de transfert pour l’OM. Une belle affaire. Ribéry et son agent avaient invoqué la rupture de contrat pour « juste motif », en l’occurrence le non-paiement de trois mois de salaire, pour se faire la malle. Les fortes têtes turques ont pris la mouche et porté plainte au TAS pour rupture abusive de contrat. Et déjà le TAS avait tranché en faveur du joueur, le 24 avril 2007…

Pour fêter ça, « Ti’Franck » envoie un joli accusé de réception à son agent chéri le 2 mai… Pour l’envoyer bouler et lui signifier qu’il n’avait plus besoin de lui. Quelques semaines plus tard, le joueur est transféré de Marseille à Munich pour la coquette somme de 25 millions d’euros. Et la commission d’agent, indexée sur le montant du transfert (avec un plafond de 10%) lui passe sous le nez. De quoi se sentir pousser des cornes, même pour un petit Luxembourgeois qui saisit le tribunal arbitral du sport le 20 juin 2007.

L’avocat-arbitre Jean-Jacques Bertrand

Mais les cocus font souvent de mauvais choix. Le Tribunal arbitral du sport est une juridiction fort particulière. Ses sentences s’imposent et se révèlent presque impossibles à contester.

Et l’arbitre désigné pour l’occasion, Jean-Jacques Bertrand (lire encadré), n’est pas connu pour être malveillant à l’égard des joueurs. Déjà arbitre dans la procédure opposant Ribéry à Galatasaray, il a encore tranché en faveur du sieur Franck le 16 avril dernier… en invoquant tout simplement la nullité du contrat liant Ribéry à Heiderscheid, daté du 30 novembre 2005 et courant sur deux ans.

Le TAS, dont la sentence a été opportunément récupérée par Bakchich, « déclare nulle et nul d’effet la convention du 30 novembre 2005 signée par MM. Heiderscheid et Ribéry pour violation de la législation et la règlementation régissant l’activité d’agent sportif en France ».

La cour fonde principalement sa décision sur une condamnation intervenue en 2000 contre Heiderscheid en Belgique « pour faux et usage de faux en écriture ». Et selon le code du sport français, nul ne peut exercer le métier d’agent sportif après une « condamnation pénale figurant au bulletin n°2 du casier judiciaire pour crime ou l’un des délits prévus » (lire l’encadré plus bas).

Franck Ribery  - JPG - 79.9 ko
Franck Ribery
© Mor

Ses casiers judiciaires sont vierges

Une jolie trouvaille des petits Suisses. Dans sa sentence du 24 avril 2007 quant au dossier OM-Ribéry c/ Galatasaray, le TAS n’a rien trouvé à redire au statut d’agent de Bruno Heiderscheid. Pas plus d’ailleurs que les instances françaises. La Fédération française de football, qui délivre les licences d’agent et exerce un léger contrôle sur le métier, n’a jamais moufté après le Luxembourgeois. Mieux, elle a enregistré sans rechigner la convention liant Heiderscheid à Ribéry, que le TAS juge nulle, et a constaté que ses casiers judiciaires étaient « vierges ».

Du côté de la Ligue de football professionnel, qui enregistre les contrats des joueurs avec les clubs, pas un battement de cil non plus. Même à l’heure d’enregistrer des avenants au contrat de Ribéry avec l’Olympique de Marseille, datés du 11 janvier et du 13 mars 2006, avec pour mention « le joueur a eu recours aux services d’agents sportifs licenciés FFF : Heiderscheid Bruno ». Sans doute une série d’étourderies ! « Il est en effet bizarre que les instances françaises aient procédé de la sorte, s’amuse l’avocat de Ribéry, Jean-Didier Lange. Le TAS sonne un peu un rappel à l’ordre ».

Et voilà donc Bruno Heiderscheid débouté le 16 avril dernier. De sa demande d’indemnisation de quelques 6 millions d’euros, lui reste une ardoise à verser à son ancien poulain de 400 000 euros, en remboursement des commissions perçues… Et un avenir d’agent plus qu’en pointillé. Gros-Jean comme devant, le Luxembourgeois pourrait toutefois ne pas être le seul à pâtir d’une telle sentence, appelé à faire référence. Au hasard, tous les agents qui ont déjà fait l’objet d’une condamnation et qui exercent sans souci, à l’instar de Jean-Pierre Bernès ou Alain Migliaccio, devenus les conseils, entre autres de… Franck Ribéry.

