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CULTURE / CHRONIQUE CINÉMA

"Women are Heroes" : de l’art ou du cochon ?

Docu / vendredi 21 janvier par Marc Godin
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Le street artist J.R. braque son appareil photo et sa caméra sur les femmes des ghettos. Un objet bancal, avec une esthétisation de la misère assez désagréable.

J.R. est un immense artiste. C’est également un piètre cinéaste. Street artist à la mode, J.R. colle ses photos géantes, la plupart du temps des gros plans sur des yeux ou des portraits chocs en noir et blanc, dans les favelas, les bidonvilles africains, sur les rives de la Seine ou à Shangaï. Pour son projet Women are Heroes, il braque son objectif sur les femmes, « premières victimes en cas de conflit ». A Rio, au Liberia, en Inde ou au Cambodge, il photographie, filme et fait parler des femmes dignes, courageuses qui, malgré l’adversité, la guerre, la pauvreté, gardent la force de se battre et l’espoir d’une vie meilleure.

Même si J.R. semble doté des meilleures intentions, il est incapable de maîtriser son sujet. Il commence par faire tournebouler sa caméra dix minutes dans le labyrinthe d’une favela, avec d’affreux effets clippesques, pose une série de questions banales à ses interlocutrices, n’offre aucune mise en perspective. Aussi palpitant qu’un numéro d’« Envoyé spécial », Women are Heroes est une enfilade de clichés, où le manque de substance est encore plus gênant que la naïveté de l’entreprise.

Misère et Massive Attack

A cette première partie banale et mal foutue, J.R. en greffe une seconde complètement arty, dédiée à ses œuvres. Entre deux « interviews » de ces femmes « héroïques », le petit génie du street art colle ses affiches géantes - sur fond de Massive Attack, c’est top cool - dans les ghettos, sur des ruines, des façades. Les œuvres de J.R. prennent alors vie, métamorphosent un escalier géant en un palais fabuleux et atteignent la poésie pure quand des yeux XXL collés sur un train africain se complètent avec les affiches de visages posés sur le contrebas de la colline d’un bidonville. C’est magnifique, aussi émouvant que certains passages du Mystère Picasso. Un petit problème cependant, les deux parties du film ne parviennent jamais coexister. De plus, cette esthétisation de la misère irrite et l’on a parfois la désagréable impression que J.R. utilise le malheur de ces femmes pour faire sa soupe et vendre sa came (la moindre photo de J.R. se négocie maintenant entre 30 000 et 50 000 euros). Même si J.R. refuse obstinément de bosser pour la pub ou de se faire acheter par un sponsor, son film exhale un drôle de parfum…

Pour découvrir l’art de J.R., je vous recommande plutôt ses bouquins. Pour faire le point sur la misère du monde, direction « Envoyé spécial ». Non, là je déconne.

Clic : également dans les salles

Harry Brown

J’aime Michael Caine. D’amour. Depuis maintenant soixante ans, notre Britannique flegmatique s’offre une carrière de rêve : Le Limier de Mankiewicz, La Loi du milieu, L’homme qui voulut être roi, Hannah et ses sœurs, Le Prestige, les Batman de Christopher Nolan ou plus récemment Inception… Après une série de seconds rôles, Michael Caine revient en haut de l’affiche avec ce thriller nerveux où il incarne un gentil papy dans une cité infestée de racaille et de dealers. Quand son meilleur pote se fait dessouder, le retraité, un ancien Marine, se métamorphose en vigilante à la Charles Bronson. Si le scénario prône gentiment l’autodéfense et la peine de mort, Caine s’offre une belle partition, un peu comme le Clint Eastwood du crépusculaire Gran Torino. Harry Brown se déguste donc comme un plaisir coupable, avec le plaisir de voir Caine s’offrir son baroud d’honneur…

Le point de non retour (reprise)

Laissé pour mort, Lee Marvin, un truand qui rien n’arrête, va tout faire pour retrouver son butin et ceux qui l’ont trahi. Datant de 1967, un polar de John Boorman d’une incroyable modernité, au montage ahurissant. Pour les amateurs, une petite anecdote de John Boorman sur Lee Marvin, recueillie par l’excellent François Forestier : « Un jour, Lee Marvin était si bourré que je lui dis de ne pas prendre sa voiture, je vais le raccompagner. J’avais un break. Il tempête, et accepte à condition de s’allonger sur le toit du break, sur la galerie. OK. Je prends la route vers son ranch, on fait des kilomètres et, brusquement, un motard me donne l’ordre de me garer. Je baisse ma vitre : “ Qu’est-ce qu’il y a, monsieur l’agent ? ”, dis-je. Le policier me regarde, s’approche de moi : “ Vous savez que… euh… Vous avez… euh… Lee Marvin sur votre toit ? ” J’ai dit : “ Oui ”. Et on est repartis. Il était éberlué. »

The Green Hornet

Les gens de Sony ne sont pas très gentils. Alors que The Green Hornet est terminé depuis au moins un moins, présenté aux animateurs du Grand journal sur Canal contre une belle émission-promo, le journaliste lambda peut simplement visionner le film hors-délai et se verra incapable de publier une critique dans les temps pour ses lecteurs. Alors, hein, pourquoi monsieur Sony, il est tellement pourri ton film, t’as si peur que ça ? D’ailleurs, sur le plateau de Denisot, Michel Gondry avait l’air de faire gravement la gueule (qu’allait il faire dans cette galère ?), se plaignant de ne même pas savoir s’il y aurait un numéro 2.


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