La foire aux joueurs de foot, un véritable marché aux bestiaux. Dans le rôle de l’éleveur, l’agent Gilbert Sau.
Le championnat de France de Ligue 1-Orange (sic) n’a plus guère d’intérêt. Lyon gagne les titres, l’Olympique de Marseille [1] et le Paris saint Germain jouent à Guignol.
Heureusement en coulisses, et notamment en justice, les deux grands du football français assurent le spectacle. L’OM, comme toujours a une longueur et quelques procès d’avance. Avec en point d’orgue, le récent procès en appel qui a vu condamner le patron du club, Robert Louis-Dreyfus, à dix mois de prison avec sursis et 200 000 euros d’amende pour abus de bien sociaux…
Paris n’en est pas encore à ce niveau, mais cravache dur pour y arriver. Depuis le 3 janvier 2005, le juge Van Ruymbeke, du célèbre Pôle financier de Paris, s’échine à mener une instruction sur les dessous des transferts au PSG. Rien que du très classique. « Abus de biens sociaux, complicité et recel de ce délit » et beaucoup plus avec affinités. Les réquisitoires supplétifs s’empilent : « abus de crédit et de biens ; complicité et recel de ce délit », « faux et usage de faux, travail dissimulé par complicité de ces délits » et enfin « travail dissimulé d’agent sportif sans licence valable » Mis en cause, les dirigeants du club (Pierre Lescure, Laurent Perpère, Charles Biétry, Michel Denisot), des sociétés (Nike France, Nike European), un club bien sûr (le PSG) et des agents de joueurs bien connus (Richard Bettoni, Ranko Stojic, Gilbert Sau) …
Autant de vilains mots qui font plus penser aux malversations financières qu’au rectangle vert des terrains de foot, bien loin de la machine à rêve vantée par les sponsors.
Certains malandrins n’hésitent pas d’ailleurs plus à désignerl’essence du football à un vaste business, fait « d’argent sale, matchs truqués » et bien sûr, « détournements massifs de fonds sur les transferts de joueurs ». Des mauvais coucheurs, prénommés Jérôme Jessel et Patrick Mendelewitsch, qui ont même commis un ouvrage la Face cachée du foot-business. Les deux loustics osent même parlé quant au marché des transferts d’une « foire aux joueurs qui, pour les dirigeants, pèsent plus lourds que les trophées ».
À lire les quelques pièces du dossier constitué par le juge Van Ruymbeke –que Bakchich a pu consulter- force est de constater que plus qu’une « foire aux joueurs », la valse des footballeurs ressemble à une foire aux bestiaux.
Et Van Ruymbeke, que de vils persifleurs continuent à appeler « Vaines Recherche », a eu de la chance de ferrer un orfèvre dans l’import-export de footballeur, l’agent Gilbert Sau.
Auditionné le 4 octobre comme témoin assisté, pas tout à fait mis en examen mais un peu soupçonné quand même, Sau a depuis été condamné dans le procès en appel des transferts de l’OM (le même où a été condamné RLD) à 18 mois de prison ferme, 300 000 euros d’amendes et 5 ans d’interdiction d’exercices d’activités liés au football…
Bref Van Ruymbeke a affaire un connaisseur de jolis montages des les transferts.
