A l’occasion de la sortie de son livre : "Les Pipole à la Porte", Bakchich a rencontré Didier Porte.
Brice Hortefeux pourrait appliquer sa maxime favorite à Didier Porte, « Quand y’en a un, ça va, c’est quand il y en a plusieurs qu’il commence à y avoir des problèmes ». C’est que la Sarkozye a redonné un sacré coup de fouet à l’humour politique ! Grâce à son grand leader, naturellement, et Porte est le premier à en convenir. Il le qualifie lui-même de « bénédiction pour toute une profession ».
Mais Sarkozy n’est pas le seul, il s’est entouré à dessein d’un redoutable pool d’excellents clients qui n’ont de cesse de fournir de la matière pour nourrir les chroniques du meilleur humoriste politique de France et régaler les auditeurs de France Inter. Les sulfureux Balkany, la vibrionnante Dati, la douce Carlita, l’élégant Séguela, la flamboyante Michèle Alliot-Marie, les magnifiques Besson et Kouchner… Nous les retrouvons tous dans Les Pipoles à la Porte. Un délicieux livre de chevet pour avoir, non pas un Porte sous la main, mais des dizaines, chaque soir avant de s’endormir. « Quand y’en a un, ça va, c’est quand il y en a plusieurs qu’il commence à y avoir des problèmes ».
Bakchich : Le titre de votre bouquin, les pipoles à la portes !, c’est un mot d’ordre révolutionnaire, « les aristocrates à la lanterne » version contemporaine ?
Didier Porte : Il faut poser la question à mon éditeur (de grande qualité, par ailleurs), c’est une idée à lui. Personnellement je voulais l’intituler : « Du ré-ensauvagement du rire », en hommage à mon maître Alain Finkielkraut, l’inventeur du stand-up sur estrade… Au demeurant, je n’ai rien contre l’idée de pendre le dernier patron avec les tripes du dernier bureaucrate, mais seulement à condition que ça reste une licence poétique… Je suis foncièrement un non violent, j’ai trop fumé de bédos dans ma vie….
Bakchich : Il paraît que le PS a retrouvé son rôle d’opposant principal au sarkozysme, comment vous vivez ce retour de la concurrence ?
Didier Porte : Avec effroi… Depuis que j’ai entendu Martine Aubry vanner sauvagement le Président de la République à La Rochelle (« puisqu’il veut lancer un grand emprunt, qu’il commence par emprunter les idées des socialistes ! »), je réalise à quel point je suis perfectible.
Bakchich : La justice a fait sa rentrée avec la condamnation de six ouvriers de chez Continental pour dégradation de la sous-préfecture de Compiègne, à la veille de l’Université d’été du Medef. On est en pleine caricature de justice bourgeoise, là aussi c’est de la concurrence déloyale ?
Didier Porte : En tant que natif de Compiègne (vérifiez sur ma fiche des RG !), j’estime qu’une fois de plus, la justice a fait preuve de laxisme. Ces pue-la-sueur auraient dû prendre au minimum six mois ferme. C’est un verdict de fiottes !… De toutes façons, avec Michèle Alliot-Marie à la chancellerie, la chienlit va bénéficier d’une impunité croissante… C’est quand même à cause de sa pusillanimité en tant que ministère de l’intérieur que cette vermine de Julien Coupat s’est retrouvé en liberté (alors qu’il aurait été tellement simple de faire déposer un pain de plastic ou un P38 dans son gourbi correzien par un fonctionnaire de la DAT le jour de la perquisition).
Bakchich : Vos patrons se nomment respectivement Siné et Philippe Val. Le jour de la révolution, vous pendez lequel en premier ?
Didier Porte : Les deux ensemble, naturellement, et main dans la main, histoire de les faire souffrir au maximum.
Bakchich : Sarkozy phosphore de nouvelles étapes dans l’ouverture et vous êtes très populaire à gauche, vous seriez prêt à accepter un maroquin ?
Didier Porte : Uniquement s’il n’a pas de papiers, je ne tiens pas à dépenser des fortunes pour du travail d’arabe… Oups, désolé, je me suis pris pour Philippe De Villiers…
Eric Besson ne manquera pas de combler son nouvel ami, qui lui déclara sa flamme lors de la matinale du 15 janvier 2009 « Qu’est-ce que je suis content pour Eric Bessson ! Quelle promotion magnifique ! Quelle ascension fulgurante ! Vous imaginez la joie de son entourage (…) de sa famille surtout ! "Ministre de l’immigration et de l’identité nationale" (…) Pour un homme de gauche ça doit faire chaud au cœur de se prévaloir d’une telle qualité… » Allez Eric, il n’en demande qu’un, ça ne devrait pas poser de « problème », un coup de fil dans un de vos centres de rétention pour en libérer un ?
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