L’éditeur est content, nous sommes passés, jeudi soir, chez Ruquier. Comme disait notre ami BHL, sujet de notre précédent livre à Olivier et moi (Une imposture française), Ardisson aujourd’hui, c’est l’équivalent de Bernard Pivot. Notre spécialiste du romanquète est le grand pote d’Ardisson qui l’invite à chacun de ces livres. Et Ardisson a dit des horreurs sur nous à l’époque, pour faire plaisir à son ami Bernard.
Nous, entre Ruquier et Ardisson, nous choississons Ruquier. S’il nous invite et que l’éditeur est content, c’est sûrement qu’on a écrit un grand livre. Comprenons, un grand livre, c’est à dire un livre qui risque de se vendre. Ruquier est regardé par cinq millions de téléspectateurs. Le lendemain, au bistrot, les gens vous reconnaissent. On a beau dire, cela fait plaisir.
Sans compter que « les grandes gueules », 20 minutes et de nombreux sites internet et radios indépendantes ont parlé du livre, eux aussi. Comme si une génération de jeunes journalistes et animateurs se montrait curieuse d’enquètes sur la corruption de la classe politique. Un bon signe. En fait, l’enregistrement dure deux heures et Ruquier en garde cinquante minutes. Les coupes sont globalement honnètes ; on a gardé l’essentiel de notre propos. J’ai cherché à parler de Bakchich trois fois, ils n’ont laissé qu’une allusion au site. Normal, l’émission n’était pas sur Bakchich.
Encore et toujours, la même question est revenue, cette fois sans malveillance : « Avez vous la preuve de ce compte ? ». Comme si des journalistes, qui ne sont ni des flics, ni des juges, pouvaient, devaient, apporter la preuve comptable de l’existence de ce compte. Notre but est de décrire une belle estampe japonaise, peuplée de belles galeristes, de banquiers condamnés pour faillite à de la prison, de billets d’avion payés en liquide, de yachts et de palaces et d’anciens criminels de guerre. Avec en toile de fond, la politique étrangère de Chirac instrumentalisée par ces fréquentations douteuses.
À la limite, on s’en fout de savoir si Chirac a eu un compte. Il y a plus grave : le Président français, douze ans durant, n’était pas franchement habité par l’intérêt de la France dans ses escapades japonaises. Et cela, c’est embètant pour l’image qu’il laissera à la postérité.
Un passage néammoins supprimé de notre intervention chez Ruquier, celui où j’ai reconnu sur une photo montrant des hommes en slip une réclame sur les caleçons amincissants, de marque japonaise : « Il y a surement du Chirac derrière », avions nous lancé en rigolant. Coupé ! Les comiques, ce sont eux ; et à chacun, son métier.
Merci Laurent ! Et merci à l’invité vedette de l’émission dont je ne me rappelle plus le nom et qui m’a comparé à Higelin ! Cela aurait pu être pire, à en juger l’horrible dessin de moi que le Directeur artistique de Bakchich a choisi pour illustrer le blog. À demain !
N.B.
Ci-dessous, l’extrait vidéo du passage chez Ruquier :