Face à la discrimination à l’embauche, de plus en plus d’immigrés créent leur PME pour s’en sortir. Mais les obstacles sont nombreux. Reportage dans la société de domiciliation la moins chère de France.
C’est la revue XXI qui a mis le doigt sur une petite société pas comme les autres. Au 26, rue des Rigoles à Paris, les clients ont le verbe haut et la vanne facile.
Ici, fils d’immigrés, pasteurs, anciens détenus et grandes blondes séfarades discutent business et bons tuyaux dans un joyeux brouhaha. Bien plus qu’une société de domiciliation qui propose une adresse commerciale, Service Plus est un melting-pot bouillonnant qui offre un regard neuf sur l’économie de l’Hexagone.
C’est entre ces murs que les fils d’immigrés lancent leur première marque « made in France » ou que les petits sous-traitants des grandes marques posent momentanément pied. Et ils ne sont pas seuls. En France, les créateurs issus de l’immigration permettent la naissance d’environ 24.000 entreprises par an.
Tous partagent une même appréhension, celle du banquier. Alors que les banques jouent à la roulette russe sur les marchés financiers, elles rechignent à gérer les modestes revenus des créateurs d’entreprises.
En 2008, selon une étude de l’IFOP, un petit entrepreneur sur cinq a eu des difficultés pour ouvrir un compte professionnel lors du début de son activité. Démonstration en images.
Au ministère de l’Immigration, on admet que les entrepreneurs étrangers obtiennent un crédit bancaire moins facilement que les Français.
Les préjugés et les pratiques discriminatoires – même illégales - persistent, selon un rapport du ministère publié en décembre. Un immigré souhaitant un prêt pour ouvrir un restaurant rapide de type kebab est parfois immédiatement soupçonné « d’activité illégale » et de « blanchiment d’argent », nous explique-t-on.
Encore aujourd’hui, les produits toxiques, inodores, incolores passent mieux que l’argent gagné dans la sueur et la graille. Une économie à deux vitesses qui ralentit l’économie et engendre incompréhension et frustration.
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Je ne suis pas forcément d’accord cette fois avec ce que vous écrivez. Ca a été vrai, j’en témoigne j’ai vu pas mal de jeunes issus de l’immigration galérer pour s’installer, mais c’était il y a 20 ans. Aujourd’hui, ça n’est pas comparable car le banquier gère la crise. S’ajoute à cela que la "graille" n’est pas un filon parce que les mecs ont un peu tendance à se marcher sur les pieds. Le banquier aussi doit diversifier ses produits, s’il ne faisait que du graillon, ça ne lui rapporterait pas bézef. Sans compter qu’il n’est pas donateur, il prête de l’argent qui n’est pas à lui ce que beaucoup oublie. Le petit commerce n’est pas forcément le coeur de cible des banquiers.
Et puis, c’est oublier aussi et surtout, que les immigrés ont leurs banques en France qui ne leur prêtent pas plus que les autres banques. Par exemple, même à un portugais, une banque portugaise demandera du répondant.
Pour info, au début de la crise, la Direction (à Londre) de la banque HSBC à donné consigne à toutes les agences de soutenir uniquement les sociétés qui étaient en positif ou qui n’avaient pas pour habitude de fonctionner avec l’autorisation de découvert.
Raison : Plutôt que de prendre des risques, il faut soutenir les sociétés les moins en difficultés comme ceci elle vont pouvoir prendre les marchés de celles qui ne vont pas pouvoir continuer leurs activités.