Jean-Pierre Bernès et Alain Migliaccio, agents sans soucis

Condamné pour corruption active dans l’affaire OM-VA en mars 95, radié à vie du football français par le conseil de la Fédération française de football en 1994, le bon Bernès a obtenu sa licence d’agent en 1999, sans qu’elle ne soit jamais remise en cause par la FFF. Migliaccio, célébrissime agent de Zidane, a été définitivement condamné pour abus de confiance, abus de bien sociaux, etc., en 1998, peine confirmée par la Cour de cassation. Et leur carnet de joueurs grossit d’année en année. Avec, outre Ribéry, l’espoir marseillais Samir Nasri…

Méfi ! Pourrait venir aux footeux l’idée, le jour où ils veulent se séparer de leur agent « marqué », de porter l’affaire devant le Tribunal arbitral du sport. Et toucher alors un joli magot…

Jean-Jacques Bertrand, l’impartial arbitre

« Le meilleur avocat des joueurs et des entraîneurs, c’est lui ». Le doux mot vient d’un connaisseur des si limpides coulisses du football français. Un hommage sincère à Jean-Jacques Bertrand, avocat au barreau de Paris et arbitre près le Tribunal arbitral du sport de Lausanne. Le site même du TAS lui rend un hommage appuyé. « Avocat de nombreuses associations syndicales (de sportifs ou d’entraîneurs). Membre de la Commission de Révision de la Charte du Football Professionnel de la Ligue du Football Professionnel en tant que représentant de l’UNFP (Union Nationale des Footballeurs Professionnels). » Bref un bon gars… À l’heure où il a fallu nommer des arbitres au TAS, le Fifpro, syndicat mondial des joueurs, n’a pas hésité à le désigner en premier sur son quota. Une belle marque de confiance là encore. Et lors de son conflit avec les Turcs de Galatasaray, Franck Ribéry a expressément demandé à ce qu’il soit nommé arbitre, comme le montre une note que Bakchich a eu loisir de parcourir. À l’époque star de l’OM, le garçon avait eu vent de l’excellente réputation de Me Bertrand… Conseil d’Alain Perrin, qui venait d’être limogé pour « harcèlement sexuel » du club marseillais, « Bertrand avait contraint le club à cracher au bassinet et les avocats s’en rappellent encore », se rappelle l’un des négociateurs.

Joli hasard, désormais Ribéry et Perrin partagent les mêmes agents : Alain Migliaccio et Jean-Pierre Bernès. Une belle famille en somme qui se trouve.

Heureusement, tout arbitre du TAS, au moment de sa désignation, signe une jolie déclaration « d’acceptation et d’indépendance de l’arbitre ». D’aucuns auraient pu trouver à redire à la nomination de Bertrand comme arbitre unique dans le conflit Heiderscheid c/Ribéry…

La législation sur les agents

Drastiques conditions que celles imposées par la FIFA pour être agent sportif. Le candidat doit « être une personne physique de réputation parfaite ». Diable ! C’est-à-dire « si aucune peine n’a jamais été prononcée contre lui pour délit financier ou crime de sang ». Dans la législation française, un petit ajout a été apporté à la « perfection ». Ne peut être agent une personne physique « ayant fait l’objet d’une condamnation inscrite au bulletin n°2 de son casier judiciaire ». Une nuance de taille, donc, et dont la réforme n’est pas à l’ordre du jour.

Pourtant prompte à présenter un projet de loi pour adapter la rémunération des agents au code de la FIFA (l’agent d’un joueur pourra désormais être légalement rémunéré par un club), le Ministère des sports et les instances du foot français ne comptent pas réviser ce détail.

Mais la sentence du TAS pourrait s’en charger à leur place.

