La mobilisation contre la réforme des retraites n’inquiète pas la Sarkozie et ses représentants Minc et Soubie.
A la veille d’une journée de mobilisation contre le projet de réforme des retraites, les conseillers du président sont visiblement sereins. A entendre l’éminence grise de Nicolas Sarkozy, Alain Minc ou son conseiller social Raymond Soubie lors d’un colloque organisé mardi 22 juin sur le thème de l’emploi par-delà la crise à la Maison de la chimie, la France va bien. Mieux que bien même.
« Pour 90% des Français, il n’y a pas eu de crise » ne craint pas d’affirmer Minc. « Cela a même été une excellente année pour le pouvoir d’achat, en raison de l’absence d’inflation », poursuit-il avant de reconnaître que 2010, sur ce point, ne sera sans doute pas aussi réjouissant.
Mais là encore, pas d’affolement, les Français s’accommodent très bien de la situation, selon l’essayiste multicartes : « Qui aurait dit que la France supporterait moins 2,5 points de PIB dans un très grand calme ? Nous vivons en France dans l’idée qu’en-dessous de 0 (croissance zéro) le pays explose. Et bien le pays n’a pas explosé. »
Alors, certes, il reste cette frange de la population qui, elle, s’est quand même pris la crise en pleine figure, poursuit le Clairvoyant mais heureusement « moins les gens sont insérés moins ils menacent le système ». Quelle veine. Pour conclure d’un « Cela aurait pu être bien pire, nous aurions pu sombrer dans l’inconnu ».
Raymond Soubie, grand ordonnateur de la réforme des retraites, venu conclure une journée sur les perspectives – un brin flottantes – de l’emploi après la crise affichait lui aussi une mine réjouie.
Badinant sur le conseil d’orientation pour l’emploi, qui organisait le colloque, « un club anglais où les gens peuvent s’insulter à la sortie mais où ils sont contents de se retrouver à condition que cela ne se sache pas à l’extérieur », commentant les résultats du match de foot en train de se jouer, le conseiller social n’avait pas l’air préoccupé outre-mesure par la journée d’action de jeudi.
Sans doute avait-il lu le sondage en une des Echos – partenaire de l’événement – qui annonçait qu’une majorité de Français étaient « résignés » à la réforme des retraites. De belle humeur, il s’est même autorisé un petit cours sur le dialogue social : « Une mesure dialoguée, discutée, est toujours plus pertinente. C’est vrai au niveau de la nation, c’est vrai au niveau de l’entreprise ». Avant d’égrener toutes les raisons pour lesquelles l’emploi en France n’avait finalement pas tant souffert que ça.
La seule fausse note à cette journée d’auto-célébration sarkozyste est venue de Laurent Wauquiez. Plus politique, il a rappelé que les PME de son fief avait été « ravagées » par la crise (La crise, mais quelle crise ?) avant de laisser échapper un délicieux lapsus. Parlant d’un futur retour au plein emploi, il a malencontreusement évoqué un futur retour au… Pôle emploi !
A lire sur Bakchich.info :
Un grand merci également au système médiatique dans son ensemble (hors certains médias non corrompus par des intérêts publicitaires), qui nous abreuve d’informations footballistiques polémiques lorsque l’on est à la veille d’une refonte profonde de notre système de solidarité inter générationnel (je parle bien des retraites, mais l’on pourrait y inclure la refonte ANPE-ASSEDIC).
Quel beau parallèle avec l’Empire Romain, organisant des Jeux de l’Arène (notre foot) alors que le système sombre. La religion était l’opium du peuple, aujourd’hui ce sont d’autres âneries (foot, séries sans fond et autres TVréalités). Nos politiques ont malheureusement encore de beaux jours devant eux, profitant des étroitesses d’esprit d’une population analgésiée par tant d’images et de polémiques de comptoir.
Je reste optimiste tout de même, en espérant que les yeux s’ouvriront, que les citoyens échangeront ensemble, pour bâtir et non pour jouer à qui gagne-perd. Mais à mon humble avis, l’unique solution est de "couper" les flux télévisuels pour stopper la dépendance induite par la TV …
Amicalement aux peuples du Monde
Ces deux commentaires vont tout à fait dans mon sens. Ces politiques ont perdu le principe de réalité et vivent dans une sorte de fantasmagorie qui dénote une certaine pathologie mentale de la perception. Quant au statu quo actuel, que la majorité politique se rassure : pour arriver à la Révolution de 1789, ça ne s’est pas fait en quelques mois, mais en dizaines d’années, avec des événements sporadiques, mais ô combien révélateurs sur la durée.
