A l’affiche de 35 rhums de Claire Denis, l’ancien porte-parole des Verts réapparait dans le rôle d’un prof de fac. Joli rebond après ses déboires avec la justice
Et revoilà Pocrain ! Après s’être fait virer des Verts pour présentation de comptes de campagne déséquilibrés en 2002, et condamné en septembre pour avoir frappé son ex-compagne, une élue du PS parisien, on croyait l’ancien porte-parole des Verts définitivement grillé, carbonisé.
Mais c’était mal connaître le personnage. Celui que le grand public a surtout connu comme chroniqueur à la télé chez Ruquier, est aujourd’hui à l’affiche du – très bon – film « 35 rhums », de Claire Denis, où il campe un prof de fac vertueux dissertant sur les rapports Nord/Sud ! A croire que le métier d’acteur est une bonne planque pour le personnel politique en délicatesse avec la justice et en mal de caméras. A quand le one-man show à la Bernard Tapie ? D’autant qu’il a avec cet honorable modèle bien des similitudes.
Comme lui, Stéphane Pocrain a déjà eu plusieurs vies. Aucune ne se terminant très bien. Mais tel un Super Phénix, l’ancien Vert a toujours su renaître. Entré en politique par le biais du mouvement lycéen, il milite un temps à l’UNEF-ID dans les années 90. Sa rencontre avec Noël Mamère, dont il devient l’attaché parlementaire, lui offre l’occasion de se lancer en politique. Il le suit lorsque celui-ci crée Convergences écologie en 1994. La même année, son mentor fait liste commune aux élections européennes avec un certain Tapie B.… Une rencontre qui a dû laisser des traces. A la même époque, certains membres d’une association qu’il animait pour soutenir les victimes de la guerre civile algérienne racontent qu’il a un jour disparu. La cagnotte amassée pour la cause avec lui. Erreur de débutant…
Mais c’est vraiment l’entrée de Mamère chez les Verts qui lui offre l’occasion de prendre du galon. Promu porte-parole, malgré – déjà – des déboires judiciaires concernant les comptes de sa campagne aux cantonales, ce beau parleur squatte les plateaux télé. Cette « grande gueule noire » offre une image rajeunie, urbaine du parti. Ce qui ne peut que leur faire du bien. Las, l’aventure tourne court. En 2002, il est débarqué du navire écolo. Candidat PS-Vert dans l’Essonne, il dérape dans la gestion de sa campagne. « On ne souhaite pas s’exprimer là-dessus » murmure un porte-parole des Verts. « On ne veut plus entendre parler de lui. Il nous a fait perdre une énorme subvention…. » En l’occurrence près de 100 000 euros envolés pour présentation de comptes déséquilibrés. Et un an d’inéligibilité pour l’intéressé.
Après ces déboires, Pocrain refait parler de lui en participant à la création du CRAN (Conseil représentatif des associations noires de France). Mais s’il est là aux conférences de presse du début, il ne participe en réalité pas au mouvement. « Il n’a jamais manifesté l’envie de s’engager davantage et nous ne lui avons pas demandé », répond aimablement Patrick Lozès, président du CRAN. Car Pocrain vise plus haut. Il ambitionne tout simplement de se présenter à l’élection présidentielle de 2007. Faute de soutien, il rejoindra sur le tard et la mort dans l’âme, le camp Royal. Comme l’homme est ouvert d’esprit et, accessoirement qu’il faut bien se recaser, il rejoint alors une agence de pub, Draft FCB, appelé par Bruno Walther, un proche de Madelin ! Là encore il ne conservera son titre ronflant de vice-président en charge du développement durable que peu de temps. La direction de la branche française de cette agence étant rapidement remerciée.
Espérons que sa nouvelle carrière d’acteur sera plus glorieuse. Si son rôle dans « 35 rhums » est modeste, il s’y montre plutôt convaincant. Plus en tout cas que lorsqu’il annonçait avec ferveur sa conversion à la cause Royal en 2007 ! (voir la vidéo)
À lire ou à relire sur Bakchich.info :
Quel est le point commun entre Tapie, Pocrain et Sarkozy ?
Tous trois ont, ce que l’on appelle familièrement "une grande gueule". Ce sont tous trois des politicards – comédiens ou des comédiens – politicards. Ils savent affirmer une chose et son contraire dans les cinq minutes.
Tant que la politique sera aux mains de comédiens ou d’avocats beaux parleurs, notre république sera en danger. Et en ce moment, il y en a un paquet ..
Vanité des vanités ! Tout n’est que vanité !
Il est vrai qu’avec le Béglais "boosté" par un fils Mitterrand comme mentor …..
Est-ce que Pocrain aussi se déplace à Paris "dans" des vélos qui ressemblent fort à des taxis ?
Pauvre envrionnement ! Pauvres dévoués "petits" élus verts de province qui pâtissent des agissements de leurs vedettes nationales qui ont besoin du PS pour le devenir et/ou le rester.