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Réforme des retraites, la rigueur ne fait pas grève

Pavés / jeudi 27 mai 2010 par Cyril Da, Matthieu Adenil
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Afin d’anticiper des lendemains qui ne vont cesser de déchanter et plus que les multiples allers et retours des négociations sur les retraites, Bercy prépare un tour de vis fiscal.

La retraite est de nouveau à l’ordre du jour. Les syndicats CGT, CFDT, CFTC, CGC, UNSA, FSU et Solidaires appellent à des grèves et des manifestations dans toute la France, jeudi 27 mai. Une journée de mobilisation dont les principales revendications tourneront autour du projet de réforme que prépare le gouvernement

Le secrétaire général de l’UMP Xavier Bertrand le martèle "Relever l’âge légal (de départ à la retraite, Ndlr) est inévitable. Mais il faudra aussi respecter plusieurs conditions : savoir prendre en compte la pénibilité, maintenir le dispositif ’carrières longues’ parce que si vous avez commencé à travailler à 16 ans, vous n’allez pas faire 44 années de cotisations (…) et il faut aussi développer l’emploi des seniors", a résumé Xavier Bertrand sur RTL.

Absurde, selon le démographe Emmanuel Todd dans une interview au Progrès. : "Un économiste venu de Mars ne comprendrait pas que la planète France débatte de la manière d’augmenter la durée du travail dans l’avenir pour des personnes ayant déjà un certain âge, alors qu’on ne parvient pas à donner aujourd’hui du travail aux jeunes. En termes d’économie immédiate, la question des retraites n’a aucun sens. Le gouvernement veut donner l’impression qu’il affronte la réalité, la vérité est qu’il fuit la réalité."

Le dossier de la réforme des retraites masque donc, derrière un enjeu politique, la nécessité de trouver de nouvelles ressources.

L’enjeu politique : retour au classique

En 2007, les régimes spéciaux ont été repris en main. Résultat, ce sont maintenant des régimes spécieux car leur coût a été significativement augmenté par rapport à la situation ante. Mais cela n’a guère d’importance : Sarkozy a agi là où Chirac et Juppé avaient reculé.

Faire des retraites le dossier du moment offre bien des avantages. D’abord, on retrouve les interlocuteurs classiques, à savoir les représentants syndicaux.

En 2009, Sarkozy s’était entiché d’écologie et il a dû se coltiner les Verts sous tous les formes possibles et imaginables, faire semblant de prendre Hulot au sérieux et finir par se ridiculiser à Copenhague avant que le Conseil constitutionnel n’en rajoute une couche sur la taxe carbone.

En 2010, on arrête ce genre de gesticulation et on revient aux séances de travail avec Thibault et autre Chérèque. C’est balisé, sans histoire et l’issue est garantie.

Thibault, qui est convaincu à titre personnel que la France ne peut continuer à maintenir un âge de départ en retraite à 60 ans quand en Allemagne on est à 67 ans, a déjà préparé le terrain lors du dernier congrès de la CGT. Il s’est fâché tout rouge -à la CGT, c’est normal- contre le patronat et le gouvernement supposés ourdir un mauvais coup contre notre si remarquable système de retraite puis il a rappelé incidemment que la Sécurité sociale avait fait 30 milliards € de déficit en 2009 et que cela ne pouvait plus durer.

Outre les partenaires sociaux, le dossier des retraites est aussi un peu celui de Fillon, et Sarkozy, à l’expérience, s’est rendu compte qu’il avait intérêt à mettre en avant son Premier ministre comme tête de turc naturelle du mécontentement des Français.

A Bercy, où l’on attend depuis longtemps le moment d’agir sur le sujet, on est inquiet. La grande crainte est que comme toujours depuis son élection, Sarkozy ne traite le dossier qu’à moitié et que tout cela débouche sur une réforme incompréhensible où même le Conseil constitutionnel n’arrive pas à trouver le point d’entrée lui permettant d’annuler tout ou partie de la réforme.

Si l’affaire de la mort programmée de la taxe carbone n’indigne pas vraiment tant le sujet avait été mal préparé, on y reste très irrité par la façon dont la suppression de la taxe professionnelle a été conduite. Et un nouveau loupé sur un sujet aussi déterminant que les retraites rendraient le redressement à terme des finances sociales problématiques.

Dessin de Nardo - JPG - 38.2 ko
Dessin de Nardo

De nouvelles ressources : un tour de vis fiscal

Afin d’anticiper ces lendemains qui ne vont cesser de déchanter et plus que les multiples allers et retours des négociations sur les retraites, Bercy prépare donc un tour de vis fiscal. Avec un léger penchant pour une augmentation de la TVA, la déroute de 2007 sur la TVA sociale ayant été mal vécue. Les technocrates ont la mémoire longue et sont en mal de revanche.

Matignon préférerait miser sur la Contribution sociale généralisée (CSG). C’est rapide, clair et net ; un coup de rabot cet été et le tour est joué. Seul souci, la contribution créée par Michel Rocard se trouve dans l’assiette du foutu bouclier fiscal.

D’où la dernière idée en date : miser sur la CRDS (Contribution au remboursement de la dette sociale). Clone de la CSG créé sous Alain Juppé, cet impôt, qui sert à rembourser les dettes de la Sécurité sociale, devait être transitoire. Il n’a donc rien à faire dans l’assiette du bouclier fiscal, dispositif permanent s’il en est vu la pertinence du raisonnement qui a conduit à son instauration !