Malgré nos appels, ni Jean-Jacques Bertrand, ni Jean-Pierre Bernès n’ont souhaité répondre à nos questions.
Voir en ligne : in Bakchich n°78

AFFICHER LES
5 MESSAGES

Forum

  • Franck Ribery : des agents qui m’aimaient
    le mardi 17 mars 2009 à 13:12, Zorro a dit :

    Bonjour,

    Cette article doit automatiquement s’agrementer de quelques éclaircissement concernant les dire de chacun avec ce blog crée par le principal homme de cette affaire, Monde du football, bienvenu dans le monde hypocrite des agents de joueurs et de tous ceux qui le pourrissent

    http://sites.google.com/site/bunoheiderscheid/

    Cordialement

  • Franck Ribery : des agents qui m’aimaient
    le mardi 29 avril 2008 à 19:45, moustyk59 a dit :
    moi c moustyk59 de roubaix bravo a toi franck et continu a faire ceque tu fais sa te vas bien fais le en méme temps pour touseux qui te kiff represente le 59-62 departement car t’es aussi notre staaaaaaaarrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr ok mille merci
    • Franck Ribery : des agents qui m’aimaient
      le mercredi 7 mai 2008 à 12:29, nico a dit :
      A moustyk59 : Et ben toi t’es pas la staaaaarrrrrr de l’orthographe ! Et t’écris pas un texto là, donc prends le temps d’écrire correctement par respect pour ceux qui te lisent. Merci
    • Franck Ribery : des agents qui m’aimaient
      le mardi 21 avril 2009 à 13:57, Loyal92 a dit :
      Bien mal acquis ne profite jamais.Et vous les pseudo-journalistes français, arrêtez de mettre tous les agents dans le même sac.Car sans l’un d’entre eux (John Bico)vous ne seriez pas là à parler de Ribéry.Ce dernier croupissait en national(3éme div) à Boulogne-sur-mer à 20 ans(tard pour espérer devenir PRO), avant que Bico ne le prenne en main et lui fasse effectuer des essais dans différents clubs jusqu’à Metz ou son talent de joueur lui a permis de décrocher un premier contrat pro. Donc avant de critiquer archaïquement tous les agents, comme des paysans du moyen âge, apprenez mieux votre sujet. De Metz, Ribéry a ensuite été transféré à Galatasary(un des deux plus gros clubs Turque) avec l’assurrance de disputer la champion’s league et donc se faire remarquer. C’est de là que Ribéry ,faible d’esprit et ingrat, a été débauché par Heiderscheid, avec la bienveillance de Wahiba(sa femme) qui n’aimait pas la vie en Turquie. Donc tout celà démontre bien qu’il y a une justice dans la vie.Heiderscheid qui croyait manger sur le dos et la "sueur" d’un autre a tout perdu.J’espére que ce sera le cas aussi pour Mrs Bernés et Migliaccio qui n’auraient jamais été chercher Ribéry à Boulogne-sur-mer, eux. Sans parler de Pape Diouf qui était ,bien sûr, au courant de toutes ces basses manoeuvres. Le jeune John Bico pourrait être leur fils, en plus. Il y a comme une malédiction entourant Ribéry qui a miraculeusement échappé à son destin, grâce à son talent de footballeur mais aussi grâce au flair et savoir- faire de John Bico(google). Ribéry semble oublier que Seul sa famille le "calculait" du temps de Boulogne-sur-mer et de ses 150 euros mensuel en national(3éme div).
  • Franck Ribery : des agents qui m’aimaient
    le lundi 28 avril 2008 à 16:09, Timothée a dit :
    en partant de Metz pour aller à Galatasaray, j’ai cru un moment qu’il allait nous faire une carrière à la Anelka ! c’est marrant, il n’a pas l’air très intéligent comme ça, mais il s’est rudement bien démerdé avec ses agents, bien plus que d’autres… Le système est pourri en France, c’est un bordel énorme déjà entre la FFF et la LFP ou c’est la cacophonie…. Il devrait exister des conseillers juridiques sportifs, mandatés par l’Etat pour ce genre de choses…
BAKCHICH PRATIQUE
LE CLUB DES AMIS
BEST OF
CARRÉ VIP
SUIVEZ BAKCHICH !
SITES CHOUCHOUS
Rezo.net
Le Ravi
CQFD
Rue89
Le Tigre
Amnistia
Le blog de Guy Birenbaum
Les cahiers du football
Acrimed
Kaboul.fr
Le Mégalodon
Globalix, le site de William Emmanuel
Street Reporters
Bakchich sur Netvibes
Toutes les archives de « Là-bas si j’y suis »
Le locuteur
Ma commune
Journal d’un avocat
Gestion Suisse
IRIS
Internetalis Universalus
ventscontraires.net
Causette
Le Sans-Culotte