Le 28 avril, Xavier Bertrand a ouvert les négociations sur les retraites. Négociation, un bien grand mot ! Car les syndicats ont l’impression que tout est déjà bouclé. Comme l’a annoncé Raphaël Hadas-Lebel, le président du Conseil d’orientation des retraites, on passera à 41 ans de cotisations en 2012 et 41 ans et demi en 2020.
À Bercy, où on clame qu’il faudrait passer à 45 ans, on milite au moins pour ramener à 2012 les objectifs de 2020 et entériner tout de suite les 41,5 années.
Au Medef, on voudrait assortir cet objectif de cotisation du report de l’âge de départ à 63,5 ans en faisant valoir que les grands pays européens sont à 65 ans quand ce n’est pas 67 ans.
Les syndicats mettent en avant trois éléments : le premier est le fait que tous les calculs sur l’équilibre à venir des régimes de retraite reposent sur des hypothèses de croissance qui sont toujours contestables. En 2000, le rapport Teulade avait montré que selon que la croissance moyenne serait de 1,8% ou de 3% on arrivait, à législation constante, soit à un déficit soit à un excédent. Le deuxième est que le chômage chez les « seniors » est en France le plus élevé d’Europe et qu’avant d’empêcher les gens de partir à la retraite il serait bon de savoir comment on va les utiliser. Le troisième est que la fin des grèves de l’automne dernier sur les régimes spéciaux avait été négociée sur la base de la prise en compte dans la définition des conditions de départ à la retraite de la pénibilité du travail. C’est sur ce dernier point que les syndicats étaient les plus optimistes. Ils pensaient obtenir des propositions concrètes du gouvernement.
Or, le moins que l’on puisse dire est que ce dossier n’avance guère. Si tout le monde est d’accord pour dire que toute activité se déroulant la nuit doit être considérée comme pénible, les négociations sur les autres critères s’enlisent. Des batailles sémantiques se déroulent pour savoir s’il faut faire une distinction entre pénibilité et dangerosité. La CFDT, qui est la plus attachée à ce que ce dossier débouche rapidement, est de plus en plus désappointée. Au total, les syndicats se sentent piégés. Malgré le succès des manifestations, ils voient mal comment modifier en profondeur les projets du gouvernement.
En outre, deux personnages viennent s’immiscer dans le dossier en trouble-fêtes. Le premier est Nicolas Sarkozy. Le 6 mai, il a annoncé une revalorisation des retraites de 0,8% à compter du 1er septembre. Cette générosité soudaine inquiète les défenseurs de la rigueur financière. Certes, à Matignon, on maintient que les revalorisations à venir resteront dans le strict respect du principe de 1993 d’indexation sur les prix et non sur les salaires. Mais les syndicats, notamment la CGT, mettent en avant la décision du président pour affirmer que ce principe est injuste : revaloriser les retraites comme les prix signifie refuser aux retraités de bénéficier de la croissance économique.
Le second trouble-fête est Madame Neely Kroes… La responsable de la concurrence à la Commission européenne s’est saisie du dossier des retraites de France Télécom. Le fait que l’État en assume une partie liée aux temps anciens du ministère des PTT fausserait la concurrence entre opérateurs téléphoniques. La France a fait valoir que France Télécom avait, en son temps, versé une soulte représentative des retraites en question. Cela n’a pas convaincu Bruxelles, qui a fait savoir au gouvernement français le 20 mai dernier son intention d’expertiser les conditions de transfert des charges de retraites des monopoles publics en cours de privatisation ou déjà privatisés comme France Télécom, EDF ou la SNCF. Si Bruxelles s’en mêle, le bouc émissaire du dossier des retraites est tout trouvé…
Cela faisait des années que la noblesse syndicale pillait les travailleurs du secteur privé au profit des salariés de la (dys)fonction publique. Et puis sont arrivés des syndicats "dissidents", dont la part ne cesse de monter dans les entreprises. Et, de peur que le pouvoir politique leur retire leur "présomption irréfragable de représentation en France", qui les autorise toutes les magouilles, nos syndicalistes rentiers ont préféré discuter avec le diable. Et Il les a niqués. Profond. Ils n’ont rien gagné, les fachos de Sud continuent à leur tailler des croupières en terme d’adhérents, et ils vont perdre le droit divin aquis en 1966 au mépris de toute idée de démocratie (pour des cocos, vous me dirrez que c’est bien normal) Bravo Bertrand, continue à te foutre de leur gueule, avec un Besancenot à 20% et SUD qui demande les 28 heures hebdomadaires et la retraite à 33 ans, on bien peinard à l’UMP.
Au fait accessoirement, reculer l’age de la retraite, ça sert à rendre les vieux productifs, au lieu de les voir vivre sur le dos de la jeunesse.