Soirée de gala à Monaco entre humanitaire, Royauté et mafia

Vendredi 30 juillet s’est tenue dans la Salle des Etoiles du Sporting de Monte Carlo, toute parée d’un bleu marin d’un merveilleux effet, la prestigieuse soirée de la Croix-Rouge monégasque qui fêtait son 62ème anniversaire. Ce gala est l’une des soirées incontournables de la Côte d’Azur pour toute célébrité digne de ce nom. N’auraient manqué à l’appel sous aucun prétexte, Shirley Bassey, Isabell Kristensen, l’omniprésent Karl Lagerfeld et la sublime ambassadrice internationale de la Croix Rouge, Adriana Karembeu flanquée de son champion du monde de mari et d’un Bernard Montiel au bronzage toujours impeccable. De plus l’édition 2010 revêtait une saveur particulière, s’agissant de la première apparition officielle du couple princier depuis l’annonce par Albert II de son mariage avec Charlene Wittstock prévu pour les 2 et 3 juillet 2011.

Le Gala de la Croix-Rouge c’est, comment dire, l’une de ces rares manifestations où, robes de haute couture, joaillerie de luxe, smokings, ballets de limousines aux vitres teintées et charité font véritablement bon ménage : 1000 euros le dîner (hors boisson) et un mini concert d’un Tom Jones toujours vert en bonus, sans compter la tombola qui peut coûter un bras au vainqueur. Raison de plus pour n’inviter que des pointures, de préférence répertoriées dans le classement Forbes 500.

Pas étonnant donc de relever la présence à la table du Prince de Sergei Pougachev et de son épouse. Récent acquéreur de France soir.

L’oligarque francophile a peut être modérément apprécié le clin d’œil du cuisinier qui avait opté vendredi pour un délicieux petit rôti de filet de bœuf en croûte et artichauts financiers… la Mezhprombank, MPB, dont il était président jusqu’en 2001 et dont il détiendrait encore une portion du capital, n’a pas été en mesure de faire face à l’une de ses échéances qui tombait le 6 juillet. Pas de quoi en faire un plat.

Pugachev sous surveillance

Ladite banque est d’ailleurs surveillée de près par les flics de la planète financière depuis que son ex Vice-présidente, une certaine Eleonora Razdorskaia avait décidé de prêter main forte à Peter Berlin, le personnage central du dispositif de blanchiment d’une petite dizaine de milliards de dollars opéré par la société Benex, via la Bank of new York (BONY) entre 1996 et 1999. D’ailleurs, dans un rapport de 2004 de 151 pages édité par l’Institut Européen pour le Contrôle et la Prévention du Crime, une excroissance de l’ONU donc, (Organised Crime, Trafficking, Drugs : selected papers presented at the Annual Conference of the European Society of Criminology, Helsinki 2003) on relevait au détour de la page 5, une phrase, un brin désobligeante pour l’invité d’un soir du prince Albert II : « la banque russe Mezhprombank et son patron Pugachev sont probablement directement concernés par le blanchiment. Nous avons connaissance d’une série de virements douteux de montants élevés et il est possible que nous ayons quelques questions à poser à Pugachev. Ces questions ne portent pas uniquement sur la Bank of New York mais également sur des relations avec la mafia russe » .

De plus et bien entendu dans l’intérêt supérieur de la Croix-Rouge monégasque, le Prince a aussi décidé d’oublier le temps de la réception, l’existence d’une fiche d’archive de 2 pages du 30 juin 2006, conservée religieusement par le Département de l’Intérieur – Direction de la Sûreté Publique de Monaco, établie au nom de son invité de marque, et qui affirme à la rubrique Commentaires : « lié au crime organisé-mafia russe » .

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