Pour en savoir plus sur le serrage de ceinture attendu et découvrir les faramineuses retraites des eurocrates, lisez Bakchich Hebdo n°25 !

Acheter à l'unité

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A lire sur Bakchich.info :

Nicolas Sarkozy a blâmé François Mitterrand pour avoir abaissé l’âge de la retraite de 65 à 60 ans. Et l’initiateur de la retraite par répartition, alors ?
Schizophrène, le gouvernement plaide pour l’emploi des anciens, quand l’Etat n’hésite pas à virer les préretraités à la Poste ou à France Télécom.
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  • Réforme des retraites, la rigueur ne fait pas grève
    le mercredi 23 juin 2010 à 09:18
    Le problème, c’est que chaque camp suit impertubablement les rails de son postulat : pour la droite, l’impôt c’est le vol ; pour la gauche, le travail c’est une corvée. Alors, en réalité , on contante tout le monde : un impôt sur le revenu bas et un état providence généreux financé par les déficits. Pour vivre au niveau de nos moyen, il faudrait ,hors appurement de la dette,doubler l’impôt sur le revenu ce qui entrainerait une récession carabinée ; on mourrait guéri.Quand j’entends cette pauvre madame Aubry avec son logiciel des années 1930, je me dis que la gauche n’a rien appris.Si au mions elle cessait de se référer au front populaire pour admettre la refondation du CNR (conseil national de la résistance). Je comprends que ça arrache la gueule des socialistes d’admettre que le général De Gaulle était un géant politique,mais à l’heure de la repentance généralisée, il faudra admettre un jour qu’il y eut des résistants socialistes mais pas de résistance socialiste et que côté collaboration la gauche s’etait très bien défendue. IL y un côté défaitististe évident dans la gauche qu’elle rebattise résistance, la droite est plus volontariste mais hélas injuste. En France la justice sociale se conjugue donc avec le défaitisme, pas étonnant que le ministre du travail en 1940 sous Vichy fut René Belin N°2 de la CGT : La retraite par répartition "une Pétain de bonne idée"
  • Réforme des retraites, la rigueur ne fait pas grève
    le vendredi 28 mai 2010 à 22:38, L.V a dit :

    Il serait temps de donner la parole à d’autres personnes. Arrêtez de nous parler de s******y de thibault et des autres toujours en place depuis des décennies et de leurs "problèmes", car ce ne sont pas les nôtres. Les solutions et il y en a ne viendront plus d’eux. Faut arrêter de nourrir ces débats qui tournent en rond depuis des lustres et qui ne mènent plus nulle part.

    Vous vous dites à l’écart des medias généraux prouvez le en donnant la parole aux personnes qui ont des choses à dire et soutenez-les !!!

  • Réforme des retraites, la rigueur ne fait pas grève
    le vendredi 28 mai 2010 à 10:09
    Je ne comprends pas pourquoi les syndicats s’accrochent aux 60 ans, ils feraient mieux de plaider la retraites au bout de tant d’années de cotisations.S’il y a un âge à défendre c’est les 65 ans à la CNAV, pour les carrières incomplêtes c’est très avantageux (25 meilleures années sans abattements pour les trimestres manquants).Pour les carrières incomplêtes mieux vaut attendre 65 ans (même à temps partiel de toute façon le salaire sera supérieur à leur retraite liquidée à 60 ans).Depuis la crise Grec Sarko ne peut plus afficher les 60 ans,les marchés nous ont à l’oeil, s’il dégradent notre note financière, bercy ne pourra plus emprunter à 3,5% mais à 5% on sera en faillite puiqu’on ne rembourse que les intérets ; ce qui veut dire que le refinancement du bateau France au jour le jour augmentera de 40% d’un coup. Et oui nous en sommes là !
  • Réforme des retraites, la rigueur ne fait pas grève
    le jeudi 27 mai 2010 à 23:22, Robin DEBOIS a dit :
    Que de temps perdu pour une réforme qui ne servira à rien bien au contraire.Le départ en retraite doit rester à 60 ans pour tous avec la possibilité pour les plus chanceux de poursuivre leur carrière après 60 ans.On ne réforme pas une conquête sociale.Vous avez maintenu la semaine des 35 heures.Par cette réforme sans intérêt, seront pénalisés les travailleurs les plus modestes qui mériteraient de partir bien avant 60 ans.Hélas ! nous ne savons pas ce que nous réserve l’avenir.Les moyens sont nombreux pour s’attaquer aux déficits, au gâchis, mais pour cela il faudrait faire preuve de beaucoup de courage.
  • Réforme des retraites, et tour de vis viscal
    le jeudi 27 mai 2010 à 13:28, Dremelli a dit :
    Bien joué ! Nos élus ne risquent pas d’être fatigués ! De plus des fins de mois triomphants couplés une activité professionnelle réduite au minimum, des invitations et des avantages pharaoniques……..la belle vie quoi ! Pour les cloportes : "Allez ! Au boulot ! " Et pas de vacances chez Bolloré ou paradis dorés ! Mais jusqu’à quant nous allons devoir supporter cette injustice ? Et de plus nous allons encore cracher au bassinet ! "Debout les damnés de la terre " ! Français ! Réveillez-vous !
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