La ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche bénéficie d’un répit sur le front de la rentrée universitaire et joue la gagne avec la candidature de David Douillet dans les Yvelines.
Valérie Pécresse a le vent en poupe dans ses blondes mèches. Le candidat UMP retenu pour la législative partielle de la 12ème circonscription des Yvelines, David Douillet, est bien parti pour obtenir dimanche 18 octobre son premier mandat, un siège de député. Un succès de l’ex-judoka, coaché par Gérald Darmanin, parachuté de Tourcoing, pourrait profiter à la députée de la vallée de Chevreuse et présidente du Comité départemental UMP. Tout comme le virage sur l’aile des positions de campagne, opportunistes face au "péril vert" qui a failli ravir la circonscription voisine de Rambouillet, et s’affirmant in fine contre le projet de circuit de Formule 1 de Flins-Les Mureaux.
Qui plus est, la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a pour l’instant bénéficié d’un répit sur le front de la rentrée universitaire, et quelques mois après son duel avec Roger Karoutchi pour l’investiture du parti majoritaire aux élections régionales, un récent sondage Ifop lui attribue davantage de bonnes opinions (49%) que le patron PS de la Région, Jean-Paul Huchon (44%).
(Bakchich.info s’est d’ailleurs involontairement retrouvé ces derniers jours vecteur de la dernière campagne de com’ de la dame, à la faveur d’une publicité contextuelle de Google…)
Dire qu’au début de l’année, certains la jugeaient trop chiraquienne ! Comme Xavier Bertrand, elle a su s’imposer par un travail de terrain, défendant avec discipline les orientations de l’Elysée.
« Je n’ai jamais renié d’où je venais et qui m’avait mis le pied à l’étrier. » Pas la peine, disait-elle alors, de raviver les querelles de clans. « Je suis fidèle et loyale. Et je n’oublie pas que c’est Nicolas Sarkozy qui m’a fait ministre. Je suis vraiment un bébé Sarkozy. » Avant de se reprendre : « un bébé Sarkozy adopté ! ».
Il faut dire que Pécresse a été à bonne école. Native de Neuilly-sur-Seine, elle suit le cursus local traditionnel à l’Institution Sainte-Marie. Bachelière à 16 ans, diplômée d’HEC et de l’ENA, la jeune femme fait son entrée en politique, à trente ans, en 1998. Jacques Chirac la nomme conseillère, en charge des nouvelles technologies de l’information à l’Élysée. Un exploit : elle parvient à intéresser l’ex-chef de l’État aux nouvelles technologies. Quand on sait que « Jacquo » avait confondu la souris d’ordinateur avec le mulot, chapeau ! Aujourd’hui, « Chichi » continue à l’appeler de temps en temps.
Dans son livre paru en 2007 – Être une femme politique… c’est pas si facile ! -, Pécresse raconte le premier entretien politique qu’elle a eu avec lui en avril 1998. « La politique vous intéresse ? », lui demande-t-il ? « Réfléchissez-y. En 2002, nous aurons besoin de femmes pour les législatives. » Quatre ans plus tard, en 2002, Pécresse en élève assidue remporte la circonscription des Yvelines, face à son adversaire de l’UDF.
Le regard malicieux, elle rappelle que Sarko l’a gardée comme porte-parole de l’UMP quand il a pris les manettes du parti, en 2005. Trois ans pour faire ses preuves en Sarkozie avant d’être nommée ministre. Et contrairement à d’autres, le trio Sarko-Guéant-Fillon n’a pas à s’en plaindre. Pas de gaffe ni de crise de larmes, assez présente dans les médias - Sarko adore ça ! – et volontaire pour aller au combat électoral.
La ministre a pour elle « d’incarner une image de renouveau de la politique », ajoute un des ministres du « G7 ». Sans être une blanche colombe, selon Yves Jégo qui s’était retiré en septembre 2008 de la bataille des régionales. Pécresse, curieuse, attend la suite pour savoir ce qu’il dit d’elle. Dans son « Dictionnaire impertinent d’Ile-de-France », le secrétaire d’État à l’Outre-Mer écrit : « Valérie Pécresse fourbit ses armes : une peau qui se tanne pour encaisser les coups et des crocs acérés pour dévorer le moment venu ». Éclat de rire de la ministre qui commente : « Face aux attaques, il faut que la peau se tanne, en effet… ».
Tantôt sérieuse, tantôt complice avec les militants, la candidate débite son discours, micro à la main, sans notes et le plus souvent debout. Ses discours s’adaptent aux préoccupations de la salle… avec comme filet de sécurité les mêmes blagues et les mêmes anecdotes. Comme celle d’une mère (elle-même a 3 enfants) qui dit à son rejeton : « tu vois si tu ne travailles pas à l’école, tu finiras comme la dame, caissière d’un supermarché », en référence au livre, Les Tribulations d’une caissière d’Anna Sam. La caissière a pourtant un Bac+5 en poche. « Quelle responsabilité, quand on est ministre de l’Enseignement et qu’on lit ça », lâche Valérie Pécresse.
Légitimiste, elle sait pourtant défendre les sous-diplômés quand l’occasion se présente. Ainsi de Jean Sarkozy, dont l’élection annoncée à la tête de l’Epad lui a simplement semblé "dans la suite naturelle de son engagement politique". "Si le président du conseil général Patrick Devedjian, qui est le chef de l’UMP dans le département, n’est pas candidat puisqu’il est atteint par la limite d’âge, le numéro deux, c’est Jean Sarkozy", a-t-elle ainsi expliqué. Le bébé Sarko a bien grandi.
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Je suis moi-meme un "Gaulliste d’extreme-gauche" et je le reste (Gaulliste et d’extreme-gauche !) mais c’est surement parce que je suis depuis 35 ans a l’etranger !