Les finances de l’assemblée qui coiffe les 130 chambres de commerce de France et de Navarre sont au plus mal.
Ça chauffe dans le monde feutré des chambres de commerce.
Le 9 décembre, l’organisme qui chapeaute les 130 chambres consulaires françaises n’a pu adopter son budget rectificatif lors de son assemblée générale.
A l’ACFCI (le petit nom de l’Assemblée des chambres françaises du commerce et de l’industrie), on minimise. "Simple question de procédure, ce vote est sans incidence pour la suite", selon la com’ de l’organisme présidé par Jean-François Bernardin, un vieux copain du ministre du commerce Hervé Novelli.
En réalité, "faute de transparence sur les comptes, une partie des membres a refusé de se prononcer", décrypte un connaisseur. Une certitude, les finances de la coupole qui coiffe les chambres de commerce de France et de Navarre sont au plus mal. Certains évoquent même une " quasi faillite ".
Cet été, son vice-président, Pierre Simon a claqué la porte en dénonçant "l’augmentation excessive et inappropriée des dépenses", avec à la clé une dette d’"environ 96 millions d’euros". Mazette !
Un gros trou qui s’explique en partie par le capotage d’une opération immobilière. La vente de deux immeubles des beaux quartiers de Paris devait rapporter 40 millions d’euros et financer l’achat d’un nouveau siège, avenue de la Grande Armée entre l’Arc de Triomphe et la Porte Maillot. La direction a fait savoir à l’AG qu’une indemnité a été négociée auprès de l’acheteur inconstant. Mais motus sur les détails.
Et le budget recèle d’autres cachotteries. Selon un document que Bakchich a pu consulter, les comptes cacheraient en réalité une perte de 2,5 millions d’euros… malgré une hausse de 20% de la dîme prélevée sur les CCI.
Pire, rien ne semble budgété pour des nouvelles dépenses d’environ 4 millions d’euros, notamment dans l’informatique. On comprend pourquoi Bernardin ne trouve personne pour assurer la fonction risquée de trésorier…
Quant aux dépenses salariales, malgré tout, elles vont bon train. Selon le document, elles dépassent d’environ 400 000 euros ce qui était prévu. Peut-être la conséquence de la générosité des dirigeants…
Cet été a débarqué comme directeur de cabinet de Bernardin un certain François Guéant, fils du Claude qui travaille avec Sarkozy à l’Elysée. Recruté sur ordre du patron des CCI, très favorable à la réforme des chambres de commerce voulu par Novelli.
L’idée du ministre -simplifier leur organisation et réduire les coûts de fonctionnement- présentait un solide intérêt pour Bernardin : diluer le pouvoir des Chambres de Paris, et d’autres grandes villes, tenues par des opposants féroces. Las, la réforme vient d’être ajournée par le gouvernement. Sale fin d’année…