Convoqué par la police judiciaire marseillaise, le footballeur Franck Ribéry a dribblé les journalistes au sortir de son audition. En se dissimulant dans le coffre d’une voiture.
Les flics marseillais n’aiment pas qu’on leur pose de lapins. Après ses deux rendez-vous manqués à l’Evêché, le commissariat central de la ville, le footballeur international Franck Ribéry a même commencé à les agacer. Convoqué les 6 et 20 janvier comme témoin dans une complexe affaire de faux, d’usages de faux et d’escroquerie au jugement lié à ses transferts (et à ses agents), l’ancien pensionnaire de l’Olympique de Marseille, n’avait pas du tout intérêt à encore esquiver l’invitation, ce 25 janvier. Sous peine de froisser les poulets.
Tout apprété et bonnet noir vissé sur la caboche, Ribéry a donc fêté sa première visite chez les policiers, deux jours après avoir repris le chemin du Stade. Pour la première fois depuis octobre, le joueur a en effet joué en match officiel avec son club allemand le Bayern Munich. Une victoire (contre le Werder Brême pour les spécialistes) 32 minutes de jeu et quelques dribbles.
Arrivé à 10 heures lundi matin, Ti’Franck, en manque de temps de jeu, a au moins travaillé feintes de corps et gri-gri.
L’entrée dans le bureau du juge s’est faite via une porte dérobée. Du classique. Pour sa sortie petite improvisation. Le Boulonnais de naissance s’est extrait de l’Evêché dans le coffre d’une voiture. Afin de ne pas s’exprimer devant les médias. Timidité ou cabotinerie ?
Gageons que ses explications au juge auront été tout aussi étudiés. Les enquêteurs souhaitent notamment étudier les conditions de son arrivée à Marseille, à l’été 2005 en provenance de l’équipe du Galatasaray Istanbul La signature rocambolesque de son contrat a l’époque aurait été antidaté, selon des documents versés à la procédure. Des faux qui s’ils sont avérés, pourraient ternir non seulement la carrière de Kaiser Franck, mais également celles de ses agents, Alain Miggliaccio et Jean-Pierre Bernès.
Ou des anciens dirigeants de l’OM à l’origine de son arrivée, l’ex président Pape Diouf et son bras droit Julien Fournier, également visés par la procédure.
« Les flics veulent voir aboutir la procédure, le parquet ne bloque pas. Bref l’affaire va continuer à avancer », glisse une souris du Palais de justice.
L’Evêché n’a pas fini de voir défiler des pêcheurs…
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