La fin des Etat-Nations est l’ultime obstacle à la Globalisation Marchande du Monde. Cherchez les bénéficiaires et vous aurez les coupables. Ce qui se passe actuellement est un complot contre les peuples d’Europe, et plus particulièrement les classes moyennes. Nous vivons l’Histoire, ce n’est pas de l’actualité. Quant aux soubresauts de la finance mondialisée, ce cancer planétaire, nous n’avons pas fini d’en voir les hauts…et les bas. Rendez-vous au prochain krach boursier (mondialisé) dans environ un an.
L’insurrection qui vient ? Mais oui. C’est pourquoi internet fait peur aux politiques. Des mesures de blocage sont en cours de tests, pour censurer à la manière chinoise…et "mettre hors d’état de nuire les agitateurs"…
Un problème que soulève Naomi Klein dans son essai "la stratégie du choc" c’est que le "capitalisme du désastre" comme elle le nomme (si bien) est le cancer -"la finance" n’étant qu’une métastase- et qu’il se nourrit de toute catastrophe, crise, conflit qui se déclenche sur le globe.
Même si ce capitalisme de crise a pas mal de ratés (Irak, et Afghanistan par exemple) il capte tout de même des profits gigantesques en approfondissant ou en créant les traumatismes. La crise bancaire mondiale par contre a été une très bonne réussite. Les derniers exemples majeurs en date : Haïti et Monsanto, la marée noire du Golfe du Mexique et Halliburton.
En Europe si on y regarde bien on voit que ce sont les mêmes forces et les mêmes stratégies qui sont au travail, d’où cette évocation de la "résignation" des Échos qui permet de faire avaler pas mal de couleuvres à la population. L’ensemble de la classe politique de gauche à droite -des hommes de paille ?- travaillant depuis près de 20 ans avec ce nouvel outil que l’on pourrait qualifier de "politique du choc", collant en cela au plus près des stratégies du business mondial.
>>A quoi sert de manifester alors qu’il suffira de deposer un bulletin dans l’urne pour regler definitivement le probleme
Ah oui ? C’est ainsi que vous prenez votre destin en main, en déposant un bulletin dans l’urne tous les 5ans ? Vous croyez vraiment qu’avec Ségo, Bayrou, le facteur ou le Le Pen en poste de président à la place de Sarko les choses auraient été différentes ? Que la rigueur n’aurait pas été de mise ? Que la France, comme lors du nuage de Tchernobyl aurait été épargnée par les turpitudes du capitalisme ?
>>Les français n’ont pas plus confiance dans leurs syndicats que dans un gouvernement où chacun se sert à titre personnel
Vous avez raison pour les syndicats. Mais la confiance ne sera pas là pour quelque gouvernement que ce soit (qu’il se prétende être de gauche, du centre ou des extrêmes). Car tout comme les syndicats, les partis politiques sont des outils du système économique capitaliste. Aucun d’eux n’acceptent de remettre en cause radicalement ce système (même les agités gauchistes du NPA proposent des solutions aussi absurdes qu’une hausse généralisée du SMIC, comme si ça ne rentrait pas pleinement dans la logique du capitalisme, comme si ça allait nous libérer de ce système marchand, de ce système de classes), tous sont nationalistes (alors que le capitalisme est mondial. Même le gauchiste Mélenchon se proclame "républicain"), aucun d’eux ne souhaite une véritable démocratie (celle qui permettrait aux salariés/ouvriers de choisir ce qu’ils produisent et comment ils le produisent). Aucune voie de sortie ne viendra des syndicats et des partis politiques, ou d’un programme providentiel (ce sont les rouages de toute la mécanique capitaliste), seuls les ouvriers/salariés,d ’eux même, de leur propre organisation (organisation d’AG intersectorielle, élection de délégués chargés de tâches données par les AG, payés un salaire moyen de salarié et révocables à tout moment) peuvent véritablement se libérer du joug qui leurs est imposé