L’humoriste décomplexé continue son Carnaval avec « Didier Porte aime les gens ».
Distinguons bien les choses. Dans la petite tribu des humoristes politiques, il y a les faux méchants, les vrais gentils, et les serials flingueurs. Il y a ceux qui ont une brosse à reluire, ceux qui égratignent sans jamais dépasser la ligne jaune qui délimite l’espace de la cour et ceux qui se font une religion d’être toujours en dehors. Il y a ceux qui font rire en s’appuyant sur des convictions profondes et les spécialistes de la blague qui fait sourire sans rien remettre en cause. Bref, il y a Anne Roumanov et Didier Porte, tous deux incarnations de deux écoles d’humour politique radicalement différentes. La première griffe avec une peau de vison, le second est toutes dents dehors et ne rate personne. La première fait de la télé, le second la brocarde et n’y met pas les pieds par principe.
Le premier secrétaire du parti invisible, grand timonier de l’ultra-gauche anarcho-autonome, terreur des vieilles rombières invitées au Fou du Roi sur France Inter et Porte parole des déviants du Nicolaïsme, « aime les gens ». Il a raison de le dire. Les génies sont rarement reconnus par leur époque et la notre ne risque pas d’ouvrir les portes de la gloire au seul chroniqueur de l’histoire de la radio à avoir réussi l’exploit de se faire virer d’une antenne pour « inhumanité », en 1996 (il s’en était pris à l’icône de la Patrie, J. Hallyday). Après avoir vu à deux reprises « Didier Porte aime les gens », la première fois accompagné d’un affreux marxiste et la seconde avec un vrai défenseur des valeurs et de la nation, il est l’heure de faire le bilan et de le rendre publique.
Un spectacle de haute volée. N’étant pas du tout en mesure de produire une critique objective en raison d’évidentes connivences idéologiques entre le sujet de ce papier et moi-même, je me suis fait accompagner une première fois d’un ami dessinateur fan de Porte et une seconde d’un ami avocat anti-Porte. J’attendais du premier un tableau dithyrambique et du second un réquisitoire à charge. Moi, par fainéantise intellectuelle, je prévoyais de couper la poire en deux et de dire : « un excellent spectacle avec toutefois quelques limites », ou « un spectacle de merde contenant cependant quelques bonnes choses ». Pas de bol, mon avocat pourfendeur des ennemis de l’intérieur sapant le moral des français est tombé raide dingue du mordant de Porte et mon artiste gribouilleur a été conforté dans son marxisme fanatique. Bref, même en faisant des efforts, je me retrouve dans l’obligation de défendre ce barbichu en baskets qui ne repasse même pas ses chemises avant de se pointer sur scène.
Les protagonistes de la grande mascarade qui occupent nos petits yeux et nos petites oreilles sont étrillés par les fourches Caudine de notre virtuose de la vacherie. Pour les « médias », Porte nous régale avec un journaliste « embedded » biberonné au cynisme occidental et un Nonce Paoli troublant de sincérité dans son amour du prolétariat. Au rayon politique, Nicolas premier et ses frasques tient la vedette, partagée avec les Verts de Paris qui proposent dans le Marais une police municipale montée sur (comme des ?) ânes (véridique). La téléréalité dégoulinante de condescendance, le tout sécuritaire prôné par ceux qui ont intérêt à ce que le petit peuple tremble… Il est un carnaval à lui tout seul, tirant à vue ses SCUD sur les corrompus, suffisants et cyniques qui regardent et gèrent la multitude avec mépris. Porte venge ceux qui s’en prennent chaque jour plein la gueule, et bon acteur avec ça. Juste envie de lui dire de ne rien lâcher, comme il l’a toujours fait.
J’avoue que depuis quelque temps, je délaisse " Le Fou du Roi" pour un autre radio qui commence par R et fini par MC mais chuuuuut !
Je m’énerve sur leur blog de 11H a 13h59.
Mais a 12h 05, je suis coute que coute sur France Inter et quand l’invité est un énergumène comme Pasqua ou Delarue c’est un bonheur !
De plus il a un super prénom !
Continue Didier et ne sombre pas comme Carlier.
;- ) )