Agent de joueur agréé Fifa en Suisse, le bon Gilbert utilise pas moins de six comptes au Crédit Suisse de Genève, sous six noms différents dont quatre entreprises. Tout simplement à des « fins fiscales pour payer moins d’impôts en France », décrit Sau. Classique. Mais la finalité du bucolique agent, confie-t-il au juge, n’est autre que la « construction d’une maison à Ramatuelle »…
Las, ce champêtre projet a été quelque peu gêné par la justice, quand un juge marseillais Frank Landou, a fait bloquer quelques-uns de ses comptes. Sau a alors été obligé de retirer « 15 millions de francs en espèce ( !) (…) sur les conseils de la banque » et de les mettre à l’abri « dans un coffre pendant deux à trois mois ». Des retraits de cash, conséquentes et fort usuelles pour Gilbert Sau, comme dans le milieu du ballon rond. Plusieurs millions « d’entrée cash » dont « l’origine n’est pas déterminée » s’étonne le juge. L’agent le rassure bien vite, ces fonds « proviennent de mes activités d’affaires que j’ai vendues en France ». Et de l’argent sort aussi bien souvent en cash, ou par chèque pour des montants très significatifs, notamment pour un certain Bernard Almeras. Utilisant un langage châtier, l’agent marseillais décrit les liens qui l’unissaient au garçon. « Bernard Almeras et moi faisions des joueurs ensemble. »
Le joueur donc une marchandise qui rapporte, quand bien même son niveau n’atteint pas des sommets.
Pour l’éphémère attaquant du PSG Laurent Leroy, « 500 000 francs » de commissions de la part du club ; pour le même Leroy que le PSG veut transférer « 200 000 Francs » ; pour un « contrat de supervision » d’André Luis, fantomatique brésilien du PSG, « 1, 8 millions de francs ».
De « 1998 à 2002, j’ai fait un chiffre d’affaires de 13 millions d’euros », précise Sau et les sorties « cash à destination d’Almeras mentionnaient les noms des joueurs concernés ». Ô suprise, les plus obscurs des joueurs rapportent aussi pas mal. Plus de 400 000 francs pour David Mazzoncini et plus de 500 000 francs, versés cash à Almeras, pour le transfert du plus sympathique des chasseurs de gabians passé par l’OM, l’éternel Ibrahima Bakayoko. De jolies rémunérations de « courtage », à la limite de la légalité. Un club ne peut payer un agent de joueur pour un transfert, c’est au joueur de le faire, « son mandant »
Etonnamment, les agents rendent aussi de menus services pécuniaires à leurs ouailles. Par exemple « 93 K euros au total » à Cyril Rool, adepte du tour de France des clubs et des cartons rouges. Prudente, la justice note qu’ « il ne ressort des opérations relevées, aucune corrélation certaine entre paiements reçus des différents clubs et les sommes versées aux personnes ci-dessous » tout en notant que certains paiement interviennent après des versements de clubs à Sau. De là à y voir de primes déguisées aux joueurs, ou de retro-commissions, il y a un pas…
Et puis qui peut comprendre tous les liens qui unissent une bête et son maître ?
[1] plus grand club de foot du monde n’en déplaise à certains
Vous etes cools… Sauf erreur, Sau est à Genève dans sa villa royale a profiter des douceurs des Rotshild et Courbis, probablement dans un bar mais surtout loin d’une prison.
Une fois de plus, il vont fabriquer une faille dans la justice du Sud de la France, qui protège nos anges Sau et Courbis, même s’ils prennent du "ferme" tous les 6 mois. Le parquet d’AIX en PROVENCE va nous sortir une guignolerie dans la semaine, le ferme va se transformer en surcis pour je ne sais quelle raison, aucun des deux n’ira jamais en prison, sinon ils y seraient.
Et DATI alors, elle en pense quoi de son parquet d’AIX et de ses failles pastissiennes ?
Je découvre votre journal,votre site et vos articles ce jour. Je dois dire que les "gimmicks" employés par le "journaliste" comme "Ligue Orange (sic)" ou celui sur l’Om "plus grand club du monde" me font douter plus que sérieusement sur le sérieux et le bien-fondé de vos informations,et de vos rédacteurs… Je ne mentionnerai pas les fautes de français, par charité et je concluerai en disant que je ne suis pas supporter du PSG ou de l’OL,mais tout seulement de la déontologie journalistique et de l’orthographe française…
Un peu de sérieux et de style SVP plus que de la fausse connivence et du scoop.
Allez voir les cahiersdufootball et prenez une leçon !