Cécile Brossard, accusée du meurtre d’Edouard Stern, s’est plutôt bien tirée de la première semaine de procès. Mais les enregistrements effectués après la mort du banquier l’enfoncent.
Mais quand ces gens-là cessent-ils de parler de cul ? Les enregistrements des conversations téléphoniques, largement diffusés au palais de justice de Genève, feraient rougir une dame de petite vertu, après trente ans de tapin au Bois de Boulogne. Le milliardaire Edouard Stern a peut-être reçu une excellente éducation, mais ça ne s’entend guère quand il se propose d’enc… sa maîtresse, de lui chi… dessus, et qu’il la traite de « salope dans les camps de concentration ».
Bref, Edouard Stern, 38e fortune de France, assassiné à 50 ans en 2005, n’est pas apparu sous son meilleur jour lors de la première semaine du procès. « Il y a trente ans qu’il pourrit la vie à tout le monde. J’espère que l’enfer, ça n’existe pas, autrement, il y est sûrement », lâche l’un de ses « amis », juste après sa mort dans d’horribles circonstances. Vêtu d’une combinaison de latex, le financier a été exécuté de quatre balles, dont deux dans la tête, dans son appartement genevois.
Pascal Maurer et Alec Reymond plaident le crime passionnel. Leur cliente, Cécile Brossard, aurait « pété les plombs », après avoir été traitée de « pute » durant des jeux sado-maso. Un crime passionnel coûte au maximum 10 ans de prison. Elle en a déjà fait quatre, elle pourrait sortir bientôt. En revanche, pour Marc Bonnant, l’avocat de la famille Stern, c’est un crime tout court, passible de 20 ans de réclusion.
La police suisse, qui soupçonne rapidement Cécile Brossard après le meurtre de son amant, enregistre ses conversations téléphoniques. Les propos tenus pendant deux semaines par la maîtresse éplorée sont éloquents. C’est elle qui diffuse la version du « contrat » passé sur la tête d’Edouard Stern. « Il avait beaucoup, beaucoup d’ennemis. Il avait très peur, de plus en plus peur. Sarkozy lui avait proposé de mettre des gardes du corps à sa disposition pour le protéger », affirme-t-elle.
Dans une autre conversation, Cécile Brossard assure que « l’on ne trouvera pas le criminel. C’est un professionnel, un tireur d’élite qui a fait le coup. Deux balles dans la tête ! », lâche-t-elle, avant d’ajouter qu’il s’agit « d’un truc lâche, abominable ». La meurtrière va même inventer un scénario : elle raconte qu’elle est allée chez Edouard Stern le soir du meurtre, vers 20 heures. Elle le trouve en costume trois pièces. En enlevant sa veste, il se rend compte qu’il a oublié son revolver au bureau.
Le banquier possède un port d’armes et ne se sépare jamais de son flingue. Cécile Brossard raconte aux flics qu’elle le supplie de retourner à son bureau chercher l’arme. Edouard Stern répond négativement. Elle assure avoir ensuite quitté l’appartement de son amant vers 20 H 45. « Je suis persuadé qu’il s’agit d’une mise en scène. Le meurtrier d’Edouard Stern l’a forcé à enfiler une combinaison en latex avant de l’exécuter », déclare-t-elle.
Etonnement des policiers genevois : comment un assassin pourrait-il savoir qu’Edouard Stern possédait une combinaison en latex et qu’il s’adonnait à des jeux sado-maso ? Réponse de Cécile Brossard : « La moitié de Paris sait qu’Edouard mettait des trucs bizarres ». On est loin de la femme éplorée par la disparition brutale de l’homme de sa vie…
Par ailleurs, la meurtrière semble surtout préoccupée par le million de dollars qu’Edouard Stern lui a donné en janvier 2005 et a fait séquestrer un mois plus tard sous un faux prétexte. Autant d’éléments qui ne devraient pas attendrir le jury. Rappelons qu’après le meurtre de son amant, Cécile Brossard ne va pas avouer son crime et se constituer prisonnière. Au contraire, elle fait disparaître toutes les traces de sa présence dans l’appartement du banquier.
Ensuite, elle quitte Genève pour Montreux, dans le canton de Vaud, où elle habite avec son mari, le naturopathe Xavier Gillet. Puis, elle prend un taxi pour Milan et monte dans un avion pour Sydney, en Australie. Est-ce les policiers suisses qui lui montent un piège ? Ils laissent courir le bruit que le meurtre d’Edouard Stern aurait eu lieu à 5 heures du matin. Réponse de Cécile Brossard : « Cela m’innocente, à cette heure-là, j’étais à Milan en partance pour l’Australie ».
Dans ce procès sordide, même Xavier Gillet, qui n’entretient plus de relations sexuelles avec Cécile Brossard depuis fort longtemps (c’est lui qui l’avoue), en vient lui aussi à parler d’histoire de fesses. « Elle n’a confiance que dans son cul. Elle savait qu’elle pouvait draguer n’importe quelle fille, n’importe quel mec », raconte-t-il. Queue-de-cheval, le teint blême, le nez rougi à force de se moucher, l’accusée ne bronche guère, si ce n’est, de temps en temps, pour essuyer une larme avec son mouchoir.
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Bonjour,
Personnellement, j’aimerais bien savoir si l’enquête et le procès ont révélé ce que Cécile Brossard était allée faire exactement en Australie.
En effet, cela me semble un élément intéressant. Mais aucun article ne parle de cela.
Bibi avait promis de payer un coup à boire au premier journaliste qui parlerait de Sarkozy dans le procès Stern. Amédée ! A ta santé !
Voilà ce que BiBi écrivait : le 8 juin… "Le procès Stern qui s’ouvre portera - on peut hélas s.y attendre - principalement sur les affaires de mœurs de ce banquier play-boy, principal soutien de Little Nikos dans sa bataille contre Dominique De Villepin. Et dans la foulée, la presse française s’attardera bien plus sur les affaires de mœurs qui ont entouré la vie du banquier que sur celle de ses affaires proprement dites. Et ces Affaires ne sont pas de petites affaires. Dans leur livre « Mort d’un banquier »(livre qu.on a tenté d.interdire), Valérie Duby et Alain Jourdan expliquent que même mort, Edouard Stern peut être dangereux. Ce banquier avait en effet porté des accusations graves dans le dossier Rhodia et on lui prêtait aussi - déjà en 2005 - un rôle déterminant dans le dispositif d’accession au pouvoir du candidat Little Nikos. Enfin chacun sait sur la Place de Genève qu’il a été détenteur de quelques secrets d’Etat sulfureux (en ce qui touche en particulier les contrats d’armement très sensibles et peut-être l.Affaire Clearstream). Le procès doit s’ouvrir le 10 juin à Genève. La presse française aura d’autres chats à fouetter mais BiBi tâchera, sur les journaux suisses, de suivre les affaires de ce banquier mort, ami si proche de notre Président que ce dernier fit partie des intimes présents à son enterrement."