Le premier cercle de Berlusconi a les yeux rivés sur Palerme. Où se déroule le procès en appel de son ancien secrétaire personnel, condamné en première instance à 9 ans de prison pour "concours en association mafieuse".
Depuis mercredi 7 octobre, le président du Conseil italien a été privé, par la Cour constitutionnelle, de son immunité judiciaire (une immunité qu’il s’était lui-même attribuée).
Comme beaucoup de nos confrères l’ont souligné, le Cavaliere se retrouve désormais à nouveau au centre des deux procès pour corruption : primo, les 600 000 euros versés à David Mills afin que cet avocat britannique produise un faux témoignage devant la justice, et secundo une procédure concernant les conditions d’acquisition des droits de diffusion télévisuel par son groupe Mediaset.
Ces faits sont graves. Et, pourtant, ce ne sont pas ces deux affaires qui inquiètent le plus le staff du président du Conseil.
Les yeux du premier cercle de Berlusconi sont rivés vers la Sicile. A Palerme, est en train de se dérouler le procès en appel de Marcello dell’Utri, l’ancien « secrétaire personnel » de Berlu. En première instance, le conseiller du Cavaliere a été condamné à neuf ans de prison pour « concours en association mafieuse ». Si ce jugement devait être confirmé en appel, beaucoup de monde se poserait une question simple : si le principal conseiller de Berlusconi est un mafieux, qu’en est-il du Cavaliere ? Et c’est justement ce que les enquêteurs cherchent à savoir…
Le parquet de Caltanisetta a réouvert l’enquête sur les assassinats des juges Falcone et Borsellino et le parquet de Palerme a réouvert l’enquête concernant les tractations entre l’État et la Mafia (voir notre édition du 30 juillet 2009 et le numéro 2 de Bakchich Hebdo du 30 septembre 2009).
Les deux événements sont liés. Les assassinats, en 1992, des juges antimafia, étaient le premier signal donné par Cosa Nostra. Ensuite, les attentats se sont déplacés sur le continent. Face à la décomposition de la Démocratie Chrétienne, la Mafia cherchait des nouvelles garanties politiques. À l’État de lui trouver une solution… sous peine de multiplications des attentats. Voilà ce qu’avait décidé le « capo dei capi », Toto Riina.
Les tractations se sont engagées après l’assassinat de Giovanni Falcone. Des officiers des carabiniers (le colonel Mori et le capitaine De Donno), des membres services secrets et des représentants de la Mafia, tous assis autour d’une même table…
« Don » Vito Ciancimino, l’ancien maire de Palerme défini par le « repenti » Tommaso Buscetta comme un membre « organique » de Cosa Nostra était le médiateur choisi par les Corléonais de Toto Riina.
Fin 1992 et début 1993, Vito Ciancimino et Toto Riina sont arrêtés. Le parrain de Cosa Nostra a été balancé par son principal lieutenant, Bernardo Provenzano. Des représentants de l’Etat avaient garanti à ce dernier qu’ils étaient prêts à poursuivre la discussion, mais il fallait que Cosa Nostra abandonne le vieux parrain. Bernardo Provenzano a accepté le marché.
Antonio Giuffré, qui fut jusqu’en 2002 un des membres de la « cupola », l’organe de direction de Cosa Nostra, a affirmé aux magistrats : « Après l’arrestation de Ciancimino, un nouveau discours politique s’est imposé. Il fallait appuyer un nouveau sujet politique qui devait voir le jour : Forza Italia », le parti du Cavaliere.
« Mon père, Vito Ciancimino, avait compris qu’il avait été substitué dans les tractations avec l’Etat. Marcello dell’Utri pouvait représenter le nouveau médiateur ayant le rôle de poursuivre les tractations », a déclaré, la semaine dernière, le fils de l’ancien maire de Palerme.
Quant à Antonio Giuffré, il assure qu’aussi bien Bernardo Provenzano que Pietro Alighieri et Carlo Greco, tous les deux membres de la « Cupola », l’état-major suprême de la Mafia sicilienne, lui avaient affirmé que le nouveau référent politique chargé de trouver un accord avec l’Etat n’était personne d’autre que Marcello Dell’Utri, l’homme de confiance du Cavaliere…
Et demain, retrouvez l’enquête de Bakchich, Berlusconi, Forza Mafia, ou comment Cosa Nostra a parrainé la création du parti du Cavaliere, Forza Italia. Avec les documents inédits du parquet antimafia de Palerme
À voir sur Bakchich.tv : Berlusconi et ses femmes
À lire ou à relire sur Bakchich.info :
Je voudrais souligner un point important, les italiens vivant pourtant sous l’emprise de la mafia on refusé l’immunité à Berlusconni, quand la plus haute instance judiciaire a accordé l’immunité à Chirac et suivants.
Bientôt en France nous aurons la dépénalisation du droit des affaires, (Chirac en a rêvé sarkozy l’a fait) la disparition des juges d’instruction, les ex politiques mis en examen ont failli redevenir éligibles par un amendement passé en douce.
Dominique de Villepin se plaint que sarkozy se serve de l’appareil d’Etat dans l’affaire Cleartream, qu’il ne puisse pas l’assigner, mais il récolte ce qui est semé par le RPR-UMP depuis 1995, par une association de malfaiteurs.
sarkozy est dans la juste lignée de ses maître, il nomme son fils Jean Sarközy de Bocassa-Bongo âgé 23 ans, un gamin hypo-diplômé, au sein du futur chantier de la défense que de millions d’euros en perspective, sans complexe, aucun, il compte placer son fils ou ses proches pour tenir la cagnotte du conseil régional du neuf douze, il met la main sur les médias, sur la justice à la manière d’un Berlusconni que les italiens ont réélu.
Je n’ose pas imaginer comment deviendra la France, si sarkozy gardait le pouvoir après 2012, comment sera ce pays dans 10 ans sous la gouvernance de sarkozy et son gang …