La tête de liste de la majorité présidentielle aux élections régionales en Ile-de-France a traversé une mauvaise passe. L’échec de sa campagne a ravi ses adversaires… surtout dans son propre camp.
Il y a quelques semaines, lors d’un déjeuner avec un journaliste, Valérie Pécresse était au bord des larmes. Sur le thème qu’il est terrible d’être une femme donnée perdante par les sondages et attaquée par tous : Huchon bien sûr, Stéphane Guillon et Guy Carlier, mais aussi l’Élysée, ses propres colistiers, et le noyau dur de l’UMP. Sans parler du site internet Les indiscrets, dont l’actionnaire principal, David-Xavier Weiss, n’est autre que le plus proche collaborateur de Roger Karoutchi, président sortant du groupe UMP au conseil régional. Lequel savoure sa revanche après avoir été battu, de peu, par Pécresse lors des primaires à droite.
Le Château n’est pas étranger à ce lynchage généralisé. Début mars, Pécresse était convoquée avec les principales têtes de liste de l’UMP : « Mais pourquoi tournez-vous en rond ? s’est étonné le chef de l’État. Vous auriez dû vous emparer du projet du Grand Paris, qui aurait dû constituer l’ossature de votre programme. » Dans la foulée, Valérie Pécresse convoquait les journalistes et, bonne élève, détaillait point par point le projet présidentiel. Peine perdue, aucun média, ou presque, ne reprenait ces déclarations. « Trop tard », soupirait un conseiller présidentiel, assez sceptique sur les chances de Pécresse de conserver son maroquin.
Dans son propre camp, les défections se sont multipliées. Ses colistières, les sous-ministres Nathalie Kosciusko-Morizet et Rama Yade, assuraient le service minimum. Seule la championne de karaté kata, catégorie vétéran, Chantal Jouanno, continuait de se battre sur le terrain.
Quant à Roger Karoutchi, il prépare l’avenir. L’« opposant préféré de Jean-Paul Huchon », comme il se désigne lui-même, avait déjeuné avec la plupart des UMP éligibles pour s’assurer leur soutien à l’élection de président du groupe au conseil régional. En vain. Et s’il a obtenu la présidence de la commission des Finances du CR, il est d’ores et déjà candidat aux sénatoriales prévues dans les Hauts-de-Seine en septembre 2011.
Valérie Pécresse a voulu tirer les leçons de sa défaite en affirmant à l’AFP vendredi dernier qu’elle organiserait séminaire et discussions tous azimuts "pour savoir ce qu’il nous faut améliorer encore". Mais attention. Lorsqu’on lui a demandé si l’État allait aider Jean-Paul Huchon à financer son plan de mobilisation de 19 milliards d’euros pour les transports -comme Nicolas Sarkozy s’y était engagé en avril 2009- la réponse fuse : "Ici je ne représente pas l’État, ici je suis présidente du groupe UMP."
La nouvelle patronne de l’UMP francilienne peut enfin compter sur un relais aux Echos. Le quotidien économique, où officie comme éditorialiste son beauf Jean-Francis Pécresse, veille au grain. La tête de liste avait eu droit à un papier promotionnel sur son bouquin de campagne. Et il lui reste la verte Dominique Voynet et son papa pour la défendre. La première s’est fendue d’un communiqué pour protester contre les attaques machistes des humoristes Carlier et Guillon qui avaient parlé d’une femme « défaite », voire « battue ». Le second a envoyé un paternel e-mail d’insultes au plus proche collaborateur de Karoutchi.
A lire sur Bakchich.info :
la réalité est diverse :
1)Sarko n’a jamais cru pouvoir prendre la région avec un huchon et sortant
2)VP n’a jamais été claire : il est indéniable que Sarko l’a faite ministre mais elle entretient encore des liens ambigus avec la Chiraquie (pas forcément Chirac d’ailleurs !)
3)VP n’y a jamais crû elle-même et ne s’est servi de cet épisode uniquement pour s’installer dans le paysage médiatique en rêvant à d’autres échenaces.
4)enfin, elle pourra toujours retourner dans son cher territoire des yvelines parmi ses semblables après son éjection du gouvernement en attendant un certain Villepin
C’est pas tout d’être fifille à papa, née à Neuilly avec des pièces d’or sous l’oreiller mais quand on veut jouer en politique il faut bosser le minimum syndical, avoir la fibre, savoir encaisser les coups et surtout ne pas faire de bourdes.
Et là il ne s’agit pas de réponses à des questions à la con du genre : "Quel est le gardien de but du PSG ?" mais de vraies questions sans piège sur notre vie courante ou sur son propre ministère. Questions auxquelles elle était incapable de répondre dans de trop nombreux cas !
A gauche Ségolène (qui bosse mais a le melon), à droite Pécresse : à chacun son boulet !