Le droit social européen n’est pas une chimère. La cour d’appel de Versailles s’en est même servi pour suspendre les licenciements à l’usine Goodyear d’Amiens. Décryptage.
Le droit social européen existe, n’en déplaise à la gauche révolutionnaire germanopratine et montmartroise. Voire un embryon d’Europe sociale. Pour l’instant, un peu comme le Yéti, peu l’ont encore vu. Aux dernières nouvelles, la preuve, les salariés de l’usine Amiens-Nord de Goodyear l’ont rencontré. A la cour d’appel de Versailles, le 27 janvier dernier.
La longue, très longue traque pour débusquer la bête fabuleuse a démarré en mai 2009. La direction de Goodyear Europe décide en ce doux printemps de sabrer tant dans la production de pneu que dans ses effectifs. Haro sur les Picards, le site d’Amien-Nord ne fournira plus que des pneus de bouseux. En langage châtié pour les vengins agricoles. Pas franchement une envie de vert, plutôt une idée derrière la tête. Sabrer dans les effectifs. Et de mettre la gomme sur les suppressions de postes. 817 salariés sur le carreau pour un plan social à la hache. Une ligne droite…et un beau projet qui se fracasse sur le mur du droit social européen.
Prenant leur bâton de pèlerin, comité central de l’entreprise (comme au bon temps du mur ?), Fédération nationale des industries chimiques et CGT d’Amiens Nord, partent en croisade contre les méchants patrons. Refrain connu. Mais au lieu de passer par la case violence, seul prélu à Canossa, les trois compères s’assistent dans leur quête d’un avocat au nom tout droit sorti de Dostoievski. Fiodor Rilov, déjà prêcheur dans l’affaire Samsonite, valises transformées en carton.
Et en route mauvaise troupe, voilà la bande devant le Tribunal de Grande Instance de Nanterre, le 28 août 2009, puis devant la cour d’appel de Versailles en cette fin janvier 2010.
Ô surprise, les gueux qui se rendent en cette terre royale des Yvelines y trouvent gain de cause. Les juges, dans leur arrêté, décident tout bonnement de « suspendre la mise en oeuvre du projet de restructuration de l’établissement Amiens Nord ». Le tout tant qu’il ne se sera rendu dans l’antre du barbare GEICF. Ou le forum européen d’information et de communication de Goodyear. En fait son comité d’entreprise européen…
Le projet -qu’en termes choisis ces choses là soient dites- de restructuration de l’usine d’Amiens s’accompagne en effet d’un transfert de production un peu plus à l’Est.
Bref un projet à envergure communautaire, qui a oublié de passer sous les fourches caudines du comité d’entreprise européen de Goodyear. Une obligation mise en place par la délicieuse Directive 94/45/CE du conseil, du 22 septembre 1994 , et qu’a gommé la direction de Goodyear.
Tant pis, pour rallier l’Ouest, le si terrifiant plombier polonais chaussera d’autre pneumatiques…
A lire ou relire sur Bakchich.info
Dans un article paru sur Bakchich l’auteur qualifiait de "bobos" les utilisateurs de Vélib’ alors que généralement les vélibeurs font partie de la classe moyenne voire pauvre parce que le Vélib leur permet d’économiser le budget d’un abonnement carte Orange.
Et là Xavier Monnier fustige ceux qui critiquent l’absence de véritable politique sociale au plan communautaire en parlant de "gauche germanopratine" alors que c’est précisément cette gauche qui défendait le traité de Lisbonne et le fédéralisme, et qui s’accomoderait parfaitement de ce torchon écrit par Monnier.
C’est ce qui s’appelle la faire à l’envers. Presqu’une forme de novlangue.
Peut-être serait-il temps de prendre un peu de recul et de vous remettre substantiellement en cause dans le microcosme charonnais d’officine.intox ?
Si Bakchich a échoué est-ce seulement pour des raisons financières ? N’y a-t-il pas avant tout des raisons éditoriales ?
"Et maintenant, l’Europe sociale" c’était le slogan des élections européennes de 2004 de la gauche bayrouiste "montmartroise et germanopratine".
Déjà à l’époque on se demandait si les socialistes faisaent de l’humour.
Pour cet article, pas de doute possible. En témoignent les effets de manche, "l’Europe sociale dégomme Goodyear", "un projet qui se fracasse sur le mur du droit social européen" sachant que le mur en question, un "comité d’entreprise européen", n’est autre qu’une instance d’ "information et de consultation des salariés".
De quoi effrayer les actionnaires de Goodyear et surtout jeter les bases d’une "Europe sociale" digne de ce nom.
Bon comme il ne faut pas non plus en mettre des couches, l’auteur sait modérer ses effets : "le droit social européen existe, voire un embryon". C’est vrai qu’avec ce genre d’humour, on marche sur des oeufs.
Et puis pour ceux qui voudraient passer de l’humour à quelque chose de sérieux, il y a un chouette bouquin : "l’Europe sociale n’aura pas lieu" par François Denord et Antoine Schwartz, aux éditions raisons d’agir, édition 2009.
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