Le rapport final de la commission Attali ne correspond pas vraiment aux intentions initiales de son président. Celui-ci avait voulu au départ rendre un document de trois pages serrées contenant des prescriptions concrètes à mettre en œuvre d’ici à la fin de l’année. On en est loin
Quoi qu’il en soit, malgré les tensions vives entre certains membres, au final, les participants s’accordent pour dire que les débats en interne ont été plutôt de bonne tenue. Il faut dire qu’assez vite, certains se sont lassés et ont trouvé l’attitude de Jacques Attali inutilement autoritaire, ce qui les a conduits à ne pas trop se manifester.
Ceux qui l’ont emporté sont les défenseurs tous azimuts de la concurrence. Les situations rentières sont devenues le centre de tous les échanges, chacun faisant de la surenchère sur ce qu’est une rente. Après avoir examiné les professions protégées comme les taxis parisiens ou les vétérinaires, les membres de la commission ont jugé que la crédibilité de la dénonciation des rentes suppose que tout le monde soit concerné par la mise en concurrence.
Du constat d’une domination large de l’Ecole Polytechnique sur le CAC 40, il est ressorti l’affirmation de la nécessité de multiplier par quatre les effectifs de la prestigieuse école ! Ancien élève, Attali a paru dubitatif sur la réalité de l’enjeu, soulignant que l’avenir de l’enseignement ne se jouait pas forcément à Palaiseau. Au final, le chauffeur de taxi est devenu solidaire des X dans le combat malthusien, avec comme conséquence rassurante pour tous que cela ne devrait guère avoir de résultat pratique immédiat.
A l’UMP, on est déçu sur un point : le refus de la commission de faire de l’ISF un drame économique. Certains membres ayant même éprouvé le besoin de dénoncer vigoureusement l’égoïsme social des réfugiés de Bruxelles, Attali a mis un terme à la polémique en indiquant qu’à son sens les enjeux fiscaux étaient ailleurs. Il s’est fendu d’une défense de la TVA sociale qui risque de relancer un débat jusqu’à présent soigneusement étouffé par Eric Besson. En outre, il a insisté sur la nécessité de faire preuve de solidarité dans la définition de la politique économique, ce qui a le don d’agacer les plus durs de l’UMP. Ceux-ci considèrent qu’il a beau être devenu l’ami de Nicolas Sarkozy, Attali reste un des personnages emblématiques de la Mitterrandie.
A l’Elysée, on est plutôt satisfait du travail accompli. La volonté de supprimer les départements y est jugée loufoque. Mais, à part cela, la défense de la concurrence annonce les mesures que l’aile libérale du Palais veut imposer. Seule inquiétude : quand Le Pen a fait son jeu de mots sur Attali/Attila, Attali a répondu : « Cela ne me dérange pas : Attila fut un grand roi civilisateur ». Certes Attali est un grand intellectuel féru d’histoire et de culture qui est capable de dépasser les caricatures, mais de là à faire d’Attila un symbole de civilisation ! Jusqu’où mène le politiquement correct…
Il est clair qu’en terme de communication, Attali est incontrôlable et d’aucuns s’inquiètent en plus de ce que les autres membres de la commission sont susceptibles de raconter. A l’Elysée, une formule circule : en fait Attali dit la même chose que Camdessus. Sauf que lui, il le dit pour être vu alors que Camdessus le disait pour être écouté…
Ce génie a pour idée lumineuse de renouveler et d’amplifier ce qui n’a jamais marché en matière d’économie. (Sauf pour un tout petit nombre de petits malins)
Cette continuité dans la rupture est hallucinante.
"Cette conception du monde est démente, mène à un échec certain… alors, dépêchons-nous de la généraliser…"
La mise en concurrence systématique, sous le nom absurde de mondialisation, est justement en train de montrer ses limites, et celles-ci deviennent peu à peu évidentes pour tous.
Décidément la sémantique de la pensée unique ne sait pas se renouveler. Merci sarcO
Ce génie a pour idée lumineuse de renouveler et d’amplifier ce qui n’a jamais marché en matière d’économie. (Sauf pour un tout petit nombre de petits malins)
Cette continuité dans la rupture est hallucinante.
"Cette conception du monde est démente, mène à un échec certain… alors, dépêchons-nous de la généraliser…"
La mise en concurrence systématique, sous le nom absurde de mondialisation, est justement en train de montrer ses limites, et celles-ci deviennent peu à peu évidentes pour tous.
Décidément la sémantique de la pensée unique ne sait pas se renouveler. Merci sarcO